Le mode durable est une tendance à part entière, représentée par une nouvelle génération de stylistes. Gaëlle Marie en est la preuve vivante. À 27 ans, elle a lancé sa marque Amarelle et se spécialise dans la confection de tenues événementielles et sur-mesure.
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Lorsqu’elle se met devant sa machine, elle oublie ce qui l’entoure. Les créations prennent vie au bout de son crayon. Gaëlle Marie, styliste et modéliste, ne jure et ne vit que pour la mode. Militante de la mode écologique, elle souhaite apporter de la fraîcheur au stylisme local.
« La mode n’a pas toujours été mon premier choix de carrière. Je voulais être physiothérapeute ou pâtissière, mais j’ai toujours été passionnée par la couture », dit-elle.
Plus jeune, elle n’était jamais trop loin d’une machine à coudre et en vacances, ses grand-mères lui apprenaient la couture, la broderie, le tricot et le crochet.
Après ses études secondaires à la Bocage International School, Gaëlle Marie s’est inscrit à l’Industrial and Vocational Training Board/Mauritius Institute for Training and Development (IVTB/MITD) pour décrocher deux certificats en couture et en patronage. Puis, elle s’est envolée pour la Malaisie pour commencer des études en stylisme.
Formation
« Je ne me suis pas faite au mode de vie malaisien. Je suis donc rentrée à Maurice pour faire un National Certificate IV en couture à l’IVTB/MITD et ensuite un Bachelor in Fashion (Apparel Engineering and Design) à l’université de Canberra/Holmesglen Institute, de 2014 à 2016 à Melbourne, en Australie. »
« Ce qui m’a fait comprendre que la mode était mon domaine et que je pouvais vivre de ma passion, c’est un stage chez Véronique Lionnet. Je me suis sentie, là-bas, comme dans mon élément. »
La mode a alors pris une grande place dans sa vie. « La mode ne consiste pas seulement à s’habiller selon la dernière tendance, mais plutôt de trouver de beaux tissus, de belles textures et une finition impeccable. » Plus qu’un gagne-pain, le stylisme est devenu pour elle le meilleur moyen de s’exprimer.
Elle puise ses inspirations de grandes maisons de couture internationales. Maison Margiela, pour le patronage et le design exceptionnel ou encore Balmain, pour les broderies, les textures et le mélange de matières. Elle travaille d’ailleurs beaucoup avec le lin et les tissus légers et fluides.
« Je suis très inspirée par les designers qui se lancent dans une mode durable et écologique. Mais aussi par les designers locaux de ma génération, qui ont le sens du partage et de la solidarité. »
La styliste a trouvé ses marques, lorsqu’elle a mis sur pied Amarelle, appellation inspirée de ses nom et prénom. Elle se spécialise dans le sur-mesure, des tenues événementielles pour les mariages, soirées, etc. « Le sur-mesure me permet aujourd’hui de continuer à apprendre. »
Perfectionniste, elle accorde beaucoup d’importance à la finition, au bien-être et à l’échange avec son client. Selon elle, le stylisme a de l’avenir à Maurice, car la mode ne meurt jamais. « Les Mauriciens aiment être à la mode et le sur-mesure est un moyen d’aller vers une mode plus écologique, unique, good fit et durable. Sur le plan financier, vivre de sa passion peut être un challenge, mais il y a tellement d’aspects positifs, que cela en vaut la peine. J’ai aussi la chance d’avoir le soutien de ma famille et de mes amis. »
Durant ses études, elle a eu l’occasion de participer au Virgin Australia Melbourne Fashion Festival en 2016. Sur le runway, A Stitch in Time, A Place of Mine pour Study Melbourne.
Elle travaillera prochainement sur une collection de prêt-à-porter pour l’été. Elle souhaite continuer de vivre de sa passion, mais surtout qu’Amarelle maintienne sa vision pour une mode durable.
Recyclage
Pour la styliste, la mode durable signifie s’éloigner de tout ce qui est « fast-fashion », d’investir dans des pièces de bonne qualité en termes de matière et de finition. Elle mise sur des pièces qui seront portées plusieurs fois.
« Il y a plein de façons de s’engager : le choix du tissu naturel ou recyclé, recycler le papier utilisé pour le patronage, réduire le gaspillage du tissu pendant la coupe et aussi réutiliser les chutes de tissu pour d’autres projets de patchwork, par exemple. »
Elle ne recherche pas la gloire, elle préfère conduire Amarelle jusqu’au sommet, à la sueur de son front. « Je n’aspire pas à faire de défilé. Je préfère organiser un petit gathering et présenter mes créations autour d’un thé et quelques pâtisseries », soutient-elle.
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