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Normes de sécurité incendie - Fazila Jeewa-Daureeawoo : «Je serai intransigeante»

« Les centres commerciaux, surtout en cette période de fêtes, doivent respecter les normes de sécurité, car il y va de la vie des employés et des membres du public. » La vice-Première ministre et ministre des Collectivités locales soutient qu’elle sera intransigeante sur la question de sécurité. Fazila Jeewa-Daureeawoo intervenait, samedi, dans l’émission Au cœur de l’info.

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La vice-Première ministre a souligné que c’était la priorité du ministère d’avoir un Fire and Rescue Service plus efficace et plus professionnel. « Quand nous parlons de sécurité, les équipements jouent un grand rôle. Nous avons des équipements en réparation et il faut en acheter d’autres. Nous allons réparer les 14 camions en panne le plus vite possible. En 2017, nous devons avoir des équipements modernes. Dans cette optique, nous allons acheter 20 Fire Fighting Vehicles et deux High Volume Water Pumps. Les appels d’offres ont déjà été lancés. »

Fazila Jeewa-Daureeawoo dit avoir donné des instructions en ce qui concerne les visites surprises dans les centres commerciaux et que dans le cas d’Emerald Park Shopping Centre,  son certificat de sécurité incendie n’était pas en règle. « Nous avons fait une liste des manquements et nous avons demandé à la direction de faire le nécessaire. Dans le cas du Bahemia Building, c’est un vieux bâtiment. Même les vieux immeubles doivent être aux normes. Il y a beaucoup de choses qui doivent être revues. Nous ne pouvons tout faire en une seule fois. Il nous faut la collaboration de tout un chacun. »


Dorsamy Ayacootee : «Un incendie est une science dynamique»

Pourquoi les pompiers n’ont-ils pas fait une « ventilation » à travers le toit ? Le Chief Divisional Fire Officer a apporté des précisions à cette question. Dorsamy Ayacootee avance d’abord qu’un incendie est une science dynamique. « Un incendie évolue et nous, en tant qu’experts, nous devons tenir en ligne de compte les ouvertures, la chaleur, la température et le feu. Il est aussi important de prendre de prendre en compte la vie de ces pompiers. Ce sont des indications cruciales. »

L’officier affirme, toutefois, que les ouvertures sur le toit ont été prises en compte, mais qu’il n’était pas possible de les utiliser. « Les portes étaient boulonnées et très lourdes. Nous n’aurions pas pu y arriver. Nous avons fait des ventilations naturelles avec des ouvertures existantes et aussi des mechanical ventilations avec nos équipements. »

Il ajoute qu’il y a plusieurs facteurs à considérer. « Quand un feu n’est pas encore en contact avec l’oxygène, il y a plus de fumée que de flammes et si l’on avait fait des ouvertures, cela aurait permis à l’oxygène de pénétrer dans l’entrepôt, ce qui aurait été fatal pour les 20 pompiers se trouvant à l’intérieur. Il y avait un grand risque de flashover (embrasement généralisé). Les ouvertures doivent être calculées, car il y avait des vies en jeu. »


Devika Baboo : «Les employés doivent connaître les procédures en cas d’incendie»

L’Occupational Safety and Health Division du ministère du Travail défend l’Occupational Safety and Health Act, a fait ressortir Devika Baboo, Divisional Occupational Safety and Health Officer au ministère du Travail. Elle explique que cette loi a plusieurs dispositions, en ce qui concerne les incendies, et précise que sur tous les lieux de travail, des pompes à incendie ou des Fire Hose Drills sont nécessaires pour qu’un incendie soit maîtrisé avec facilité.

