Le manque d’expertise des Mauriciens en matière de transport ferroviaire fait que la National Land Transport Authority optera pour un étranger à la tête de sa toute nouvelle Light Rail Division. Celle-ci réglementera l’opération du Metro Express.
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Le Light Rail Commissionner sera en poste ce mois-ci, soit avant le soft launch du Metro Express prévu pour fin septembre. C’est ce qu’indique une source proche du dossier. « Il faut que ce soit quelqu’un de compétent, certes, mais qui connaît surtout les rouages entourant les opérations du transport ferroviaire. C’est un profil que nous n’avons pas à Maurice et que nous retrouvons dans les pays qui possèdent déjà ce mode de transport en commun », indique ce haut cadre du ministère des Infrastructures publiques.
Les autorités se plient actuellement en quatre pour trouver la bonne personne et c’est l’option Government to Government qui a été privilégiée. « Nous sollicitons les pays amis tels que l’Inde, le Singapour ou encore le Japon d’où revient d’ailleurs le Premier ministre. Des consultations G2G sont déjà en cours pour faciliter le recrutement du Light Rail Commissioner », fait ressortir notre interlocuteur.
Il précise que le pays qui fournira à Maurice son premier responsable à la tête de la Light Rail Division devra lui-même faire les entretiens d’embauche. « Pour la bonne est simple raison qu’à Maurice, personne ne peut évaluer les candidatures», fait-il observer. Et d’ajouter que si Maurice se retrouve avec plusieurs candidats potentiels, l’aide de Larsen & Toubro Ltd de même que celle des Singapouriens sera sollicitée, afin d’arrêter un choix.
Contrat à durée déterminée
Le Light Rail Commissionner sera de toute évidence recruté sur une base contractuelle. Selon le haut cadre du ministère des Infrastructures publiques, celui-ci sera à la tête de la division avec un contrat à durée déterminée. Il devra mettre en place les structures nécessaires pour la bonne marche de la Light Rail Division. Parallèlement, il devra assurer la formation des Mauriciens.
Avec la mise en service prochaine du Metro Express, un régulateur pour le transport ferroviaire est nécessaire. « La National Transport Authority, dans sa forme d’antan n’avait pas cette prérogative », souligne notre interlocuteur. Ce qui a nécessité sa restructuration. D’où le vote à l’Assemblée nationale du National Land Transport Authority Bill le 9 août, conférant à l’autorité de réglementer le transport ferroviaire.
La National Land Transport Authority (NLTA) aura à sa tête un Chief Commissioner qui sera responsable de sa gestion au quotidien. Juste en-dessous, dans la hiérarchie, se trouvent un Light Rail Commissioner, responsable de la Light Rail Division et un Road Transport Commissioner, responsable de la Land Transport Division.
Publicités dans les gares et les rams du Metro Express : l’évaluation du contrat démarre cette semaine
À qui sera attribuée la gestion des espaces publicitaires dans les gares et les rams du Metro Express ? La réponse sera connue avant le 30 septembre, date du soft launch du Metro Express.
Un comité d’évaluation, dont les membres sont désignés par Metro Express Ltd (MEL), débutera ses travaux dans les jours à venir. Sa tâche est de proposer au conseil d’administration le nom de l’entreprise qui gérera les espaces publicitaires. Il s’agit d’un contrat valant plusieurs dizaines de millions de roupies par an.
Trois sociétés ont répondu à l’appel à propositions lancé par la MEL auprès de sept entreprises. Parmi il y en a une qui attire l’attention. Il s’agit de Times OOH, filiale mauricienne d’un géant indien de la publicité qui gère déjà des espaces publicitaires, en partenariat avec une entreprise mauricienne, à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam depuis 2018.
Times OOH est réputée pour être proche de l’homme d’affaires controversé Rakesh Gooljaury, qui était l’ami intime de Navin Ramgoolam quand celui-ci était Premier ministre et qui serait aujourd’hui proche des Jugnauth. L’entourage de Rakesh Gooljaury indique qu’il ne souhaite pas s’exprimer.
Interrogé en fin de semaine, Dass Mootnah, Chief Executive Officer de MEL, a dit ne pas connaître personnellement Rakesh Gooljaury. Il a aussi déclaré qu’il ne sait pas si un des soumissionnaires est proche de lui. De toute façon, le contrat n’est pas encore alloué. « C’est la meilleure proposition pour le Metro Express et le pays qui décrochera le contrat », a-t-il expliqué. « Nous ne faisons rien en cachette. Nous suivons toutes les procédures. » Selon lui, « les jeux ne sont certainement pas faits. Celui qui a la meilleure proposition remportera le contrat ». Reste que la MEL a préféré opter pour une Request for Proposal plutôt qu’un appel d’offres public qui aurait permis à toutes les sociétés intéressées et répondant à certains critères de participer.
Dass Mootanah explique que la Singapore Cooperation Enterprise avait fait une étude de marché par rapport aux espaces publicitaires. « Elle a inclus une liste de soumissionnaires dans son rapport et nous l’avons utilisée. » Selon lui, la firme propriétaire du Metro Express n’est pas passée par un appel d’offres public par manque de temps.
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