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À l'approche de la période cyclonique: entre la peur et l’espoir sur le littoral sud-est

À l'approche de la période cyclonique, qui commence le 1er novembre, et donc celle des grosses pluies, une certaine appréhension gagne les habitants de Deux-Frères, Quatre-Soeurs, Grand-Sable et Petit-Sable. Une cinquantaine de personnes, regroupées au sein de 11 familles, seront délocalisées de Quatre-Sœurs à Flacq car leurs maisons menacent de s’écrouler en raison d'un problème de glissement de terrain. Ce n'est malheureusement pas le seul danger. Coincés entre la montagne et la mer, ils sont exposés à des raz-de-marée assez fréquents. Rajiv Kumar Jangi, conseiller de district de Grand Port, qui habite Quatre-Soeurs, explique que le phénomène de glissement de terrain remonte à une dizaine d'années. [blockquote]« Lors de grosses averses, l'eau de pluie dévale la montagne, lave complètement les plantations de légumes qui se trouvent à flanc de montagne avant d'entrer dans les cours où elle pénètre le sol et transporte vers la route du littoral, qui se trouve en contrebas, la terre se trouvant sous le soubassement des maisons », explique-t-il.[/blockquote]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3084","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-4423","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Le mur int\u00e9rieur \u00e9galement fissur\u00e9."}}]] Le mur intérieur également fissuré.

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/div> [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Résultat: une ruelle partiellement affaissée, des maisons fissurées et la route du littoral complètement inondée d'une eau boueuse. Et si ce phénomène coïncide avec un raz-de-marée, l'eau monte et la route devient complètement impraticable. Cela peut durer deux jours, expliquent les habitants. Dans ce cas, tout le village est réduit à l'inactivité : plus d'autobus, plus d'activité agricole, plus de sorties en mer pour la pêche et fermeture des écoles et des boutiques. En l'absence de toute activité économique c'est la vie du village et des bourgades avoisinantes qui s'arrête. Pour faire face aux difficultés financières des familles, les femmes du village se sont organisées pour trouver d'autres sources de revenus afin de faire bouillir la marmite. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Conscientes du danger qu'encourent les habitants, les autorités, notamment le ministère de l'Environnement, le National Disaster Risk Reduction Management Centre et le ministère du Logement et des Terres, sont intervenus. Grâce à l'aide technique de la Japan International Cooperation Agency, le ministère de l'Environnement a installé dans une cour un appareil qui, fixé dans le sol, permet de collecter des données sur le mouvement sismique dans la région. Mais comme on ne peut lutter contre la nature, il a fallu prendre des mesures d'atténuation et d'adaptation. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Certaines de ces mesures, notamment la construction d'un drain, se sont révélées inefficaces face à la furie des eaux. Il a donc fallu se résigner à délocaliser les onze familles les plus vulnérables. Ces familles seront installées à Camp Ithier, Flacq. Chaque famille a obtenu un terrain de 11 perches. Elles ont déjà reçu leur titre de propriété du ministère du Logement et des Terres et la construction des maisons devrait commencer l'année prochaine.

« Pa kapav dormi aswar »

Montrant le plafond décrépi de sa maison, dont les fers de construction sont visibles, une vieille dame explique : [blockquote]« Kan la pli tombe, pa kapav dormi aswar, tou dimun gayn per. Bizin sove al dan Village Hall ».[/blockquote] En fait, la consigne sur cette partie du littoral est que, dès que le service météorologique annonce avoir enregistré 200 millimètres de pluie, il faut quitter sa maison et trouver refuge au village hall. La météo est en contact permanent avec le National Disaster Risk Reduction Management Centre qui coordonne les opérations de sauvetage. Pour éviter les pertes de vies humaines les habitants de Deux-Frères, Quatre-Soeurs, Grand-Sable et Petit-Sable ont été initiés aux mesures d'adaptation à mettre en place dans de tels cas. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Une trentaine d'habitants ont aussi été formés pour interagir avec les forces d'intervention et les secouristes durant les opérations de sauvetage. Les habitants de Grand-Sable et Petit-Sable ont aussi été associés à un projet de pépinière de mangliers, initié par le ministère de l'Environnement. Ces plantes aux racines fournies retiennent le sable, réduisant ainsi les effets d'érosion de la plage, tout en servant d'habitat aux crabes et autres mollusques, ce qui contribue à enrichir la biodiversité marine.

Mesures d’adaptation

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3172","attributes":{"class":"media-image wp-image-4609","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"604","alt":"Rajiv Kumar Jangi montrant l\u2019appareil install\u00e9 par les experts de JICA pour recueillir les donn\u00e9es sur le mouvement sismique."}}]] Rajiv Kumar Jangi montrant l’appareil installé par les experts de JICA pour recueillir les données sur le mouvement sismique.

Avec le changement climatique l'érosion de la plage de Grand-Sable avait pris une telle ampleur que le ministère de l'Environnement a dû prendre plusieurs mesures d'adaptation. De gros travaux de réhabilitation ont été entrepris à la plage de Quatre-Soeurs et de Grand-Sable au coût de plusieurs millions de roupies sur les recommandations des experts japonnais. Les habitants de ces quatre villages attendent donc avec impatience un projet de construction de centre de refuge que leur a promis le gouvernement depuis bientôt trois ans. Ce projet, au coût de Rs 35 millions, a atteint le stade de la réalisation. Le centre sera doté d'un hélipad pour permettre aux hélicoptères de transporter des réfugiés en cas d'urgence. Le bâtiment sera construit à environ 25 mètres au dessus du niveau de la mer compte tenu de la topographie des lieux. En cas de raz-de-marée et d'inondations, le centre pourra accueillir un millier de personnes habitant toute la partie du littoral sud-est s'étendant de Pointe-aux-Feuilles à Grande-Rivière Sud-Est en passant par les villages de Deux-Frères, Quatre-Soeurs, Grand-Sable et autres localités avoisinantes. Il s'agira d'un bâtiment polyvalent qui, en temps normal, servira pour des activités à caractère social.
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