La danse est universelle et unificatrice. En plus de ses bienfaits sur le corps, elle libère et déstresse. En marge de cette journée festive célébrée ce 29 avril, redécouvrons ces nouveaux styles introduits à Maurice. Ils font fureur et c’est peu dire… Allez, en piste !
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Le flamenco, tout feu, tout flamme
Tout est une question d'interprétation et d'expression. Le flamenco est à la frontière du théâtre et de la danse. Bien qu'elle existe depuis des décennies, le flamenco est plutôt récent chez nous. C’est une danse développée par les gitans dans le sud de l'Espagne.
La Belge, Emmanuelle Rinen, a quitté son pays où elle enseignait le flamenco depuis une dizaine d’années. À son arrivée chez nous, elle ouvre le Studio Dance School de Beau-Plan. « Le 'flamenco' est une danse qui permet d'exprimer ses sentiments et chaque musique en évoque une palette », explique Emmanuelle. « Ils peuvent être la joie, la tristesse, l’exubérance, etc. Nul besoin de comprendre les paroles, il suffit de savoir déceler les différents rythmes, car chaque chanson a une structure. »
À noter que le flamenco se danse en chaussures à talons et les gestes varient, selon les mélodies. « Cette danse intéresse les Mauriciens, car elle est très proche des chorégraphies indiennes du 'kathak', grâce aux jeux des pieds, des mouvements secs et de l'expression de force qui est similaire ». En effet, le flamenco demande force et précision. Pour beaucoup, c'est une danse qui permet d’exprimer ses émotions. Elle possède, aussi, du caractère avec des mouvements agressifs et rythmiques.
Bien qu'exigeant, le flamenco permet aux femmes de sublimer leur féminité. Elle se compose de musiques et de tempos divers, mais elle comporte, aussi, un univers riche en cultures. « Le flamenco, c’est également une rencontre avec soi-même et il peut être pratiqué à tout âge, de 7 à 77 ans ».
Indian Folk dance : à l’ère moderne
Impossible de faire le tour de toutes les danses folkloriques de l’Inde, leur nombre étant à l’échelle de l’Inde. Tejsree Beeharee, professeur de danse, donne des cours d’Indian Folk dance, depuis deux ans dans son école sise à Quartier-Militaire. Cette danse, enseignée dans les centres culturels et au Mahatma Gandhi Institute, est populaire chez les Asiatiques. « Elle n'a pas de règles spécifiques, elle n’est pas mécanique et à partir des mouvements de base, on se laisse aller au rythme de la chanson », explique le professeur de danse.
La danse classique est une discipline technique qui se fonde sur des règles et des règlements stricts. De nombreuses années de formation sont nécessaires pour la maîtriser. La danse folklorique est, aussi, connue comme la danse du peuple. C'est différent dans tous les pays et elle est influencée par la culture, la géographie ou l'histoire du pays. Parmi les danses folkloriques indiennes les plus exécutées à Maurice, il y a les kummi, kolattam, bhojpuri, jhakri, garba, bhangra et le rajasthani. « Elles ont connu des déclinaisons et elles sont classées comme des danses bollywoodiennes. Elles sont pratiquées, lors des occasions spéciales et autres rassemblements sociaux. Certaines sont héritées de nos ancêtres et au fil des générations, le nombre de danses folkloriques indiennes s'est multiplié à celles des népalaises ».
Le sagam : mélange des séga, danse contemporaine et kathak
C'est un type de danse contemporaine bien de chez nous. Le sagam a été créé par Stephen Bongarçon, danseur d'expérience et directeur du SR Dance School. Il l’enseigne dans son école à Palma depuis plusieurs années. « C'est une technique contemporaine mauricienne qui représente la pluralité de notre pays », explique le prof de danse. Le sagam est un parfait mélange entre le kathak, le séga, la danse contemporaine et le baratnathyam. Il est le fruit de 38 années de travail. On y retrouve les mouvements des pieds et des mains du kathak, le déhanchement du séga ou encore le graphisme et le regard du kathak et les pliés du baratnathyam. Autant de styles qui font du sagam une danse unique.
Au début, lorsque Stephen Bongarçon commence à l'enseigner, en 2006, en France, on lui attribue le nom de « technique de danse moderne ». À son retour à Maurice, il propose les mêmes sessions. Depuis le lancement du festival Sagam, cette technique de danse a acquis sa propre identité. Ce cours peut être appris dès l'âge de cinq à six ans, mais les techniques se développeront à partir de huit ans. Le cours coûte Rs 500 par mois pour quatre séances. Au bout de 150 heures accumulées et à la suite d'examens, un certificat accrédité est octroyé par la Mauritius Qualification Authority.
