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Les Américains critiquent l’arrestation de l’avoué de Soornack

Me Pazany Thandarayan.
Le département d’état américain, dans un rapport sur Maurice, s’intéresse à l’affaire BAI et aux enquêtes concernant Nandanee Soornack, notamment la soirée réunissant des directeurs de Dufry et trois ministres. La mort en détention d’Iqbal Toofany y est aussi évoquée. Trois ans après avoir dénoncé l’interpellation de Yogida Sawmynaden à la suite d’un différend avec Nandanee Soornack, le département d’état américain déplore avec autant de virulence la manière de faire des Casernes centrales. Cette fois, il s’intéresse au cas de Me Pazany Thandarayan. L’avoué avait été arrêté par une équipe du Central Criminal Investigation Department (CCID) à l’aéroport de Plaisance, le samedi 14 mars 2015, alors qu’il rentrait d’une réunion de travail avec Nandanee Soornack en Italie. Dans son rapport sur les droits humains consacré à Maurice pour 2015, les Américains indiquent que bien que la Constitution et la loi interdisent les arrestations et les détentions arbitraires, le gouvernement  « did not always respect these rights ». Ils soulignent que Me Thandarayan s’était rendu en Italie pour s’entretenir avec la femme d’affaires qui est actuellement sous le coup d’une demande d’extradition car « soupçonnée d’avoir quitté le pays avec Rs 800 millions », peu après les élections législatives de décembre 2014.

Documents confidentiels

La police, rappelle ce document, avait saisi les téléphones portables et l’ordinateur de l’homme de loi ainsi que des documents confidentiels que sa cliente lui a remis, ce qui constitue une atteinte à la profession légale. Cela alors qu’aucune accusation n’avait été retenue contre lui. Il semble que le CCID avait eu pour mission de mettre la main sur des documents liés aux enquêtes en cours sur Navin Ramgoolam. Notamment sur le virement de commissions - à travers Rakesh Gooljaury - par des sociétés étrangères ayant décroché des contrats auprès de l’état mauricien. Toujours relativement à ces enquêtes, le rapport mentionne la rencontre en soirée des deux directeurs de la firme Dufry avec le leader du Mouvement socialiste militant, Pravind Jugnauth, le ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, et l’Attorney General, Ravi Yerrigadoo.

Menaces

« The businessmen filed an affidavit in the Supreme Court in which they claimed the ministers offered them the same kickback as the previous government, as well as a 10-year contract to supply duty-free products for the airport, on condition they provide evidence incriminating Soornack and the previous government », fait ressortir le département d’état américain. Lequel fait aussi état des menaces formulées contre les deux Français lors de cette soirée à l’appartement de l’Attorney General. Le document revient aussi sur la mort en détention d’Iqbal Toofany le 1er mars 2015 à l’issue de son arrestation dans le cadre d’une enquête sur la voiture qu’il conduisait. Pour les rédacteurs du rapport, cela démontrerait que « the government or its agents committed an arbitrary or unlawful killing ». Dans le sommaire du rapport, ils précisent que « the government took steps to prosecute and punish officials who committed abuses, whether in the security services or elsewhere in the government; but enforcement was inconsistent, and sometimes politically motivated, resulting in the appearance of impunity ». La saisie des avoirs du groupe British American Investment (BAI) de Dawood Rawat est aussi mentionnée avec ces commentaires : « The Rawat family had close ties with former Prime minister Navinchandra Ramgoolam, leading observers to conclude that political retribution could be behind the seizure ». Le mode d’opération de la Mauritius Broadcasting Corporation est encore une fois critiqué, avec cependant une nouveauté : le ministre qui en est responsable n’arrête pas d’intervenir dans son « day to day running ».
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