Nando Bodha : «Je suis disposé à me présenter au poste de Premier ministre»

Le député et ancien ministre, Nando Bodha, s’est appesanti sur son projet de société qu’il compte implémenter à travers son nouveau parti lancé il y a une semaine, le Rassemblement Mauricien. C’était lors de l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus, le vendredi 30 juillet. Il était l’invité de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul. La situation 
politique et économique ainsi que des sujets brûlants de l’actualité tels que la Covid-19 et le rapport Britam ont aussi été abordés. 

Une nouvelle constitution

Nando Bodha estime que les générations futures méritent une nouvelle constitution, notamment pour « mieux respirer ». L’un des points centraux devra être « la compétence au service du pays » estimant qu’il y a « une faillite des institutions aujourd’hui qui est très grave ». Il préconise ainsi un panel composé d’« eminent personalities » pour le recrutement dans les institutions clés. L’ex-ministre souhaite aussi une limitation à deux mandats pour le poste de Premier ministre ainsi que pour les postes constitutionnels. 

Redevabilité et transparence

Nando Bodha est catégorique. « Il faut cesser avec les clauses de confidentialité », a-t-il martelé. Pour l’ancien ministre, il faut amender les Standing Orders du Parlement afin de permettre que des questions puissent être posées, notamment sur des compagnies étatiques. « Les grands contrats devront aussi être rendus publics », a-t-il souligné, citant l’exemple des caméras Safe City. 

Poste de Premier ministre

Le leader du RM s’est dit déterminé à concrétiser le projet de société qu’il a présenté à travers son nouveau parti et à nettoyer le pays. « S’il faut que je devienne Premier ministre pour le mettre en œuvre, je suis disposé à le faire », a-t-il fait savoir. Le député de la circonscription No.16 souligne toutefois que ce sont les « grands chefs » qui décideront sur l’identité de celui qui est apte à se présenter au poste de Premier ministre. 

Covid-19

L’ancien ministre se dit en faveur de la vaccination, estimant que le bien-être de la population doit primer sur le droit de l’individu. Nando Bodha demande toutefois que le gouvernement doit être plus transparent et fournir davantage d’information à la population. Il préconise trois grands axes pour faire face à la situation : des exercices de dépistage massif à travers le pays, faciliter l’accès aux vaccins et la création d’une base de données nationale sur les personnes vaccinées et dépistées. 

Situation économique

Nando Bodha a mis en garde contre l’ampleur que prend l’économie parallèle, estimant que le pays est en train de devenir graduellement un « narco state ». « On parle d’argent provenant de la drogue, du circuit hippique, du blanchiment d’argent. Il ne faut pas arriver à un stade où la drogue et la corruption deviennent la new normale », prévient-il. Le combat sera gagné, dit-il, à travers des institutions avec des personnes compétentes à la tête, une police indépendante et efficace ainsi qu’en s’attaquant aux « unjustified wealth ». Pour la relance économique, Nando Bodha estime qu’il faut tabler sur deux atouts : tirer profit de la position géographique du pays en devenant un « hub » dans plusieurs secteurs mais aussi en investissant dans le capital humain. L’exploitation du marché africain est aussi préconisée. 

Britam

Nando Bodha indique qu’il y a deux types de commission d’enquête. « Une qui vise à faire ressortir la vérité et une autre qui a un agenda politique. Je pense que celle-ci a un agenda politique », a-t-il lancé. L’ancien ministre soutient que le gouvernement avait agi de bonne foi dans cette affaire en 2015. « Il n’y avait pas de vengeance », affirme-t-il. Mais avec du recul, Nando Bodha est d’avis qu’il aurait peut-être fallu faire, au préalable, un exercice de « due diligence » en profondeur.