La danse contemporaine : en perpétuelle évolution
La danse que nous appelons aujourd’hui « danse contemporaine » est née aux États-Unis et en Europe au début du 20e siècle. À Maurice, elle n’est populaire que depuis quelques années. Elle fait suite à la « modern dance », aussi, connue comme « danse d’expression » ou « danse libre », qui traduit un besoin de changer les codes de la danse pour l’emmener ailleurs. « La danse contemporaine se nourrit avec le temps de son histoire, de l’expérience et de la personnalité de ceux qui la vivent et la construisent », explique Cécile Gonzalez, directrice de Studio Dance School et professeur de danse contemporaine.
Chaque danseur, chaque chorégraphe, chaque professeur a ses propres danses et grammaires qui renouvèlent, sans cesse, le paysage de la contemporaine. Ses principes techniques fondamentaux s’axent autour du temps, de l’énergie, du poids, de l’espace et de la sensation. Sur certains points, la danse contemporaine est peut-être plus expressive et fluide que les autres, car elle met l’accent sur les mouvements naturels du corps, permettant, ainsi, plus d’improvisation. « À mon avis, on la reconnaît à la façon d’utiliser les appuis au sol, la suspension et le déséquilibre, les différentes courbes du dos, la fluidité des mouvements sans accents et aussi la posture, plus arrondies que les autres techniques », souligne Cécile Gonzalez.
Ainsi la difficulté pour chaque enseignant en danse contemporaine est de pouvoir transmettre aux élèves toutes les facettes et les variantes techniques de cette discipline. Elle se pratique à partir de quatre ans et fait appel à des qualités de souplesse, d’équilibre, de coordination, de rapidité, de contrôle et de maîtrise de soi. Cela permet, donc, d’acquérir une bonne condition physique, un tonus musculaire et une souplesse articulaire. Le Studio Dance School à Beau-Plan propose des cours de danse contemporaine.
Pole dance : artistique et créative
Vulgariser cette danse qui a longtemps été associée aux strip-teaseuses. C’est l'objectif de Yulia Lo Bosco qui est la première à introduire ces classes à Maurice. Pour les cours, nul besoin de passer des heures à la gym ou d’avoir un corps svelte. La silhouette se sculpte au fil de la pratique et avec beaucoup d'acharnement. Le pole dance développe la force et flexibilité et demande du dévouement, de la patience et de la persévérance. « Bien qu'il apparaisse dans des pratiques sportives avec le pole fitness, le 'pole dance' reste une danse artistique et créative », affirme Yulia.
Le pole dance, qui associe acrobaties et danse, permet de développer la sensualité et la souplesse. Il peut être pratiqué par des personnes de tout âge et de toute taille de même que par des enfants dès quatre ans. « Pour cela, il faut simplement être en bonne santé et aimer le sport, car elle est assez endurante et intense. » Il existe plusieurs types de pole dance : le pole fitness, le pole dance exotique qui se pratique avec des talons et le pole dance contemporain. Les tricks, inversions, spins, transitions, floorwork et la fréquence d'utilisation de la barre varient, selon les types de pole dance pratiqués.
Outre la barre, il faut, aussi, prévoir une tenue adaptée par exemple, un short et un haut près du corps, des chaussures à talons et éventuellement des protections pour les mains et les genoux. « Le pole dance est réputé pour améliorer la confiance en soi, la souplesse et la coordination. Cette activité est idéale pour se sentir mieux dans son corps et dans sa tête », affirme Yulia. Elle proposera bientôt des cours à Rose-Hill entre Rs 175 et Rs 500 par session.
La kizomba en toute sensualité
Elle est proche du zouk, mais plus dynamique et moderne. La kizomba nous vient d'Afrique. Aussi connue comme la valse angolaise, elle est enseignée par le Salsa Social Club. « C'est une danse qui fait fureur depuis quelques années », souligne Joël Villeneuve-Anaudin du Salsa Social Club.
La kizomba, une fusion de musiques zouk et argentine, est aussi décrit comme le tango moderne. Selon Joël Villeneuve-Anaudin, c'est la cavalière qui donne du rythme à cette danse à travers le « ginga » soit le chaloupé avant-arrière. Cette danse développe, aussi, la posture et la démarche. « La 'kizomba' sollicite principalement les bras, le buste et les mollets chez les dames, et les bras et les jambes pour les hommes ».
Le cavalier doit être stable et faire des grands pas soulevés tandis que la cavalière, qui porte des talons, fait des petits pas. « C'est une danse qui brise un peu les règles générales », souligne Joël Villeneuve-Anaudin, « car la cavalière doit apprendre à danser pour elle et le cavalier à l'accompagner ». Crée, en 2010, le Salsa Social Club propose des cours dans plusieurs régions de l'île, soit quatre fois par semaine à Grand-Baie, Albion, Rose-Hill et Curepipe. Un cours de kizomba coûte Rs 500 par mois mais on est libre de participer au nombre de cours souhaité à Rs 200 par séance et Rs 100 pour les étudiants.
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