Depuis quelque temps, des étudiants, des seniors et des personnes en situation du handicap se retrouvent parfois abandonnés aux arrêts d’autobus malgré la disponibilité de places à bord. La NLTA a réagi, mettant en garde les opérateurs d’autobus qu’ils s’exposent à des sanctions s’ils commettent de telles infractions.
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Depuis quelque temps, des autobus refusent de prendre des étudiants, des retraités et des personnes en situation de handicap aux arrêts d’autobus, et ce bien que des places soient disponibles à bord. La National Land Transport Authority (NLTA) en a eu vent. Elle a aussi reçu des signalements que certains employés d’autobus se comportent mal et parlent de manière abrupte aux personnes âgées. L’autorité n’a pas tardé à réagir.
Dans un communiqué, elle remet les pendules à l’heure. Elle rappelle aux opérateurs et à leurs travailleurs que le règlement 16 des Road Traffic (Bus Fares) Regulations de 2016 stipule qu’aucun titulaire d’une licence d’opération ou son agent ne doit, lorsque des places sont disponibles dans son bus, refuser d’admettre à bord un étudiant, une personne âgée ou une personne handicapée qui attend à un arrêt. En d’autres termes, les opérateurs ont pour obligation de s’arrêter.
Plus loin, la NLTA fait ressortir que tout titulaire d’une licence d’opération enfreignant ces règlements commet une infraction passible d’une amende n’excédant pas Rs 10 000. Elle précise qu’à chaque fois que le détenteur d’une licence ou son agent enfreint la loi, le premier nommé sera passible d’une déduction sous le « Free Travel Scheme ».
Il devra ainsi renoncer à 10 jours de paiement s’il s’agit d’une première infraction. Lors de la deuxième ou pour toute infraction ultérieure dans une période continue de six mois, il doit renoncer à 20 jours de paiement en vertu du « Free Travel Scheme ».
Surveillance accrue des inspecteurs de la NLTA
Au niveau de la NLTA, on explique que des contrôles sont menés par des inspecteurs à travers toutes les régions. « Des ‘crackdown operations’ se font régulièrement et sont intensifiées. La police peut aussi effectuer ces vérifications », précise-t-on.
Il est conseillé au public de noter les numéros de bus et l’heure pour signaler un cas. « Quand il y a une plainte, nous recueillons non seulement les témoignages des plaignants, mais aussi des membres du personnel en question », affirme-t-on.
On rappelle que des mesures disciplinaires strictes seront appliquées en cas de non-conformité à l’article 4(6) des Road Traffic (Conductors and Drivers of Public Service Vehicles) Regulations de 1954. Le public est encouragé de signaler toute violation ou comportement répréhensible de l’équipage d’un bus en utilisant cette ligne directe dédiée : 260 0919.
Sidharth Sharma, CEO de RHT : « L’humanité doit primer »
Sidharth Sharma, Chief Executive Officer de Rose-Hill Transport (RHT), explique que les seules plaintes enregistrées concernent des étudiants car ils ne sont pas au courant s’ils sont en congé ou s’ils ont des examens. « En général, quand le Mauritius Examinations Syndicate nous notifie, nous faisons en sorte que tous les receveurs soient au courant en émettant un avis », fait-il ressortir.
En ce qui concerne les personnes en situation de handicap et les personnes âgées, Sidharth Sharma affirme que la politique de la firme est claire à ce sujet : « Notre entreprise a des valeurs. L’humanité doit primer. De surcroît, nous sommes rémunérés par l’État pour cela. Nous traitons tous les passagers de la même manière. Nos conducteurs et nos receveurs savent qu’ils ne doivent pas refuser de les prendre. »
En cas de problème, Sidharth Sharma rappelle que les cas sont traités avec la plus grande sévérité. RHT, poursuit-il, a un comité d’éthique. Sans compter le fait, dit-il, qu’elle offre des formations aux receveurs et aux chauffeurs en leur donnant des consignes strictes : le service doit être du même niveau pour tout le monde.
« Pour ma part, je n’accepte pas que des personnes âgées et des personnes en situation de handicap soient laissées à l’arrêt lorsque le bus n’est pas plein. Il faut agir avec un grand respect envers elles. Nos valeurs doivent primer », indique-t-il, soulignant qu’aucune plainte n’a été enregistrée à ce propos.
Il ajoute que le public peut contacter l’entreprise sur le 800 1900 pour déposer des plaintes, lesquelles, assure-t-il, sont enregistrées et font l’objet d’un suivi. « Si c’est un incident isolé, des mesures seront prises. Si c’est récurrent, une analyse des causes profondes sera menée. Nous avons des procédures bien établies », souligne Sidharth Sharma.
Il précise aussi que ses employés ont constamment droit à une piqûre de rappel sur le fait que ce sont les passagers qui paient leurs salaires et qu’il est nécessaire de travailler sérieusement.
Yousouf Sairally : « Chaque plainte, même mineure, est prise au sérieux »
Le Traffic Manager chez United Bus Service (UBS), Yousouf Sairally, explique que la compagnie met l’accent sur le fait qu’il ne faut pas laisser les personnes âgées et celles en situation de handicap à l’arrêt d’autobus, lors du recrutement de chauffeurs et de receveurs. « Bien que les plaintes soient rares, chacune, même mineure, est prise au sérieux. Lorsqu’une est rapportée, elle est examinée par le comité disciplinaire et des sanctions appropriées sont prises », avance-t-il.
À la suite de la publication du communiqué de la NLTA, il précise qu’un mémo sera diffusé pour sensibiliser davantage à ce sujet. « Nous insistons sur le fait que l’État paie pour ce service. Nous sommes déterminés à assurer un environnement de travail respectueux et professionnel, et nous prenons toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de ces normes », déclare Yousouf Sairally.
Viraj Nundlall : « Nous sommes très vigilants à ce sujet »
Le directeur général de Triolet Bus Service (TBS) affirme que le service de transport gratuit comporte certaines clauses, dont ne pas laisser les personnes qui ne paient pas sur l’arrêt d’autobus.
« Nos chauffeurs et receveurs sont bien formés. Notre directive est de ne pas laisser les passagers à l’arrêt lorsque des places sont disponibles dans le bus. Nous sommes vigilants à ce sujet et nous ne permettrons pas que cela se produise », soutient Viraj Nundlall.
Il poursuit que le gouvernement paie pour un service, et que la compagnie s’assure de fournir une prestation de qualité. « À ce jour, aucun cas n’a été rapporté, et même en l’absence de signalement, nous restons extrêmement vigilants. Notre politique est claire. D’ailleurs, tous nos bus sont équipés de caméras de surveillance, ce qui nous permet de vérifier les images en cas de plainte. Si une infraction est confirmée, des mesures disciplinaires seront prises contre la personne responsable », met-il en avant.
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