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Il n’était pas là le jour du recensement: Steve ne pourra vendre ses T-shirts à l’avenue John Kennedy

Un marchand ambulant risque d’être privé de revenus en cette fin de décembre. La faute, dit-il, à un manquement involontaire de sa part. Récit. Steve Caëtane se trouve dans une situation très délicate. Au motif qu’il n’était pas sur place, le jour où la municipalité de Port-Louis a effectué un recensement des marchands ambulants. Conséquence, il ne pourra pas vendre ses t-shirts à l’avenue John Kennedy, une des rues les plus fréquentées de la capitale. Le recensement a eu lieu il y a deux mois de cela. Steve se défend et insiste qu’il ne savait pas que la mairie allait procéder à cet exercice ce jour-là. « Les t-shirts que je vends, c’est ma femme qui les confectionne chez nous. Pour ce faire, je dois souvent me rendre en plusieurs lieux pour acheter les matières premières », confie-t-il à la rédaction d’Xplik ou K. « On m’a dit que l’annonce du recensement a été faite à la radio, mais j’étais sorti ce jour-là et je n’ai rien entendu de cette information. Ni ma femme ni mes employés non plus », argue-t-il. La mairie de Port-Louis avait effectué un recensement pour connaître le nombre exact de marchands ambulants qui seront autorisés dans la capitale, et déterminer leur base d’opération afin qu’ils obtiennent un permis du ministère du Commerce. Outre son épouse, Steve emploie trois autres personnes. S’il n’arrive pas à écouler ses t-shirts en ce mois crucial de décembre, il n’aura pas d’autre choix que de se séparer de ses employés. « Où vais-je trouver l’argent pour payer leurs salaires ? C’est terrible qu’une tuile pareille me tombe dessus au mois de décembre. J’ai quelque 2 000 t-shirts à écouler. Si je vends une pièce à Rs 100, faites le compte du chiffre d’affaires que je risque de perdre », se lamente-t-il.  

Privé de revenus

Âgé d’une trentaine d’années, Steve travaille à l’avenue John Kennedy depuis trois ans. Sa spécialité a toujours été les t-shirts Made in Mauritius. Joint par téléphone, l’adjoint au lord-maire a déclaré qu’il ne pouvait rien faire pour Steve. « Nous aurions certainement pu faire quelque chose pour lui, s’il était venu nous voir une semaine ou même deux semaines après le recensement. Maintenant, c’est trop tard. La liste a déjà été soumise au ministère du Commerce et les permis déjà alloués », précise-t-il. À moins de trouver une solution sous les 15 jours, ce sont cinq personnes qui seront privées de revenus en ce mois de décembre, un mois propice pour réaliser de belles ventes. Les environs du marché central, l’avenue John Kennedy, sont les rues les plus prisées par les marchands ambulants. Ils ont envahi chaque espace libre et travaillent 7 jours sur 7, même jusqu’à fort tard le dimanche. Quand le Défi Quotidien lui demande pourquoi il a attendu si longtemps avant d’entamer des démarches auprès de la municipalité, Steve secoue la tête. « Je n’ai pas qu’une seule tâche à accomplir tous les jours. Je concède que je n’ai pas accordé la priorité à ce problème », murmure-t-il avec le regard d’un homme sur lequel le ciel semble lui être tombé sur la tête. Sur un plan purement humanitaire, vu que cinq personnes qui gagnent honnêtement leur vie sont concernées, le ministère ne peut-il se montrer plus souple envers Steve ? Il répète que s’il n’était pas sur place le jour du recensement, c’est parce qu’il était pris par des achats de matières premières pour la confection de ses t-shirts. Il ne savait rien de la venue des officiers municipaux à l’avenue John Kennedy...
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