Interview

Kaushik Basu, Chief Economist à la Banque Mondiale: «Maurice peut devenir une économie à haut revenu en dix ans»

Le Chief Economist et Senior Vice President de la Banque mondiale, le Professeur Kaushik Basu, était en visite à Maurice la semaine dernière. Il a rencontré des représentants du secteur privé et du gouvernement.

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Il était en visite à Maurice la semaine dernière. Le Professeur Kaushik Basu, Chief Economist et Senior Vice President de la Banque mondiale a notamment rencontré divers représentants du secteur privé et du gouvernement. Il est revenu sur divers dossiers locaux lors d’une table ronde organisée le vendredi 22 juillet à L’hôtel Le Labourdonnais, Port-Louis, par le ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation. Table ronde qui a eu lieu en présence du ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation Etienne Sinatambou, du ministre de l’Intégration sociale et de l’Autonomisation économique Pradeep Roopun, du Country Director for Mauritius de la Banque Mondiale Mark Lundell, ainsi que de représentants du secteur privé comme le secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice Raju Jaddoo et le président de l’Outsourcing Telecommunications Association of Mauritius (OTAM) Charles Cartier. Soulignons également la présence de la directrice de l’Independant Broadcasting Authority (IBA), Youshreen Choomka.

Situation générale

Selon Kaushik Basu, chaque pays a ses particularités. « Maurice souhaite devenir un pays à revenu élevé et cela peut se faire en dix ans », assure Kaushik Basu. « Les infrastructures à Maurice sont bonnes, tout comme le niveau de sécurité et la stabilité politique, contrairement à d’autres pays. Le multiculturalisme mauricien représente un atout qui est inévitable à l’ère de la mondialisation. Maurice peut devenir un exemple pour le monde », estime-t-il.

Nouvelles Technologies

Abordant le dossier des Technologies de l’information et de la communication (TIC), l’économiste explique que Maurice peut faire mieux en termes d’emplois. Selon les chiffres de Statistics Mauritius, 15 000 personnes travaillent dans les TIC à Maurice. Néanmoins, le nombre d’emplois indirects est « important ». « Aujourd’hui être illettré est une grande difficulté, et ne pas être connecté l’est tout autant. […] La robotique aura des impacts sur les emplois. Il faut trouver d’autres moyens de revenus. Pour les pays émergents, le problème arrivera plus tard et ils ont le temps de trouver des solutions. On ne pourra pas arrêter l’innovation technologique », commente-t-il. Lorsqu’on lui demande s’il y a une chance que naisse à Maurice une start-up qui deviendrait un jour un géant mondial de l’informatique, Kaushik Basu répond : ce sera « difficile, mais pas impossible ». Il rappelle que Maurice n’est plus aussi isolé qu’autrefois grâce à Internet et sa bonne bande passante.

Facilitation des affaires

à une question du ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation Étienne Sinatambou sur l’efficacité du secteur public, l’économiste rappelle que Maurice a une bonne note au Doing Business Indicator de la Banque Mondiale, mais il concède que le pays peut encore faire mieux.

Éducation

Kaushik Basu a relevé l’inadéquation entre l’offre et la demande des compétences des jeunes diplômés à Maurice. Il préconise un développement de la formation professionnelle et technique à Maurice pour pallier le problème.

 

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