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Kailash Trilochun : «Je dois ma réussite à la sueur de mes parents»

Il n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Me Kailash Trilochun nage en pleine tempête.

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D’abord concernant des honoraires de Rs 19 millions qu’il a perçus en tant qu’ancien conseil légal de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta), ensuite, son nom est cité dans l’agression du Chairman de cette même instance en mai dernier.

En dépit de tout cela, l’avocat garde le moral. « Les épreuves difficiles vous rendent plus fort », philosophe-t-il. Kailash Trilochun soutient qu’il n’a « jamais bénéficié d’une quelconque faveur ». À ses détracteurs, il dit avoir réussi dans la vie grâce à sa force de caractère, ses efforts et surtout à l’amour et au soutien de sa famille. « C’est grâce à mes grands-parents et à mes parents, à leurs efforts et sacrifices que j’ai réussi aujourd’hui. »

Kailash Trilochun est né le 6 septembre 1969. Il est le quatrième d’une fratrie de sept enfants (quatre frères et trois soeurs). Leur père Balmick, chauffeur d’autobus, et leur mère, couturière, sont originaires de Cottage, un village du Nord, nous explique Vias, un des frères Trilochun. Le couple s’est ensuite installé à Vacoas. C’est dans cette partie des hautes Plaines-Wilhems que le jeune Kailash grandira.

« Dans les années 1960 et 1970, le pays vivait dans la misère. Cela n’a pas été facile pour de nombreux parents », explique Vias. Leur père travaillait sans relâche afin de subvenir à leurs besoins. « Se nou mama kinn suiv nou partou, ki finn donn nou ledikasion », se remémore-t-il.

Centre spécialisé

Selon le frère de l’avocat, c’est dans un centre spécialisé que Kailash a débuté sa scolarité. « C’était un centre financé par des Danois. Cette école gratuite, étant pourtant très sélecte, seul Kailash et une de ses sœurs y seront admis. Elle offrait un encadrement unique à ses élèves. Un van récupérait les élèves chez eux. La plupart de pensionnaires ont aujourd’hui réussi dans la vie. Ils sont ingénieurs, avocats ou autres professionnels », dit Vias.

Élève brillant, le jeune Kailash réussit ses examens haut la main et intègre le collège d’État de Bambous. Au fil du temps, aider les autres était devenu comme une seconde nature pour lui. « Notre père œuvrait dans le social. Il aidait bon nombre de personnes dans le besoin. Nos parents nous ont toujours encouragés à emprunter cette voie », poursuit Vias. Et pour financer ses études, le jeune Kailash collectionnera les petits boulots. « Linn bross souyer, linn kass carotsou e li ti ed nou papa. Nou tou inn travay dir. Il comprend la souffrance des autres », soutient son frère.

Devenir avocat pour défendre les plus démunis devient alors comme une évidence pour le jeune homme. C’est ainsi que Kailash Trilochun s’envole pour l’Angleterre. Ses efforts seront payants. Il complètera ses études et y débutera sa carrière. « Lors de son pupillage, il travaillera sur une des plus grosses affaires de drogue de Scotland Yard. Il agira aussi comme conseil légal pour une instance de Genève pour la révision d’une loi », explique son frère.

Au bout de 15 ans, Kailash Trilochun reviendra au pays. « Notre père était malade. Il est revenu pour être à son chevet. À sa mort, Kailash n’est pas reparti », dit Vias.

Connexions

Kailash Trilochun était jusqu’à tout récemment le conseil légal de la Road Development Authority et de l’Icta et était le Chairman de la Financial Intelligence Unit (FIU). Il a aussi représenté le Commissaire de Police dans un procès contre le Directeur des poursuites publiques. Mais depuis, la donne a changé. Il a été révoqué de la FIU, alors que les institutions étatiques ne retiennent plus ses services.

D’aucuns diront qu’il a pu avoir ces contrats grâce à « ses connexions avec le ministre Nando Bodha », le ministre des Infrastructures publiques étant son beau-frère. Mais Kailash Trilochun précise que c’est grâce à ses compétences que ses services avaient été sollicités.

Pour ce qui est de l’agression de Bhanoodutt Beeharee, Kailash Trilochun souligne qu’au contraire, il aime aider les gens, peu importe leurs origines. « Je lui ai déjà dit ses quatre vérités en face. Pourquoi l’agresser ? Les épreuves que j’ai traversées m’ont rendu plus fort. Ceux qui ont fait couler les larmes de ma mère avec toutes ces allégations le paieront cash ! » martèle Kailash Trilochun.

 

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