Devika Baboo souligne également que c’est au Fire and Rescue Service de conseiller l’employeur ou le propriétaire du bâtiment sur les types de précautions à prendre pour protéger l’immeuble et les employés. « Par exemple, s’il faut installer des extincteurs ou des water sprinklers. La loi stipule aussi qu’un nombre d’employés doit être formé à l’usage de tous les équipements installés pour combattre un incendie. »

L’officier au ministère du Travail avance aussi que les employés doivent pratiquer des fire drills. « Les employés doivent connaître les procédures en cas d’incendie. » Elle soutient qu’en cas d’infraction, les propriétaires de bâtiment risquent jusqu’à Rs 75 000 d’amande ou une peine d’emprisonnement. « Tout employeur et propriétaire de bâtiment doit connaître les dispositions de la loi. Nous faisons des inspections et nous prenons des actions légales en cas de non-respect. »


Arvin Halkhoree : «Une compagnie ne peut être poursuivie pour ‘manslaughter’»

Le leader de l’opposition avait proposé l’introduction du Corporate Manslaughter, le mardi 21 novembre au Parlement, Cette loi n’existe pas dans notre juridiction.

L’avocat Arvin Halkhoree explique que cette législation existe dans d’autres pays, comme l’Angleterre. « Cette loi prévoit des amendes lourdes et sans limite. C’est la cour qui décide du montant à être fixé. Dans certains cas, les amendes sont même allées jusqu’à 700 000 livres sterling, c’est-à-dire Rs 35 millions.

Dans d’autres cas, le bâtiment a été fermé jusqu’à ce que les problèmes soient résolues. La cour peut même ordonner à la compagnie de publier un mémo pour dire qu’elle a été condamnée pour Corporate Manslaughter », fait ressortir l’homme de loi. À Maurice, souligne-t-il, la loi prévoit l’homicide involontaire, soit le manslaughter. « On peut poursuivre un individu pour manslaughter, mais pas une compagnie.

Toutefois, l’article 4 de l’Interpretation and General Clauses Act explique que, si jamais un délit a été commis par une compagnie, toute personne responsable de la direction de la compagnie commet elle aussi ce délit. »


Ashraf Buxoo : «Nous avons besoin d’équipements plus sophistiqués»

Pour Ashraf Buxoo, porte-parole des pompiers, la nature des incendies a aujourd’hui changé avec les nouveaux types de bâtiment. L’évaluation du feu devient plus complexe, fait-il valoir. 

« À cause de cela, nous devons être parés à toute éventualité. Le gouvernement doit nous donner des équipements plus sophistiqués comme la Thermal Imaging Camera. Le Fire and Rescue Service possède ce genre de caméra, mais elles doivent devenir obligatoires et chaque caserne de pompiers doit en détenir une. C’est un équipement indispensable, qui nous permettra d’identifier plus facilement les foyers d’incendie. »

Les casques avec torche et radio intégrées sont aussi essentiels, selon le syndicaliste. Il demande également que les stations soient dotées d’une ambulance et que les soldats du feu soient formés aux soins médicaux d’urgence. à Shoprite, les pompiers ont travaillé pendant de longues heures avec une combinaison trempée.

« Après cet incendie, nous avons aussi jugé important le Breathing Apparatus Van avec compresseur. Des tentes aussi seraient bien utiles, de même que des turntable ladders, qui vont au-delà de 32 mètres. »


Sécurité des bâtiments : les pompiers font une quarantaine d’inspections ce week-end

Les soldats du feu passent à la loupe le pays. Depuis samedi matin, le Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) mobilise plusieurs équipes d’inspecteurs sur le terrain pour vérifier les bâtiments très fréquentés du pays. Les horaires des inspections ont été étendus et l’effectif a été renforcé pour que le maximum de bâtiments soit contrôlé.

Depuis samedi, les inspections sont effectués dans les centres commerciaux, les complexes résidentiels, les boîtes de nuit, les bistrots, les restaurants,  les supermarchés, entre autres. La direction du MFRS a prévu 20 visites par jour à travers le pays. Lundi, il devrait y avoir, au moins, 50 rapports au MFRS. Celui-ci cible surtout le surstockage, les portes de secours, les équipements de sécurité et le non-respect des conditions du Fire Certificate.

Ces inspections sont faites chaque année, mais depuis l’incendie de Shoprite, le MFRS a préféré s’assurer que tout est dans les normes, avant les affluences lors des fêtes de fin d’année. C’est lundi que les inspecteurs du MFRS pourront évaluer les rapports et sanctionner ceux qui sont en violation des règlements.

 

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