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Gérard Sanspeur: «Des mesures très fortes dans un budget différent»

Le discours budgétaire 2016-17 du ministre des Finances Pravind Jugnauth sera unique en son genre. Son conseiller Gérard Sanspeur affirme que cela est nécessaire pour atteindre un niveau de croissance supérieur.

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« Nous devons provoquer ce déclic. Ce sera un budget de rupture. Si nous ne le faisons pas, nous resterons dans un cycle de faible croissance (...) Il y aura des mesures extrêmement fortes. Le budget sera totalement différent de ce qu’il a été fait jusqu’ici », a affirmé Gérard Sanspeur, conseiller principal au ministère des Finances. La nouvelle approche, qui sera présentée le vendredi 29 juillet, a été décortiquée lors du Grand Journal de Radio Plus, le mardi 19 juillet. L’émission a été animée par Abdoollah Earally. Il avait comme intervenants Gérard Sanspeur et l’économiste éric Ng. Ils ont passé en revue les obstacles auxquels fait face l’État pour assainir ses finances : la dette, les gaspillages et la réforme de l’administration. Le conseiller principal souligne que « le ministre l’a dit. Le budget doit être différent de ce qui se faisait dans le passé, par les anciens ministres des Finances Rama Sithanen, Vasant Bunwaree, Xavier-Luc Duval, Pravind Jugnauth et Vishnu Lutchmeenaraidoo. Cela, parce que nous voulons atteindre un autre palier. Les projets (villes intelligentes et le port) continueront. On ne peut les remettre en question et nous avons émis des lettres d’intention. Ce sera une autre orientation avec d’autres axes de développement. » Dans ses estimations, Statistics Mauritius prévoit un taux de croissance de 3,9 % en 2016. L’agence, tombant sous la responsabilité du ministère des Finances, mentionne une reprise dans le secteur de la construction et de l’investissement. En 2015, la croissance s’élevait à 3,1 %, contre les 4,1 % prévus. Le pays a-t-il perdu une année depuis la lecture du premier budget du gouvernement Lepep ? « Le gaspillage s’est poursuivi ces 18 derniers mois », assure Éric Ng. « Dans les organismes parapublics, le personnel est surnuméraire (...) On n’a pas rectifié le tir, il faut des réformes (...) Le ministre des Finances ne viendra pas avec des mesures difficiles d’ici deux ou trois ans. Nous avons déjà perdu un an et demi. La priorité, c’est de rationaliser les organismes : comment créer l’espace fiscale nécessaire pour que le gouvernement puisse investir et aider à relancer l’économie ? » Gérard Sanspeur n’est pas de cet avis. « Le nouveau gouvernement a éprouvé beaucoup de difficultés pour redresser l’administration publique, héritage de l’ancien régime. Le gouvernement a été surpris de l’ampleur de cette remise en ordre. Cela a eu un impact sur la confiance dans le pays et les projets annoncés pour relancer la machine économique. » Les deux intervenants sont unanimes sur un point : c’est dès maintenant qu’il faut préparer l’avenir. éric Ng soutient qu’il est favorable à un budget « différent, mais très positif, à l’investissement et source de confiance pour les opérateurs économiques. Un exercice budgétaire ne peut reposer sur le seul secteur immobilier ». Il y a discours budgétaires et implémentation des mesures. « Aujourd’hui, plus question de rester dans les effets d’annonce, comme cela a été le cas depuis dix ans. L’heure est au changement », a souligné Gérard Sanspeur. « C’est dans l’intérêt de tous les Mauriciens : nous devons apporter les réformes requises. Si nous poursuivons sur cette voie sans issue, d’ici trois, quatre ou cinq ans, on risquerait de se retrouver dans la situation de la Grèce », prévient-il.

 

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