Les habitants se plaignent de pollution: le crématorium de Palma empoisonne leur vie

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8247","attributes":{"class":"media-image wp-image-16007","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"225","alt":"Parking"}}]] Faute de parking, les habitants restent bloqués chez eux en raison des voitures garées devant leur entrée.

</div> « Résultat : ceux qui accompagnent les convois mortuaires garent leurs voitures devant le seuil de nos maisons. Chaque fois qu’il y a une crémation, on ne peut sortir de la maison en voiture. Que se passera-t-il s’il faut un jour transporter un malade à l’hôpital ? » ajoute-t-il excédé. « Les habitants réclament depuis les années 90’ le déplacement du ‘crématoire’. L’appel est visiblement tombé dans les oreilles de sourds. Nous sommes allés voir la mairesse du précédent régime. Elle nous a dit : allez identifier un autre site vous-mêmes. Comme si c’était notre travail !» A l’époque de son aménagement, il y a plusieurs décennies, il y avait peu de maisons près du site. La situation a changé au fil des ans. « La fumée dégagée par la combustion du bois et des pneus en caoutchouc incommodait les habitants. Aujourd’hui, ce ‘crématoire’ est aussi doté d’un incinérateur. Outre les personnes de foi hindoue, d’autres communautés viennent y incinérer leurs morts. La route Crémation No 1 devient alors impraticable », souligne Raj. « Les vapeurs toxiques de la fumée noire de l’incinérateur représentent un danger certain pour la santé des habitants du coin. Outre la fumée, les vibrations sont fort perturbantes. Les autorités ne devraient-elles pas mener une étude pour jauger l’impact de ces activités sur les habitants ?», interroge le Quatrebornais.

La mairie: « Aux ministères d’agir »

Les résidents de l’endroit ont soumis une pétition et ont rencontré le maire. « Atmaram Sonoo nous a déclaré que la mairie n’y pouvait rien et que la solution au problème est entre les mains du ministère de l’Environnement et celui des Collectivités locales ». Le Défi Quotidien a interrogé le maire. Atmaram Sonoo déclare : « J’abonde dans le même sens que ces protestataires. Moi aussi, j’habite Palma, et je souhaite que le crématorium soit délocalisé. Hélas, on ne délocalise pas un lieu de crémation du jour au lendemain. Il faut d’abord identifier un site, ce qui n’est pas évident. Toutes les procédures incombent au ministère des Collectivités locales et au ministère de l’Environnement. La solution passe par le plus haut niveau, pas par la mairie… » La police de l’Environnement, contactée, explique que la délocalisation d’un lieu de crémation repose sur les efforts conjoints de divers départements et ministères. « La police de l’Environnement veille à l’application de la loi. Le principal concerné, c’est le Bureau sanitaire du ministère de l’Environnement. Les Pollution Control Officers examineront la situation et soumettront un rapport, qui déterminera les mesures à prendre par la suite », précise un responsable.

Etude en cours

M. Jadoo, Permanent Secretary du ministère de l’Environnement, souligne que le ministère de l’Environnement interviendra s’il y a un problème de pollution causé par le crématoire ou l’incinérateur. La décision de déplacer le site de crémation ne reviendrait pas au ministère de l’Environnement, mais à celui des Collectivités locales. Auprès de ce ministère, la réponse obtenue est la suivante : « La mairie de Quatre-Bornes a reçu plusieurs plaintes concernant ce lieu de crémation de route Crémation No 1. Il n’y a aucun projet de la mairie pour relocaliser ce site. En fait, le comité de la santé de la mairie a soumis une demande au comité de la santé publique du ministère de l’Environnement. Une étude a été initiée. Dès qu’elle sera bouclée, nous déciderons de la marche à suivre…» Quand l’étude sera-t-elle complétée ? Nul ne le sait. En attendant, les habitants de Palma devront faire avec cette pollution. Ils se consoleront du fait que leurs doléances ont enfin suscité des réactions au plus haut niveau des autorités.