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Personnel navigant: des jobs qui volent

Nous avons tous un jour rêvé de voler ! Pouvoir le faire au quotidien à bord du grand oiseau de fer serait le summum de nos idéaux. Bien que comportant certains désavantages, faire carrière comme steward ou hôtesse de l’air fascine. Zoom sur ces métiers à… 800 à l’heure ! Véronique Jannot voulait d’un aviateur qui la vole dans sa chanson, alors que nombreux souhaiterait d’une carrière qui s’envole… au sens propre comme au figuré ! Travailler dans l’aviation – tant comme pilote de ligne qu’hôtesse de l’air ou steward – séduit depuis toujours. Découvrir des nouveaux pays, de nouvelles cultures, aller de découvertes en aventures tout en étant rémunéré, est le rêve de beaucoup de Mauriciens. Il n’y a qu’à voir l’effervescence aux séances de recrutement des compagnies aériennes pour s’en rendre compte. Plus d’un millier de jeunes s’étaient rendus à l’appel à candidatures qu’avait lancé Emirates au mois de mars, devant le Labourdonnais Waterfront Hotel, à Port-Louis. L’engouement était tel qu’ils ont attendu des heures dans une queue interminable pour tenter leur chance. Au final, seules trente candidatures ont été retenues. Cette compagnie aérienne recrute de plus en plus à Maurice. Quatre journées de recrutement ont été organisées ces derniers douze mois. D’ailleurs, Emirates compte plus de 100 Mauriciens employés comme cabin crew. « De nombreux jeunes mauriciens aspirent à faire carrière chez nous. D’ailleurs, le nombre de candidatures retenues reflète le niveau et la qualité des postulants. Les Mauriciens sont connus pour être dévoués à leur travail, avoir l’esprit d’équipe et ils ont l’avantage d’être bilingues », fait-on comprendre chez Emirates.

Critères stricts

Du côté de la compagnie d’aviation nationale, on compte actuellement 471 hôtesses de l’air et stewards. « Nous n’organisons pas de journées de recrutement. Toutefois, nous lançons un appel à candidatures lorsqu’il y a des postes vacants. Nous recevons alors entre 2 500 et 3 000 réponses », souligne Prem Sewpaul, Vice-President Communications & Corporate Affairs chez Air Mauritius. Ce dernier souligne, cependant, que la sélection des candidats potentiels se fait scrupuleusement. En effet, des critères stricts sont pris en considération lors du recrutement et la personnalité du postulant est le premier aspect. Pour ce qui est du niveau académique, un School Certificate ou General Certificate of Education suffit, mais avec de bonnes notes et une maîtrise parfaite de la langue française et anglaise. La connaissance d’une troisième langue est un grand avantage pour les potentiels candidats. « Servir les voyageurs est un métier qui demande aussi de la rigueur. D’où l’importance qu’on accorde à la personnalité de nos employés », souligne Prem Sewpaul.

Une école de la vie

Ceux qui ont pu toucher leur rêve du bout des doigts parlent de ce métier comme d’une passion, mais aussi et surtout « une école de la vie ». C’est ce que fait ressortir Shivaan Hassea. Le jeune steward de 26 ans nous confie qu’en sus d’avoir la chance de faire le tour du monde, il tire aussi pas mal de leçons de vie de cette expérience trépidante. « On apprend à vivre ensemble, à être plus tolérant », dit-il. C’est aussi ce qu’affirme Neena Rogbeer, 51 ans. Cette chef de cabine compte 31 ans de service chez Air Mauritius et souligne que ce métier lui a beaucoup apporté sur le plan personnel. « C’était un rêve d’enfant qui s’est réalisé pour moi. À l’école, j’avais même écrit une rédaction sur le métier que je voulais faire et, bien sûr, il s’agissait de celui d’hôtesse de l’air », relate celle qui était du vol inaugural sur l’Allemagne. « C’était un grand moment car on représentait le pays pour la première fois. »  
   

Béatrice Descroizilles, ex-hôtesse de l’air: « Une expérience humaine intense »

