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Nalini Aubeeluck : la crise financière l’a transformée en entrepreneure

Nalini Aubeeluck

Elle a commencé par la danse, puis est passée par la MBC avant d’écumer le circuit hôtelier avec sa troupe. Mais, en 2008, elle s’est reconvertie en véritable femme d’affaires.

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« Par la force des choses, j’ai appris à gérer l’argent et les individus. Le choc de 2008 a eu ceci de positif en éveillant en moi d’autres aspects de ma personnalité »

Le mardi 23 mai, elle revient tout juste du tournage de The Comeback, un long métrage adapté d’un roman d’Ananda Devi, où elle tient le principal rôle féminin. La comédie dramatique, elle y est familière depuis qu’elle a tourné dans Cri, un court-métrage de Shiam Persand, l’électron libre de la MBC, le même réalisateur qui lui avait confié la co-animation d’Xpression, avec Ben Javed, une émission jugée ‘incorrecte’ à l’époque. « C’était une sacrée émission », se souvient encore Nalini en rigolant.

Depuis, beaucoup d’eau est passée sous le pont…

Quarante ans au compteur,  mère précoce de Hans, 23 ans, et formée à la comédie par feu Francis Leroy à l’ex-Centre Culturel Charles Baudelaire, très jeune, elle a monté sa troupe de danseurs, qui l’accompagnera dans les spectacles dans  les hôtels. « Ce n’était pas toujours facile aux artistes de bosser dans certains hôtels, nous n’avions même pas de place pour nous changer, nous maquiller. Mais, j’ai bien gagné ma vie, si bien que j’ai acheté une maison et une voiture », confie-t-elle.

Mais en 2007, la crise des subprimes atteint les rivages de Maurice, après avoir frappé les États-Unis, où tout a commencé, puis l’Europe. « Le nombre a commencé à décliner, les recettes des hôtels ont chuté et,  les artistes sont les premiers qui passent à la trappe de la réduction du budget. Ça a été terrible, on ne s’y attendait pas. Mais j’ai vite rebondi, je n’ai licencié personne dans ma troupe. Il fallait trouver autre chose,  mais je ne me voyais pas coincée entre quatre murs », raconte-t-elle.

C’est dans les mariages que sa troupe atterrira. « Ce qui est bien, c’est que je ne suis pas restée à ne rien faire. Il n’y a pas eu de temps mort après les contrats perdus dans les hôtels », indique-t-elle.  Bien entendu, pour les mariages, elle réinvestit dans les costumes adaptés à la musique ‘bollywoodienne’, alors que ses danseuses se servent de leurs bases pour se convertir à  une musique très imprégnée par la tendance ‘fusion’.

« Lorsque j’étais dans le circuit hôtelier, je refusais déjà certaines commandes pour les mariages par manque de temps, mais j’avais un carnet d’adresses qui m’a grandement aidée », explique-t-elle. C’est vrai aussi que son nom était déjà un ‘brand name’, un signe d’excellence grâce au talent et au professionnalisme de ses danseurs.

Depuis qu’elle s’est installée à  Floréal sur un espace qui accommode une école de danse, un centre de fitness, un espace d’épanouissement destiné aux enfants, elle a senti se développer en elle des qualités d’entrepreneur. « Par la force des choses, j’ai appris à gérer l’argent et les individus.

Le choc de 2008 a eu ceci de positif en éveillant en moi d’autres aspects de ma personnalité. Aujourd’hui j’ai 15 salariés sous ma responsabilité. Il s’agit d’un double défi : assurer la rentabilité de mes activités tout en conservant ma véritable nature, qui est celle d’une comédienne », reconnait-elle.

Aujourd’hui, elle a consolidé la filière ‘mariage’, avec d’autres activités, dont le ‘catering’ et la décoration, mais aussi en répondant aux attentes de certains clients qui réclament le séga, la magie ou encore les dragons chinois.

« Je me suis constituée un gros carnet d’adresses qui me permet de sous-traiter. Mais, à lui-seul, ce carnet ne suffit pas, il faut posséder un véritable sens de la communication qui s’appuie sur l’honnêteté et le professionnalisme. Ce sont deux qualités qui m’ont permis de rebondir au plus fort de mes moments difficiles », lâche-t-elle.

 

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