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Passeport biométrique : le projet passe à la vitesse supérieure

Le modèle du passeport actuel devrait bientôt être révolu, le gouvernement envisageant d’introduire le passeport biométrique en 2024.

Après avoir donné son aval, le vendredi 2 février 2024, pour la promulgation des règlements relatifs à la nouvelle carte d’identité nationale, le gouvernement se mobilise pour introduire le nouveau passeport biométrique.

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Le gouvernement prévoit de mettre en place les grandes manœuvres pour l’introduction du passeport biométrique en 2024. Lors d’une réunion présidée par le Premier ministre, le vendredi 9 février, au Bâtiment du Trésor, il a été convenu que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour accélérer ce processus. Bientôt, un appel d’offres sera lancé pour sélectionner une entreprise spécialisée dans ce domaine pour la gestion du projet.

Lors de cette réunion, le chef du gouvernement a indiqué que le territoire mauricien n’est pas épargné par le trafic de passeport sans pour autant préciser le nombre de cas. Cependant, il ressort que la meilleure réponse à cela réside dans l’introduction du passeport biométrique. 

Lors de cette même réunion, il a été souligné que le passeport biométrique, doté d’une puce électronique, stockera les informations personnelles du détenteur, ainsi que des données biométriques comme des informations sur le visage, l’iris ou les empreintes digitales. Aussi, il pourra être utilisé pour identifier à la douane des criminels de notoriété internationale. 

Le cas de Peter Uricek a été cité en exemple. Ce Slovaque, recherché dans son pays, était accusé, entre autres, de soutenir un groupe criminel et d’être impliqué dans le trafic de substances illicites. Il a été souligné que grâce au passeport biométrique, il aurait pu être identifié dès son entrée au pays, ce qui aurait alors empêché son accès à Maurice.

Recommandation

Selon une source proche de l’Hôtel du gouvernement, l’introduction du passeport biométrique découle d’une recommandation de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), au sein de laquelle Maurice est membre. À ce jour, plus de 70 pays ont adopté ce type de passeport électronique. En sus de prévenir l’usurpation d’identité, le passeport biométrique vise à simplifier les procédures pour les agents des aéroports en numérisant toutes les informations. Concrètement, les données biométriques collectées seront stockées dans une carte à puce insérée dans un compartiment discret de l’e-passport. Les agents d’immigration à l’aéroport n’auront qu’à scanner le passeport pour que l’appareil lise les données chiffrées contenues dans la puce.

Il est à noter que la décision d’introduire le passeport biométrique en 2024 n’est pas nouvelle. En effet, le gouvernement précédent, dirigé par le Parti travailliste (PTr), avait déjà entamé des démarches en ce sens dès 2013. Toutefois, ces initiatives avaient été reléguées aux oubliettes en raison de diverses contestations. Ce n’est qu’en 2017, sous le gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM), que ce projet a été réactivé.

Les appréhensions d’Yvor Tan Yan 

L’activiste et membre de la coalition politique « Linion Moris’, Ivor Tan Yan, qui s’est notamment engagé dans des procédures judiciaires pour contester le réenregistrement des cartes SIM, exprime son « opposition catégorique » à un tel projet. « Mon observation principale réside dans le fait que les données personnelles des Mauriciens pourraient être utilisées à l’avenir pour truquer les prochaines élections générales », déclare-t-il. 

Évoquant le recomptage des voix lors des élections dans la circonscription n°19 (Stanley/Rose-Hill) en 2022, il souligne l’apparition d’un bulletin de vote de la circonscription n°1 (GRNO/Pour-Louis Ouest) dans la n°19 comme un fait extrêmement grave. « Les candidats Jenny Adebiro et Ivan Collendavelloo auraient pu légitimement demander un nouvel exercice de recomptage », ajoute-t-il. 

Ivor Tan Yan estime que le stockage de données personnelles pourrait être exploité à des fins de manipulation électorale. Il affirme également que « la mise en œuvre de ce projet n’est nullement une priorité », soutenant que « la construction de drains est un des projets urgents pour le pays ».

 

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