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Montée des eaux : triste fin pour nos plages

L’érosion gagne du terrain. La mer, de plus en plus vorace, dévore nos plages petit à petit. Dans plusieurs régions du pays, la situation est alarmante. Nous entamons la deuxième décennie de ce millénaire et les experts affirment que la situation va empirer inévitablement.

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À Trou-aux-Biches, à marée haute, la mer réduit la plage devant l’hôtel Trou-aux-Biches en une fine bande de sable. Quelques kilomètres plus loin, dans certains endroits de Grand-Baie, Bain-Bœuf et Cap-Malheureux, la plage n’existe plus à marée haute. Dans le Sud, à Bel-Ombre, devant l’hôtel So Sofitel, la mer met déjà, à certains endroits, à nu les racines des arbres qui s’y trouvent. Au Morne, la situation n’est guère plus reluisante avec des plages qui disparaissent également à marée haute.

Maurice compte 322 kilomètres de côtes et 130 plages publiques étendues sur 47,9 kilomètres pour une superficie de 326,4 hectares. Or, ce chiffre diminue d’année en année. Les houles, poussées par le changement climatique, anéantissent les côtes. De l’autre côté notre protecteur, les récifs, disparaissent. 

« Dans l’Est et le Sud-est, presque 80 % des récifs sont morts ». Propos de Nadeem Nazurally, chercheur à l’Université de Maurice. Il souligne qu’il a examiné les récifs et leur état inspire de vives inquiétudes. Sans ces barrières, les houles seront de plus en plus puissantes et les plages seront rapidement érodées. Le scientifique souligne que la mort des récifs occasionne des trous dans la barrière, outre des houles plus puissantes, les courants sont modifiés et balaient le sable des plages. « Il faudrait soigner les récifs avant de s’occuper du lagon. Sans protection nos plages disparaîtront », fait comprendre Nadeem Nazurally. 

Mesures de protection efficaces

Carina Gounden du mouvement AretKokinNouLaplaz (AKNL), souligne que plus de 25 % des plages sont érodées. « À certains endroits, nous avons perdu plus de deux mètres d’étendue de sable », fait ressortir l’activiste. Elle se base sur le rapport de la Japan International Cooperation Agency (JICA) de 2013. À l’époque, les experts avaient parlé de 17 % de plages érodées avec une accélération au fil des années. Carina Gounden demande au gouvernement de fournir des chiffres sur la superficie existante de plage et du taux d’érosion. 

Pour Georges Ah-Yan, du Forum Citoyen Libre (FCL), il est grand temps de prendre des mesures de protection efficaces, car d’ici 2050, nous aurons perdu plus de 10 kilomètres de plage. Il se base sur les rapports de divers experts collectés lors de ses combats contre l’accaparement des plages.

Plusieurs plages ont été réhabilitées avec des barrières protectrices en béton ou en matériaux composites, depuis presque 10 ans. Parmi : Mon-Choisy, Baie-du-Cap, Grand-Baie, La Preneuse, Cap-Malheureux. Par contre, des mangliers ont été plantés à certains endroits, notamment à Deux-Frères. Le but, c’est de protéger les côtes. 

 

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