Les éléments de la garde-côte nationale (NCG) et du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) ont eu fort à faire samedi. Ils ont installé des barrages de plus de 300 mètres autour du navire au cas où du carburant ou de l’huile n’émanent du cargo MV Benita et ne se répandent en mer.
Réveillés par une forte odeur samedi, les habitants du village de Le-Bouchon, dans le Sud, se sont rués vers la plage publique et ont constaté que la mer avait légèrement changé de couleur. Ils ont alerté la police. Les éléments de la NCG ont aussitôt rappliqué et, aidés des éléments de la Special Mobile Force (SMF), ils ont établi un barrage d’une soixantaine de mètres de sorbent booms, afin d’éviter que la substance noirâtre émanant du navire libérien ne fasse plus de dégâts à l’écosystème.
Khemraj Servansingh, commandant de la SMF, Alain Wong, ministre de l’Environnement, et Mahen Jhugroo, Chief Whip de l’Assemblée nationale, étaient présents pour suivre les opérations. Ils sont montés à bord du navire en vue de constater l’étendue des dommages. Des échantillons d’eau ont été prélevés par des officiers du ministère de l’Environnement pour analyses. Les résultats seront connus en début de semaine.
« La situation est sous contrôle. La substance noirâtre aperçue dans l’eau est l’huile provenant du MV Benita. Des experts grecs ont été mandatés pour examiner l’appareil », a déclaré Alain Wong. Ses explications n’ont toutefois pas convaincu les membres du public. Colombo, un pêcheur de l’endroit, a déploré « le manque de rapidité des autorités à agir ». « La situation est catastrophique. Cela se voit. Comment pouvez-vous nous dire que tout va bien quand la mer empeste le carburant ? Une solution aurait dû être trouvée depuis vendredi et non aujourd’hui (samedi) », a-t-il lancé au ministre Wong.
Vers 15 heures, un camion de la SMF s’est pointé avec près de 300 mètres de sorbent booms. Les forces de l’ordre ont barricadé une partie du lagon.
Au siège du ministère de la Pêche et du Développement océanique, une cellule de crise s’est réunie afin de suivre l’évolution de la situation. Alain Donat, qui préside la cellule de crise, affirme que le MV Benita est stable et que la situation est suivie de près, surtout la fuite d’huile provenant de la cale du navire battant pavillon libérien. Le MV Benita contient toujours 125 tonnes de fioul et 39 tonnes de gasoil.
La cellule de crise indique que 16 membres d’équipage du MV Benita ont été hélitreuillés et ramenés à terre, alors que quatre autres membres resteront sur le navire afin de faciliter les opérations de remorquage. « Le navire est stable. De l’huile s’est répandue en mer. Selon les informations dont nous disposons, cette huile provient de la salle des machines. La priorité des priorités reste le transfert de tout ce combustible hors du navire pour empêcher un autre oil spill », a expliqué Alain Donat sur Radio Plus à 18 heures. La prochaine réunion de la cellule de crise est prévue à 13 heures ce dimanche.
15 h 30. Alain Wong est de retour à Le-Bouchon, accompagné de Dan Baboo, ministre des Arts et de la Culture, et du député Thierry Henry. « La situation reste sous contrôle. Le gouvernement ne lésine pas sur les moyens pour protéger l’écosystème. Dès ce dimanche matin, des éléments de la NCG et du GIPM, y compris moi-même, feront des plongées pour un constat de l’étendue des dégâts. Toute aide ayant pour but de remorquer MV Benita est la bienvenue », a-t-il déclaré.
À 17 h 30, le remorqueur tant attendu en provenance de l’île sœur n’était toujours pas présent. Tout comme la citerne qui devait pomper le carburant du navire.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !