Mère de triplés et d'un nourisson : Sheila Bangaroo : la résilience face aux épreuves de la vie

En marge de la Fête des Mères qui est célébrée, ce dimanche, nous sommes allé à la rencontre de Sheila Bangaroo, résidente de Dagotière, a surmonté une décennie d'épreuves avec une résilience exemplaire depuis la perte soudaine de son époux, emporté par une crise cardiaque à 49 ans. À l'époque, âgée de 32 ans et maman de triplés, Vitz, Warren et Valencia, ainsi que d’un nourrisson de 5 mois, Meiling, elle a affronté cette épreuve avec un courage et une détermination remarquable. Ses enfants ont grandi depuis, tout comme elle. Récit.

C’est à son domicile à Dagotière que Sheila Bangaroo nous a donné rendez-vous. Nous débarquons dans ce village tranquille où l'air est frisquet en cette période hivernale. Dès notre arrivée, la quadragénaire vient à notre rencontre. Vêtue d'un jean et d'un pull, sa simplicité est à son honneur. Pour seul maquillage, elle arbore un sourire qui réchauffe le cœur en ce temps gris. Elle nous invite dans sa maison, véritable témoin de la chaleur familiale. 

Confortablement assise dans le salon, elle nous raconte son histoire. « Il y a 10 ans, mon époux est subitement décédé. Je ne m'y attendais pas, car il n'était pas malade. Mon monde a basculé du jour au lendemain », nous confie-t-elle. Le plus dur pour elle a été d’annoncer le décès de son époux à ses enfants. « Mes enfants étaient très proches de leur père. Je ne savais pas comment leur annoncer la nouvelle ni comment ils allaient réagir. Toutefois, avec le temps, ils ont pu faire leur deuil, et j’ai toujours été là pour les encadrer », poursuit-elle.

À l'époque, Sheila Bangaroo ne travaillait pas, se consacrant entièrement à ses enfants et à leur éducation. Un an après être devenue veuve, elle a trouvé un emploi chez un opérateur de paris pour subvenir aux besoins de sa famille. « J’ai dû trouver un boulot, car ce n’était pas évident financièrement avec quatre enfants. Certes, il y avait la pension, mais c’était insuffisant », dit-elle. Concilier travail et vie familiale n'a pas été facile. Cependant, elle a su trouver du temps pour ses enfants et les encourager dans leurs études, tout en travaillant dur pour être indépendante. 10 ans se sont écoulés depuis ce drame. Les triplés fêteront bientôt leurs 18 ans, alors que la benjamine a soufflé ses 10 bougies en avril dernier. 

« J’ai bénéficié du soutien inestimable de ma famille. Mon père s'occupait des enfants pendant que je travaillais. J’ai pu me remettre sur pied, mais je sais qu'il reste encore un long chemin à parcourir. Je reste déterminée à être toujours là pour mes enfants », confie notre interlocutrice. À 42 ans, elle incarne la force et la résilience. Son époux était d'origine télégoue, tandis qu'elle est issue d'une mixité culturelle avec un père chinois et une mère hindoue. Ensemble, ils ont inculqué des valeurs de diversité et d'unité à leurs enfants. « Je veille à ce que mes enfants poursuivent leurs études et qu'ils suivent le bon chemin. Pour moi, l'éducation est primordiale, car je crois fermement que c'est la clé du succès. De plus, je souhaite qu’ils soient autonomes », explique-t-elle.

Malgré les défis, la quadragénaire reste souriante et pleine de joie de vivre. Elle désire être un bon modèle pour ses enfants, leur montrant que même face à l'adversité, il est important de rester fort et de regarder vers l'avenir. « Bien que j’aie traversé des moments de solitude, j’ai trouvé la force dans mes enfants et dans ma foi », renchérit notre interlocutrice. Sheila Bangaroo ne se laisse pas abattre par les malheurs du passé. « Il ne faut jamais regarder en arrière. J’ai connu la perte de mon époux. Il est toujours dans mon cœur, sauf que je n’en fais pas une faiblesse. Je suis déterminée à aller de l’avant », précise-t-elle, préférant se concentrer sur l'avenir de ses enfants. En tant que mère, elle leur montre le chemin et les guide vers un avenir meilleur. Son objectif est de créer une maison chaleureuse et de veiller à leur bien-être.

TEMPS PASSÉ EB FAMILLE

Pour la fête des Mères, ses enfants lui ont demandé ce qu'elle souhaite, mais pour Sheila Bangaroo, le plus important est d'être ensemble. Elle ne recherche pas les choses matérielles, mais valorise le temps passé avec sa famille. « Aujourd'hui, deux de mes enfants vivent à Beau-Bassin pour être plus près de leur établissement scolaire, mais ils restent en contact quotidien grâce aux appels vidéo. J’apprécie chaque moment passé avec eux. Pendant les vacances scolaires, j’essaie de passer un maximum de temps avec les quatre », relate-t-elle. D’ailleurs, elle avoue que les meilleurs moments avec ses enfants sont à la maison familiale, à bavarder. « Je n'aime pas trop sortir. Je préfère rester ici. On discute, on partage des choses et on rigole », indique notre intervenante.

En regardant vers l'avenir, Sheila Bangaroo envisagera peut-être un jour une nouvelle relation, mais seulement si cette personne accepte ses enfants et que ceux-ci l'acceptent en retour. « Pour le moment, mon seul souhait est de continuer à être une source de force et d'inspiration pour mes enfants, tout en leur offrant un foyer plein d'amour et de soutien », conclut-elle.