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Parwisa Jeeva : «Veeren s’est servi d’autres femmes comme moi»

Parwisa Bibi Ameena Jeeva est une femme amère. Celle qui avoue être tombée amoureuse du caïd Peroomal Veeren explique avoir été manipulée par ce dernier afin qu’elle accepte d’être un maillon de son réseau de trafic de drogue. Elle a été condamnée à 16 ans de servitude pénale, le 27 octobre 2010, pour avoir remis 33 000 euros à un passeur étranger lors de la livraison de 1,6 kilo d’héroïne en 2005.

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Déposant devant la Commission d’enquête sur la drogue, le mercredi 28 juin, la jeune femme affirme que d’autres femmes, à l’instar de Christelle Bibi et Zafira  Ameer ont été séduites par les belles paroles du caïd et ont accepté de blanchir son argent. Elle révèle avoir entretenu une liaison amoureuse avec le prisonnier par téléphone et qu’elle lui rendait souvent visite à Beau-Bassin, en se faisant passer pour sa fiancée.  Aux dires de Parwiza Jeeva, elle faisait la liaison entre Peroomal Veeren et des étrangers. Elle raconte que le caïd l’a dépêchée à trois reprises en Afrique du Sud. Notamment deux fois à Cape Town pour rencontrer un dénommé Abdul et une fois à Johannesburg pour rencontrer une dénommée Quinn. « La mère de Veeren me remettait des devises variant entre 33 000 et 34 000 euros. Ou des dollars. Veeren me donnait des instructions par téléphone. C’est lui qui payait mes déplacements », fait-elle ressortir.

La jeune femme allègue que son « amoureux » l’a piégée à l’issue de son troisième voyage, en alertant l’Anti-Drug and Smuggling Unit. « Il m’avait ordonné d’abandonner une paire de chaussures en Afrique du Sud. A mon arrivée à Plaisance, j’ai été soumise à une fouille minutieuse. Lorsqu’il a repris contact avec moi, il faisait semblant de ne rien comprendre à ce qui m’était arrivé. C’est après que j’ai su qu’un autre passeur avait traversé les mailles du filet et que c’était Veeren qui avait alerté les policiers afin de faire diversion. »

Parwiza Jeeva a souligné qu’elle a écrit une lettre à Peroomal Veeren lorsqu’elle était en liberté conditionnelle, relativement à l’affaire Anatré pour laquelle elle a ensuite été condamnée. « Je lui ai demandé de retenir les services d’un avocat pour moi. Mais il a refusé en me disant de plaider coupable au procès  », dit-elle. Me Raouf Gulbul l’aurait simplement assistée lors de l’enquête et elle a dû se contenter d’un avocat commis d’office pour sa défense.

Sécurité renforcée réclamée

Les proches de Parwiza Bibi Amina Jeeva craignent pour sa sécurité. Son époux Shameer Burthunkhan confie que sa femme doit bénéficier de plus de sécurité à l’intérieur de la prison des femmes à Beau-Bassin. « Peroomal Veeren est un caïd et il peut faire ce qu’il veut même s’il est incarcéré », indique-t-il. Shameer Burthunkhan croit dur comme fer que son épouse n’a été qu’un pion sur l’échiquier mis en place par Peroomal Veeren. « Dès le début, on savait que ma femme a été piégée par un homme de loi », précise-t-il. Parwiza Bibi Amina Jeeva quittera la prison en 2020.

 

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