Il a longtemps fait parler de lui en tant que gros bras et pour ses démêlés avec la justice. Marcelin Humbert, 53 ans, a connu une fin tragique, dans la matinée de mardi. Ce père de famille, qui habite à Résidences Barkly, a été tué dans un accident de la route à Mont-Roches sur sa grosse cylindrée, une MK Honda (599 cc). Il venait de déposer son fils, âgé de 6 ans, à l’école.
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La motocyclette sur laquelle voyageait Marcelin Humbert est entrée en collision avec une camionnette. Il est mort sur le coup. Pour l’avocat Rama Valayden, sa mort n’a rien d’accidentel. Car il enquêtait sur la mort de Manan Fakhoo, tué lors d’un attentat à Beau-Bassin, et également sur le meurtre de Soopramanien Kistnen qui défraye la chronique.
Toutefois, à ce stade des investigations, c’est l’accident fatal qui retient l’attention de la police. Après ce drame, les enquêteurs de la police de Barkly ont procédé à l’arrestation d’Henri Patrice D., 64 ans, un habitant de Chebel. Il était au volant de la camionnette impliqué dans l’accident. Son alcootest est négatif.
Selon les indications de la police, il était aux alentours de 9 h 30 lorsqu’ Henri Patrice D. a emprunté la rue Raymond-Rivet, à Mont-Roches. Il devait se rendre à Saint-Martin. Mais arrivé à proximité d’un commerce du quartier, il s’est mis sur le côté gauche de la route pour se garer.
« Je me suis arrêté et j’allais enclencher la marche arrière. J’ai vu une motocyclette qui venait à vive allure dans mon rétroviseur. J’ai préféré attendre qu’il me dépasse pour effectuer cette manœuvre, mais il a heurté le caisson de plein fouet », a-t-il raconté aux policiers.
L’impact a été d’une rare violence. La grosse cylindrée a été réduite en un amas de ferraille et a fini sa course sur un terrain boisé alors que le motocycliste, Marcelin Humbert a été projeté sur l’asphalte.
Li ti ena bokou lennmi
Marcelin Humbert gisait inconscient. Il était déjà trop tard pour le motocycliste. La police a transporté son cadavre à la morgue de Candos. Et le chauffeur du camion a été arrêté.
L’autopsie a attribué la mort de Marcelin Humbert à un ‘shock due to rupture of the heart’. La violence de la collision avec le véhicule en stationnement a également provoqué de multiples blessures. Le chauffeur n’a pas encore complété sa version des faits dans cette affaire. Il a été maintenu en cellule policière. Il comparaitra ce mercredi devant le magistrat du tribunal de Rose Hill.
À la rue Rémy-Ollier, à Résidences Barkly, c’est la consternation. Madeline, la sœur de Marcelin Humbert, ne peut cacher sa peine. Celle-ci est catégorique. « Marcelin a toujours été prudent sur la route. Il y a bien des années, il avait été victime d’un accident de la route, mais n’avait rien eu. Il a déjà pris le volant de son tout terrain en état d’ivresse, mais était arrivé chez lui sans problème. Aster pe dir linn mor dan aksidan. Zot inn batt li ek apres zot inn zett so motocyclette. Li ti ena bokou lennmi », estime-t-elle.
Ell est encore sous le choc de cette disparition tragique. Elle souligne que malgré les frasques de son frère, il avait changé. « Mo dir ou tou, tou le dimanss li al lamess. Kan li vini, li asize ek bann kamarad li koze. Dimanss li ti al avek Rama Valayden ek inn revini korek », ajoute-t-elle.
« Li ti enn dimoun ki kapav met so lavi an danze pou mwa », lâche Rama Valayden
Me Rama Valayden se dit très attristé et en colère par la mort de son ami Marcelin Humbert. « Zot pou rapel ki mo ti pe dir ki pou ena dimoune ankor pou mor. Malerezma monn perdi enn dimoun tre tre fidel a mwa. C’est enn dimoun ki ti kapav met so lavi an danze pou mwa si pe ariv moi kwa ke ce swa. Linn fer lanket lor loto rouz, kan rod dimoun Kartye-Militer, li mem al tcheke lor terin. Marcelin Humbert ti pe anket lor la mor Manan Fakhoo… li ti dan meeting. So rol vey bann dimoun ki kapav fer sniper. Li eskort lor moto. Si lepep pa reveye vreman li pa pou reveye »
Marcelin Humbert, après plusieurs démêlés avec la justice, s’était repenti
Marcelin Humbert au cours de sa vie a connu de nombreux démêlés avec la justice. Cet habitant de Résidences Barkly a ouvert son casier judiciaire avec de petits larcins. Mais au fil des années, il s’est bâti une réputation de gros bras. En 1991, il est accusé de coups et blessures ayant entraîné l’incapacité du déclarant pendant plus de vingt jours. Pour cela il avait été condamné à trois mois de prison. Quelques années plus tard, il est arrêté lors d’un contrôle de la police. Au cours d’une fouille dans sa voiture, les policiers ont trouvé un sabre et une matraque. Dix ans plus tard, il est condamné pour vol avec violence. Il écope alors de douze mois d’emprisonnement. En 2009, il retourne en prison une fois encore pour trois mois, pour « assault with aggravating circumstances ». L’habitant de Barkly sera aussi condamné, la même année, à payer une amende de Rs 5 000 pour possession de Subutex. Marcelin Humbert a été jugé coupable dans pas moins d’une dizaine d’affaires, dont une guerre entre gangs en 2016. Mais dans un article publié durant cette même année, il clame son innocence et avance avoir changé de vie. « Depuis ma libération, j’ai changé à 100 %. Tout ce qui compte pour moi aujourd’hui, c’est ma famille. Je veux mener une vie paisible », avait-il fait observer.
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