Après le sucre et l’agriculture, c’est dans l’éducation que le groupe Medine se diversifie. Non pas en tant que prestataire de services, mais en promoteur d’infrastructures destinées à l’éducation supérieure. Et autour se dressera au cours des prochaines décennies, à l’ouest du pays, une ville sur 800 arpents, avec environ 30 000 habitants.
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« L’enseignement supérieur est le cœur de notre ville intelligente. C’est à partir de là que nous construisons en ce moment le reste de la ville. Nous estimons que le potentiel au niveau du marché de l’enseignement supérieur en Afrique est énorme, avec 800 000 nouveaux étudiants chaque année. D’ici 2025, notre objectif est d’atteindre 5 000 apprenants sur notre campus, qui formerait le noyau dure de la population de la nouvelle ville », a affirmé Thierry Sauzier, Deputy Chief Executive Officer du groupe Medine Limited et Managing Director de Medine Property, dans un entretien réalisé, le mercredi 31 août.
Et de faire ressortir : « Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un point où notre projet n’existe pas seulement en théorie. Nous avons déjà construit un certain nombre d’infrastructures sur le site. Le plus important pour nous est que notre projet a déjà démarré. […] Le marché ne vous attendra pas. Il faut que vous puissiez vous adapter. Donc, nous avons pris le pari de commencer (les travaux) avant d’obtenir toutes les autorisations associées à un projet de ville intelligente. Nous sommes confiants dans la cohérence de notre projet. »
La diversification des activités du groupe remonte à 2005, avec la fin des accords préférentiels pour l’accès du sucre mauricien au marché européen. Naît alors un projet d’une nouvelle ville à l’ouest du pays. Le plan directeur initial subira ensuite une série de transformations. En 2012, dans le pays, il est question de devenir un centre éducatif pour l’Afrique. Ainsi, des contacts sont pris avec des institutions de renommée internationale pour dispenser des cours d’enseignement supérieur. Un premier campus prend forme à Pierrefonds. Une école primaire pour 240 élèves est déjà créée.
Un produit de qualité
« Notre but, ce n’est pas d’être un opérateur, ni d’université ni d’école, mais de construire l’infrastructure appropriée et de trouver les meilleurs prestataires (dans ce secteur) pour donner un service de qualité […] Les projets en cours et qui vont être développés en 2016-2018, on en a pour Rs 1,3 milliard. Il y a l’extension du Business Park avec 6 000 mètres carrés. Ensuite, on passe à l’extension de l’école primaire, d’une institution secondaire, d’une unité préscolaire et d’une garderie », précise Thierry Sauzier.
De tous ces chantiers, c’est le campus de l’Université de Middlesex qui attire l’attention. Ce sera sur une superficie de 7 000 mètres carrés. L’institution, qui est déjà à Maurice depuis cinq ans, accueillera dès la rentrée de septembre 2017 environ 1 000 étudiants. En ajoutant ceux du campus de Pierrefonds, il y aura alors une communauté de quelque 1 700 étudiants. À l’horizon 2025, l’objectif est d’atteindre la barre des 80 % d’étudiants étrangers et 20 % de Mauriciens pour un total de 5 000.
Et pourquoi cibler l’Afrique ? Voulant poursuivre ses études, l’Africain fait face à une double difficulté, selon notre intervenant. Par exemple, dit-il, en Grande-Bretagne, rien que les frais universitaires varient entre 12 000 et 15 000 livres chaque année, sans compter la nourriture, le logement et l’habillement. Le second concerne les procédures de visa pour entrer en Europe, en Grande-Bretagne et les États-Unis.
« On s’est dit qu’on propose un produit de qualité internationale, reconnue dans le monde entier, à un prix inférieur qu’à celui disponible en Europe, dans un environnement sécurisé », a commenté Thierry Sauzier. « Tous les éléments sont réunis pour intéresser les parents des étudiants africains à venir à Maurice. […] Cela revient à moins cher. On s’est rendu compte que pour les institutions françaises, cela coûte 30 % moins cher au lieu d’aller en France. » En amont de la transformation de cette partie du pays en un centre éducatif de renommée internationale, multiples projets ont déjà été réalisés, dont des espaces bureaux, le centre commercial de Cascavelle et l’école primaire.
Réalisation : Trois phases à Rs 35 milliards et 25 000 emplois
L’exécution du projet de Medine Smart City se fera en trois phases. Le nouveau plan directeur est de 25 ans, avec un investissement total de Rs 35 milliards. La première phase court de 2016 à 2022, au coût de Rs 9 milliards. La deuxième serait de 2023 à 2030, avec un montant de Rs 13 milliards. Et la dernière phase sera sur la période de 2023 à 2030, nécessitant des fonds de Rs 13 milliards.
À terme, le projet devrait créer 30 000 emplois. Le nombre d’habitants est estimé à 25 000. « C’est un nouveau plan de 25 ans. Mais est-ce que sa réalisation prendra 25 ans ou 40 ans ? Aujourd’hui, c’est difficile de répondre à la question. Tout sera tributaire de la demande. Un plan directeur est évolutif. Avec le temps, la demande se développe », a commenté Thierry Sauzier. « Nous devons voir le plan dans son ensemble. Car Rs 35 milliards et 30 000 emplois, ce sont des chiffres vertigineux. Tout cela s’inscrit à l’intérieur d’une réalité du marché. On ne peut créer une ville du jour au lendemain. »
Le plus grand centre sportif sera-t-il à l’Ouest ?
La ville intelligente aura son centre sportif (privé), s’étendant sur une superficie de 15 arpents. Ce serait livré en septembre 2017. Coût : Rs 125 millions. Sur le volet des infrastructures, on retrouvera une piscine olympique, avec 10 couloirs, un terrain de football-rugby, trois courts de tennis, deux courts pour le volley-ball et beach-volley, deux surfaces pour le football à cinq, une surface dédiée au basket-ball, un gym et club-house en annexe, sans oublier une piste de course et des cabinets médicaux sportifs.
« Le centre servira les étudiants, les habitants de la région et les écoles. Il y a une place pour la responsabilité sociale. Et nous souhaitons travailler avec les écoles, afin d’initier les élèves aux sports. Des créneaux d’horaire seront mis à leur disposition pour profiter des facilités soit gratuitement, soit à des taux préférentiels », indique Thierry Sauzier.
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