Le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) explique que certains facteurs incitent des commerçants à maintenir des prix élevés dans le commerce.
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Les prix des légumes sont anormalement élevés en cette période hivernale. Le silence des associations de consommateurs à ce sujet étonne…
Au niveau de l’ACIM, on ne cesse de dénoncer l’inflation et des prix abusifs dans le commerce. Malheureusement, notre rôle de lanceur d’alerte s’arrête là et c’est aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour rétablir la situation. Cela dit, malgré le fait que Statistics Mauritius indique une baisse de prix de six points durant le deuxième trimestre, force est de constater qu’il n’y a pas eu de baisse importante de prix comme c’est toujours le cas en cette période hivernale. L’une des raisons évoquées est le prix élevé des fertilisants, mais le gouvernement n’accorde-t-il pas de subventions sur ces produits-là ? En accordant des subventions, puisées des deniers publics, aux planteurs, le gouvernement n’a-t-il pas le devoir de veiller à ce que les prix des légumes soient abordables pour les consommateurs ?
Donc, les marchands feraient de la surenchère…
Je pense que des commerçants ont trouvé le bon filon pour s’enrichir sur le dos des consommateurs. Je m’explique. D’abord, quand le gouvernement a maintenu à la hausse le prix du pétrole à la pompe malgré une baisse spectaculaire sur le marché pétrolier, il a fait des émules dans le commerce. C’est ce qui explique peut-être que les prix sont toujours élevés malgré une baisse importante dans le coût du fret. Je pense que le fait que le gouvernement donne l’impression qu’il ne se soucie pas de la hausse des prix est aussi un facteur déterminant qui incite des commerçants à imposer des prix très élevés dans le commerce.
Pour en revenir aux légumes, on reconnaît que les marchands ont le droit de faire des profits. C’est dans les règles même du commerce. Cela dit, on comprend qu’ils doivent vendre un peu plus cher aux consommateurs les produits qu’ils ont achetés à l’encan. Toutefois, j’estime que les autorités doivent veiller à ce qu’ils ne fassent pas des profits mirobolants sur la tête des consommateurs.
Doit-on imposer un contrôle des prix sur les légumes ?
Je pense qu’avec les coûts des légumes que collecte le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) dans les trois encans du pays (Flacq, Port-Louis et Vacoas), les autorités ont toutes les données pour exercer un contrôle sur les prix des légumes. Cela dit, les officiers du ministère du Commerce et les inspecteurs municipaux devront aussi veiller à ce que les prix des légumes soient affichés aux marchés. À titre d’exemple, au marché de Rose-Hill, les prix ne sont pas affichés sur la majorité des légumes.
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