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/div> Elle vient de passer une semaine à Abu Dhabi pour des vacances et surtout pour renouer avec d’anciens collègues d’Etihad Airways. Cela fait un an et demi que Béatrice Descroizilles a plié bagage et est rentrée au pays pour de nouvelles aventures : lancer son application mobile Bon’App. À 28 ans, elle dit avoir accompli son rêve d’enfant : surmonter sa peur de l’avion et voir le monde. « C’est un monde glamour... J’ai voulu tenter l’expérience mais, dès le départ, je m’étais dit que j’allais le faire pendant deux ans seulement. Ce mode de vie peut devenir addictive et j’ai fini par travailler quatre ans comme hôtesse de l’air », avoue la jeune femme. C’est à l’âge de 22 ans, un an après être rentrée à Maurice après ses études en Australie, qu’elle fait ses bagages pour Dubaï où elle est employée par Qatar Airways. Ensuite, elle passera chez Etihad Airways et termine ainsi cette aventure en 2014. « Je m’étais dit que c’était une aventure et non une carrière. Après quelque temps, la famille vous manque, vos amis, votre vie sociale. C’est bien de voyager, mais rester loin de son île est quand même dur », avoue-t-elle. Béatrice voulait surtout retrouver ses deux sœurs qui, entre-temps, se sont mariées et ont eu des enfants. « Ce métier fait qu’on rate certains événements mais, heureusement, j’ai pu être auprès de ma famille à chaque fois qu’il le fallait, sauf peut-être pour certains anniversaires, les fiançailles de mes soeurs et la naissance de mon premier neveu », confie Béatrice qui ajoute toutefois que son escapade dans le monde de l’aviation a été « une expérience humaine intense ». [row custom_class=""][/row]  
   

Flymates: l’école de formation aux métiers de l’aviation

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18540","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31659","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Flymates"}}]] Se former aux métiers de l’aviation avant de démarrer sa carrière. Tel est l’objectif de Flymates, école de formation qui a ouvert ses portes en 2008. L’école vient d’organiser sa cérémonie de remise de diplômes, le dimanche 8 mai, dans ses locaux à Quatre-Bornes. Une quarantaine de jeunes sont ainsi prêts à se lancer dans l’aventure. « On les forme de façon à ce qu’ils soient prêts à démarrer le travail. On a une approche globale qui met en avant le développement personnel de chaque étudiant », fait ressortir Isabelle Pierre, l’administratrice de l’école. Les cours de Flymates sont certifiés par l’IATA (International Air Transport Association) depuis 2009 et aussi agrés par Amadeus, le logiciel le plus utilisé au monde dans les agences de voyages. « Les cours couvrent pratiquement tous les métiers de l’aviation, notamment celui d’hôtesse de l’air et de steward, les agents de voyages, ceux qui s’occupent de la réservation des billets et qui font le ‘check-in’, mais aussi ceux qui s’occupent des opérations sur piste », indique l’administratrice. Ce dernier métier est plus technique car il comprend les opérations enclenchées dès l’arrivée d’un avion et sa préparation avant son prochain départ. « Et avec les mesures de sécurité qui se sont accentuées à cause du terrorisme, la formation devient un atout non-négligeable », souligne Isabelle Pierre. Ainsi, dans le programme de Flymates, on retrouve une dizaine de cours et IATA propose aux jeunes de décrocher un diplôme en Aviation Studies en cumulant quatre cours. « Au niveau de Flymates, nous délivrons des certificats après chaque cours. Pour obtenir un diplôme, IATA propose aux étudiants de cumuler quatre cours, en trois ans », précise-t-elle.

