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Fraude au HRDC: troisième arrestation dans l’affaire des formations fictives

L’Independent Commission Against Corruption a ouvert la boîte de Pandore. De nouveaux éléments surgissent concernant la fraude au Human Resource Development Council, à mesure que l’enquête progresse.

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Nouvelle arrestation. Mercredi, Oodaye Kumar Lungut, Marketing Manager de Sunrise Academy, a été arrêté dans le sillage de l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption, portant sur une fraude de plusieurs dizaines de millions de roupies au prejudice du Human Resource Development Council (HRDC). Cet habitant de Mare-La-Chaux, âgé de 44 ans, est donc la troisième personne arrêtée dans cette affaire. Il est provisoirement accusé de blanchiment d’argent, un délit en violation de l’article 3 (1) (b) de la ‘Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act’. Il a été libéré, mercredi, après s’être acquitté d’une caution de Rs 10 000 et signé un engagement de dette de Rs 50 000. L’Icac l’accuse d’avoir reçu la somme de Rs 91 000 d’un employeur, à savoir Louis Sylvain Anna, pour la formation de ses employés. Or, la commission anti-corruption soupçonne que cette formation, qui avait pour thème ‘Team building for better productivity’ n’a jamais eu lieu. La somme représente le remboursement du HRDC pour cette formation fictive. Les limiers de l’Icac ont aussi fait une descente dans un casino des Plaines-Wilhems. Cet établissement avait obtenu des remboursements du HRDC pour la formation de sept cuisiniers. Or, après vérifications, les enquêteurs ont constaté que l’établissement en question n’emploie pas autant de cuisiniers. C’est en fait un mécanisme très bien huilé qui a été appliqué. Pour le moment, cinq directeurs de compagnies privées sont dans le collimateur, tout comme une dizaine d’institutions de formation, dont plusieurs ont une certaine renommée sur la place. D’autres devraient venir s’ajouter à la liste qui se rallonge. « Plus on creuse, plus on découvre de nouvelles donnes. Pour le moment, il est difficile de donner une réponse exacte sur l’ampleur de la fraude », confie-t-on au niveau du HRDC. Cette institution gouvernementale collabore pleinement avec l’Icac. Officiellement, c’est silence radio au HRDC. Pour l’heure, la commission anti-corruption n’est pas sur une piste de connivences en interne, mais rien ne peut être exclu à ce stade de l’enquête. « Il y a certainement eu un laxisme quelque part, car des officiers du HRDC sont censés aller vérifier s’ils ont des soupçons sur un cours », confie un ancien haut cadre de cette institution. Le mécanisme n’est pas très complexe. Depuis 25 ans, le gouvernement subventionne une partie de la formation du personnel des entreprises privées. À ce titre, plus de Rs 2 milliards ont été dépensées. Pour 2012, par exemple, Rs 219,8 millions ont été décaissées pour la formation d’employés sous ce plan.

Taxe mensuelle

L’argent provient d’une taxe prélevée mensuellement auprès de moyennes et grandes entreprises. Il existe différentes formules, mais une compagnie peut, sous certaines conditions, bénéficier d’un remboursement allant jusqu’à 75 %. Cela a donc aiguisé l’appétit de certains. « Mais si le HRDC a des doutes sur la tenue d’une quelconque formation, il peut dépêcher un officier pour vérifier », confie notre source qui précise que pour que les frais d’un cours soient remboursés, il doit être approuvé par la Mauritius Qualifications Authority. Pour frauder, un employeur doit agir de mèche avec une institution de formation pour un cours qui n’a jamais eu lieu, mais pour lequel un remboursement a été réclamé au HRDC. Pour rappel, mardi, deux cadres ont été interpellés pour délits allégués de blanchiment d’argent. Raffick Kulhan et Martie Gérard Delettre ont été relâchés sous caution. Un quatrième suspect est au Canada. Les autorités se penchent sur un éventuel recours à une procédure d’extradition.

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