L’intégration régionale dans l’océan Indien prendra un nouvel essor avec des accords multilatéraux entre les îles afin de poursuivre l’expansion économique.
Les principaux axes de la coopération entre les îles de l’indianocéanie désormais à l’agenda sont les énergies renouvelables, l’innovation, les échanges économiques, la protection de l’environnement et des ressources naturelles et la formation. C’est ce qui ressort de la première rencontre du comité de suivi du programme Interreg V qui s’est tenue la semaine dernière à l’île de La Réunion avec la participation du ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Le programme d’efficacité énergétique porté par Maurice et la Réunion grâce à l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne permettra à Maurice de réduire sa consommation d’électricité d’environ 50 mégawatts et créera un véritable écosystème favorable à l’émergence des métiers d’avenir.
« Ce programme qui a fait ses preuves gagnerait à être porté dans la région. De plus, Maurice travaille actuellement avec La Réunion sur le renouvellement d’un accord sur les énergies renouvelables. Celui-ci nous permettra de bénéficier de l’assistance technique d’une île qui produit déjà 38 % de son électricité à partir d’énergie renouvelable. Le développement du marché mauricien dans les cinq prochaines années permettra de créer un véritable savoir-faire exportable dans la zone océan Indien, dans un premier temps, et en Afrique, ensuite », dit Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Il ajoute que le programme Smart Agriculture, initié par la Mauritius Chamber of Agriculture, l’AFD, le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) connaîtra, par ailleurs, une évolution pour devenir un programme national. Cela grâce à un partenariat qui sera signé cette année avec le Cirade de la Réunion.
« Le programme de coopération permettra de supporter la transition de notre agriculture actuelle vers une agriculture raisonnée (consommant moins de pesticides). Une bonne nouvelle pour la santé de nos concitoyens. Ce programme bénéficiera de l’expérience acquise avec le projet d’efficacité énergétique et pourra donc être adapté plus facilement à la zone Océan Indien dans un avenir proche », dit le ministre.
En évoquant l’accord entre les Seychelles et Maurice sur l’exploitation mutuelle d’une zone, Vishnu Lutchmeenaraidoo souhaite également que La Réunion puisse participer dans le développement de l’économie océan à travers un projet triangulaire entre les trois îles. « Nous pouvons citer un exemple avec les énergies marines renouvelables des mers ; l’expertise de l’île sœur est aujourd’hui un atout non négligeable qui permettrait un rapide développement des énergies renouvelables dans nos pays insulaires encore trop dépendants des énergies fossiles », confie-t-il.
À l’agenda figure aussi la stratégie d’ouverture vers l’Afrique. Maurice et la Réunion partagent une vision commune dans le développement des relations économiques avec les pays d’Afrique de l’Est. « À cet effet, le Mozambique et la Tanzanie ont été sélectionnés comme faisant partie des pays prioritaires. Nous avons favorablement accueilli la proposition du président Didier Robert d’utiliser conjointement les antennes économiques avancées. Ces bases permettront aux PME de nos deux îles de profiter d’un encadrement logistique et sécurisé afin de développer au mieux les opportunités d’affaires avec ces pays qui ont un véritable potentiel économique», souligne le ministre des Affaires étrangères.
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