Faits Divers

Incendie mortel à Triolet : frère et sœur inséparables jusqu’à la mort

Double drame dans le village de Triolet. Adarsh Unuth, 17 ans, et sa sœur Ayushi, 14 ans, ont péri dans un terrible incendie qui a ravagé leur maison dimanche au petit matin.

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Les deux adolescents dormaient et l’incendie a tout consumé sur son passage. Cette tragédie a plongé le village dans la tristesse. Lekhadevi, leur mère, qui est veuve, est inconsolable.

Les meubles ont été la proie des flammes.
Les meubles ont été la proie des flammes.

Raj Unuth, 53 ans, l’oncle des défunts habite le rez-de-chaussée de la maison alors que la veuve et ses deux enfants habitent à l’étage. Témoin de l’incendie, il raconte l’horreur.

« Vers 1 heure du matin, j’ai entendu la mère des adolescents crier au feu. “Ler monn leve monn tann kouma dir petar. Monn al gete e monn truv lakaz pe brile. Ti fer nwar. Mama la pe sey tou pou tir so de zanfan me dife la tro for. Li pe dir sap mo zanfan. Zot ti dan zot lasam”, raconte-t-il.

Veritable brasier

Alerté par les cris de détresse, le voisinage a accouru pour secourir la famille. « Nous avons prévenu les sapeurs-pompiers. Entretemps, avec des volontaires, nous avons tenté d’éteindre le feu. Mais, il était d’une telle intensité qu’on n’a pas pu faire grand-chose », poursuit l’oncle. La police de Triolet qui se trouve à quelques mètres de la maison a été mandée.

« Quand les pompiers sont arrivés, ils ont eu des difficultés. Il n’y avait pas d’échelle », explique-t-il. La maison s’était transformée en un brasier. Le feu s’est très vite propagé dans les diverses pièces. Rideaux, vêtements et meubles ont tous été la proie des flammes. Ayushi et Adarsh sont restés prisonniers des flammes. Malgré les efforts de leurs proches, ils n’ont pu être secourus.

Les sapeurs-pompiers ont finalement circonscrit le feu. Lors de l’inspection des lieux du sinistre, ils ont découvert les cadavres d’Adarsh et d’Ayushi dans leur chambre. Les limiers de la Central Investigation Division de Trou-aux-Biches se sont également rendus sur place.

Les cadavres des deux adolescents ont été transportés à l’hôpital de Candos. L’autopsie pratiquée par le Dr Harish Coomar Baichoo,médecin légiste, a attribué leur décès à de graves brûlures. Pour l’heure, la déclaration de Lekhadevi n’a pas été enregistrée. La police attend qu’elle aille mieux pour entendre son témoignage.

La nouvelle de cette tragédie s’est vite répandue dans le village. Lekhadevi a perdu son époux, il y a neuf ans. Il a été emporté par la maladie. Après son décès, la veuve avait repris les rênes du snack familial situé dans la localité. Elle bénéficiait du soutien et de l’aide de ses deux enfants.


Funérailles émouvantes - La mère : « Je n’ai plus de raison de vivre »

Lekhadevi Unuth, la mère des adolescents.

Les funérailles d’Adarsh et d’Ayushi ont eu lieu dimanche après-midi. C’est à 13 h 30 que leurs dépouilles sont arrivées à leur domicile. Les cris et pleurs de la mère ont retenti à la rue Takoor Parsad Aumeer où habite la famille Unuth. Inconsolable, elle n’a pu voir ses enfants. Entourée de sa famille, elle dit en pleurs : “Koma mo pou viv aster ? Retourn mo bann zanfan”, répète-t-elle. Sa sœur qui se tient à ses côtés tente de l’apaiser, mais la douleur est trop grande. “Mo bann zanfan inn kit mwa ine ale”, ajoute-t-elle.

De nombreux amis, proches et personnalités avaient fait le déplacement pour témoigner leur soutien à la famille des défunts. Une foule s’était massée devant la demeure. Pendant plus de deux heures, à tour de rôle, ils ont tenu à rendre un dernier hommage aux deux jeunes. “Pa fasil”, “Pa krwar”, disaient-ils, surpris et attristés. Peu après 16 heures, les rituels complétés, les dépouilles ont quitté la demeure familiale.

L’émotion était intense, car une fois de plus, nombreux étaient ceux qui versaient des larmes. Une habitante du quartier relate qu’elle ne connait pas la famille, mais elle a tenu à lui témoigner sa sympathie. « Dès que j’ai entendu ce drame à la radio, je suis venue. Ils étaient encore des enfants », dit-elle. Lekhadevi poussait des cris alors que les dépouilles quittaient la demeure familiale.


Une lampe serait à l’origine du sinistre

La cause de l’incendie n’a pas encore été établie. À ce stade de l’enquête, la police pense qu’une lampe en terre cuite, utilisée pour la prière, qui se trouvait dans le salon, serait à l’origine du feu. Au contact du rideau et des meubles en bois, le feu se serait vite propagé dans les pièces de la maison. La Scene of Crime Officers a effectué des prélèvements dimanche matin.


Résidences Chebel : des jumelles carbonisées

Novembre 2013 : un drame horrible secoue Chebel  et tout le pays. Des jumelles, âgées de 8 ans, Kiara et Kayla Donald ont péri dans l’incendie qui a éclaté dans leur chambre à coucher. Un ventilateur qui a pris feu serait à l’origine du drame.


Une voisine : « Ils géraient le snack familial en l’absence de leur mère »

Anurada, une voisine, ne comprend pas ce qui s’est produit. La disparition des deux adolescents l’a bouleversée. « J’ai tenu à être présent, car je les connaissais. Quand la mère s’absentait dans l’après-midi, les deux enfants s’occupaient des clients du snack familial », fait-elle observer.


Adarsh : passionné de guitare

Adarsh Unuth, selon son oncle Raj, avait repassé ses examens du School Certificate. L’adolescent fréquentait le collège d’État de Triolet. En apprenant sa tragique disparition, ses amis ont accouru à son domicile. Ils gardent le souvenir d’un ami qui avait une joie de vivre. « Il plaisantait souvent. Adarsh n’avait pas de matière particulière où il excellait. Il aimait jouer de la guitare. C’était sa passion », lâche un de ses amis.

Ayushi : « Moments inoubliables »

Les amies de classe d’Ayushi avaient également fait le déplacement. Élève en Form III au collège DAV, elle est décrite comme une fille qui prenait ses études à cœur. “C’était une fille tranquille qui aimait particulièrement l’anglais. Depuis presqu’un an que nous nous connaissions, nous avions passé des moments inoubliables. Pa ti atann si pou arriv sa”, indique Pritisha, une de ses amies. Elle manquera à toutes ses camarades. “Nous étions ensemble au primaire. Nous avons préservé notre amitié”, relate une autre adolescente.

Navin Ramgoolam : « C’est une tragédie »

L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, ancien député de la région, a rencontré la veuve. «Je n’ai pas de mot pour décrire ce qui s’est passé. La dame avait perdu son époux. Voilà qu’elle ses deux enfants sont emportés dans un incendie. C’est une tragédie », dit-il.

 

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