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Gérard Rawoteea, Président de l’Association des Syndics des NHDC : «Les syndics n’existeraient pas sans la subvention de l’État»

NHDC Les travaux de renovation à la NHDC de Camp-Levieux auront lieu cette année.

Gérard Rawoteea a des raisons d’être en colère. Président de l’Association Syndics des NHDC, il se dit impuissant devant le refus des propriétaires d’appartements de s’acquitter des Rs 200 pour l’entretien de leurs lieux de vie.

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Mercredi 15 mars, au 5e étage des bureaux de la National Housing Development Company (NHDC), Gérard Rawoteea écoute les problèmes de deux résidents des blocs NHDC de Camp-Levieux. Il s’agit d’un contentieux qui remonte à la construction de bon nombre d’appartements où certaines procédures liées à l’acte de propriété n’auraient pas été suivies. Ce qui pose évidemment problème aujourd’hui. « Je connais bien ce dossier et je sais dans quelles circonstances certaines procédures ont été mises de coté afin de livrer des appartements rapidement. »

Nous sommes en 1991. Le gouvernement malais a octroyé un prêt préférentiel au gouvernement pour construire des logements sociaux. Deux sites sont identifiés en premier : Camp-Levieux et La-Tour-Koenig. Gérard Rawoteea est parmi les premiers demandeurs pour ces appartements préfabriqués. En 2000, il est élu syndic du bloc Alpha. En 2012, il crée l’Association des syndics des appartements NHDC des quatre coins de l’île, soit 41 pour 41 sites. « Le boulot, les papiers, les problèmes, c’est tous les jours, indique Gérard. Au départ, c’est vrai que la situation était ingérable, mais nous avons fait bouger les choses petit à petit. Toutefois, il y a toujours un problème de comportement à cause d’un petit groupe de personnes qui projettent une mauvaise image des blocs. Comme ceux qui ne cotisent jamais aux frais des syndics. Ce sont toujours les mêmes. »

Un exemple flagranrt  d’extension illegale dans un complexe de la NHDC.

Cotisation

Le problème de cotisation ne date pas d’hier, mais c’est devenu une pratique à laquelle on ne trouve pas de solution. Gérard Rawoteea explique : « De par sa définition, le syndic a pour attribution de se consacrer à l’entretien des lieux communs et au respect des règlements de la copropriété, mais encore faut-il que tout le monde adhère à ces principes de base, à commencer par la cotisation. Depuis la construction des premiers blocs de la NHDC, on est resté à la somme dérisoire de Rs 200. Sans la subvention de l’État, qui est de Rs 14 millions, une enveloppe qui n’a pas diminuée depuis la construction des premiers appartements, aucun service, dont l’entretien des espaces et d’autres travaux, n’aurait été possible pour les résidents. 

Après les rénovations à la NHDC de La-Tour-Koenig, ce sera bientôt au tour de celle de Camp-Levieux. Aucun sou n’a été demandé aux résidents pour ces travaux. De fait, l’État aurait dû mettre fin à son allocation dès que les locataires seraient devenus propriétaires de leurs appartements, mais comme les revenus des syndics sont dérisoires pour assurer les services de maintenance, l’État continue à assister les résidents », ajoute Gérard Rawoteea.

Les limites financières des syndics sont aussi illustrées par leur incapacité à traîner en justice les résidents, qui ont réalisé des travaux d’extension à leurs appartements. « Nous n’allons pas puiser dans nos fonds pour engager les services d’un avoué pour les poursuivre parce qu’il existe une loi qui leur interdit de faire ces travaux. Cependant, la mairie n’a pas fait son travail, car toute démarche en vue de construire un immeuble ou d’agrandir un bâtiment existant requiert l’autorisation municipale ou celle du Conseil de district. Pour les appartements de la NHDC, il n’y a jamais eu d’inspection alors que ces extensions sont dangereuses, car elles n’ont pas obtenu l’aval d’un architecte. Ce n’et pas compliqué de faire un constat : certaines extensions sont visibles à partir de la rue. Le problème, c’est que les ingérences politiques, qui ne datent d’aujourd’hui, n’ont pas permis de mettre fin à ces pratiques. »

Concernant la vétusté de certains blocs, Gérard reconnaît que bon nombre, qui datent de 1993, ne correspondent plus aux réalités économiques et sociales de Maurice urbaine contemporaine. « Le souci, c’est qu’il y avait un gros problème de terres pour y ériger des logements sociaux de même que leur financement. Heureusement qu’il y a eu le prêt malais en 1993. Aujourd’hui, il faut faire avec au lieu de pointer du doigt le ministère. Nous devons nous réjouir que le ministère du Logement et la direction de la NHDC portent une oreille attentive à nos doléances même si nous sommes devenus propriétaires de nos appartements et donc tenus de nous prendre en charge. Ce qui est révoltant, c’est que les cotisations de quelques-uns servent à d’autres qui ne payent rien ! », conclut Gérard Rawoteea.

 

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