Métiers prisés

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18541","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31660","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Flymates"}}]] Et chaque cours est d’une durée de trois à six mois. Le Flight Attendant Course pour la formation des hôtesses de l’air et steward est d’une durée de quatre mois et les cours sont dispensés tous les jours. Idem pour le Travel Agent Foundation. Ce sont les deux cours les plus populaires. Cependant Isabelle Pierre estime que tous les métiers de l’aviation sont prisés. « Pendant les forums pour l’emploi, plusieurs jeunes nous approchent pour les emplois au sol également », souligne-t-elle. Pour ce qui est du contenu des cours, on retrouve plusieurs modules rajoutés par Flymates pour le développement personnel des étudiants. Parmi, les cours de français dispensés par Isabelle Pierre, mais aussi des sessions de teambuilding et sur l’histoire du pays. « Nous avons aussi un module sur comment écrire un curriculum vitae, une lettre de motivation et réussir un entretien d’embauche. Nous optons pour une approche globale et un coaching qui aidera l’étudiant à mieux s’adapter au monde du travail », soutient Isabelle Pierre. Les cours de Flymates coûtent de Rs 35 000 à monter. Il faut être détenteur d’un Higher School Certificate ou d’un School Certificate de très bon niveau. Pour les hôtesses de l’air et stewards, il y a aussi un screening qui est fait pour répondre aux critères internationaux des compagnies d’aviation. Toutefois, Isabelle Pierre précise que l’école ne fait pas de placement en entreprise. « C’est aux étudiants de foncer pour que leur carrière prenne son envol. »  
   

Nicolas Ritter, ex-steward: « Je suis nostalgique à chacun de mes voyages »

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Il est passé de steward à passager, mais c’est toujours avec la même nostalgie qu’il embarque à chacun de ses voyages. Contacté à quelques heures de son départ pour Paris, Nicolas Ritter partage ses 13 ans d’aventures chez Air Mauritius. « C’est un métier à part entière. Il est difficile de le comparer à un autre. Être steward m’a permis de voir le monde au temps où le voyage était un luxe », raconte-t-il. C’est en 1989, alors qu’il embarque dans cette nouvelle aventure, qu’il découvre le vrai mauricianisme. « C’est en étant loin de son pays que l’on devient encore plus patriote. L’amour pour son pays est plus présent quand on voyage beaucoup », indique l’ex-steward. Aujourd’hui, au sein de PILS, Nicolas Ritter dit avoir un grand respect pour ceux qui font ce métier. « C’est un travail très exigeant et il faut être passionné pour le faire », fait-il ressortir. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il décidera de quitter ce milieu en juin 1994. « C’est un métier très prenant qui laisse très peu de place pour une vie sociale. Il m’est arrivé de rater de nombreux dîners de famille, mariages et d’autres événements importants », dit notre interlocuteur. Mais passionné dans l’âme, il reprendra le travail à temps-partiel en 1999. « C’était un concept nouveau et j’avais plus de flexibilité. Malheureusement, cela n’a pas fait long feu. J’ai continué jusqu’en 2006 et j’étais aussi très impliqué comme bénévole chez PILS. Par la suite, l’association m’a donné plus de responsabilités et j’ai préféré arrêter complètement », confie Nicolas Ritter. [row custom_class=""][/row]  
   

Témoignages des étudiants

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Navish Ammigan, 21 ans: « Apprendre à gérer la pression »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18543","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31662","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Navish Ammigan"}}]] Le fils de Sam Ammigan nourrit le rêve de devenir steward et il se donne les moyens d’y arriver en optant pour une formation chez Flymates. À 21 ans, le jeune étudiant en Flight Attendant Course souhaite surtout travailler sur l’estime de soi pour arriver à mieux affronter les challenges à venir dans ce métier. Il a commencé ses études en février et compte enchaîner quatre cours afin d’obtenir son diplôme d’IATA. « C’est la pression qu’il faut apprendre gérer dans ce métier », martèle-t-il.

Hansinee Rajkoomar, 18 ans: « L’aventure ne fait que commencer »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18544","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31663","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Hansinee Rajkoomar"}}]] Elle nous confie avoir toujours eu envie de travailler dans l’aviation. Pour l’étudiante en Travel & Tourism Foundation, « c’est un monde complètement différent et j’aime aussi le contact humain. Voir la satisfaction des clients qui recherchent des destinations de rêve est ce qui m’a poussée à opter pour ces cours. On s’enrichit aussi en découvrant de nouvelles cultures et traditions en organisant les voyages. Les cours sont déjà très passionnants, l’aventure ne fait que commencer pour moi. »
 

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