Après avoir tué Wendina Narayasami, 21 ans, mardi après-midi à son domicile de Chemin-Grenier, le religieux Marouf Hadgi Latchimy, 39 ans, qui a tenté de se suicider, a laissé une lettre d’adieu.
« Je t’assure que je suis innocent dans cette affaire (de viol) de Mahébourg. Mes avocats ne savent discuter mon cas. J’ai beau l’expliquer, tu ne veux rien comprendre. » Voilà ce qu’a écrit le religieux avant de tenter de mettre fin à ses jours en s’infligeant des blessures au cou. Marouf Hadji Latchimy avait été arrêté après qu’une habitante de Beau-Vallon a porté plainte contre lui, en mai dernier, pour viol allégué.
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« Maman lui avait exprimé sa confiance et lui avait dit qu’il pouvait rester aussi longtemps qu’il le souhaitait », ajoute-t-elle.
La mère de la victime reste inconsolable : « Je n’ai pu sauver ma fille. Elle n’a pu m’appeler quand elle a rencontré des problèmes. Je n’ai pu l’aider au moment voulu ». La mère de Wendina Narayasami raconte aux policiers que le religieux était chez elle, mardi. « Vers 16 h 30, il m’a invitée à rencontrer deux Réunionnais. C’est de retour à la maison, vers 17 heures, que j’ai fait la découverte macabre. Wendina a été poignardée avec une arme tranchante. Deux couteaux maculés de sang ont été retouvés sur le toit de la maison. »
L’autopsie réalisée mercredi par le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le Dr Maxwell Monvoisin, chef du service médicolégal, a attribué le décès de Wendina à une slash wound to the neck. Ses funérailles sont prévues ce jeudi.
Le religieux était en liberté conditionnelle. Depuis le 8 juin, il devait se présenter au poste de police de Chemin-Grenier chaque jour. Les proches de Wendina Narayasami ne comprennent pas ce qui a pu se passer.
La victime était connue pour sa gentillesse. C’est à travers sa sœur, une Flacqoise de 33 ans, qu’elle a rencontré le religieux. « Tout cela est inimaginable. Je connais ce monsieur depuis neuf ans. C’est un homme doux et gentil. Je ne peux croire qu’il ait pu faire du mal à quiconque. Quand elle a appris ses démêlés avec la police, ma mère a accepté de l’héberger », confie sa soeur.
Aux soins intensifs
Il a de profondes entailles au cou, au ventre et à la jambe. Marouf Hadgi Latchimy a subi une délicate opération et a été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. <Publicité
De la sorcellerie au meurtre
Tant à Maurice qu’à l’île de la Réunion, Marouf Hadgi Latchimy, alias Tiloute, n’est pas inconnu dans certains milieux. Originaire de Saint-Leu, à l’île sœur, il s’est vite fait une réputation de guérisseur. La presse réunionnaise le décrit comme un individu précédé d’une mauvaise réputation de sorcier. Le religieux ne fait pas l’unanimité autour de lui. Connu à La Réunion pour être un sorcier capable de jeter de mauvais sorts, à Maurice, il a été inculpé provisoirement de viol sur une Mahébourgeoise. La justice mauricienne tranchera sur son sort.
L’avocat du religieux: « Il était psychologiquement perturbé »
Selon Antenne Réunion, son avocat l’a rencontré le week-end dernier dans le cadre de cette affaire de viol. ‹‹ Il était très perturbé, psychologiquement affecté. Il m’a parlé de cette fille en des termes positifs. Il projetait de l’épouser », a expliqué l’avocat sur les ondes réunionnaises. Ce que nient les proches de la victime. « Ils n’étaient pas en couple », réagit la sœur de Wendina Narayasami. L’avocat est attendu ce mercredi pour assister Marouf Hadgi Latchimy dans sa déposition, dès qu’il sera en mesure de le faire.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !