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Fête de l’Eid ul-Adha : plus de 2 000 bœufs disponibles

La majorité des familles musulmanes pourront célébrer le qurbani.

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Un compromis a été trouvé en fin d’après-midi, le dimanche 11 septembre, après plus de trois heures de négociations. Un peu plus de 2 000 bœufs seront disponibles pour le Qurbani à l’occasion de la fête Eid ul-Adha.

Les musulmans auront quelque 1 300 bœufs de plus que les 700 qui étaient disponibles samedi. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion d’urgence du comité de crise sur la fièvre aphteuse au Sir Harilal Vaghjee Hall. Cette rencontre a eu lieu après que le service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie ait constaté, le samedi 10 septembre, que les bœufs de deux fermes : Jhurry et Soreefarm, ne pouvaient avoir un certificat de santé, car ils avaient été en contact avec ceux affectés par la fièvre aphteuse.

Seulement 700 bœufs allaient être disponibles sur le marché. Ce qui a créé un mécontentement au sein de la communauté musulmane. Plusieurs ont manifesté devant les fermes de Socovia, Jhurry et Soreefarm dans la nuit de samedi. Ils réclamaient que les bêtes qu’ils avaient commandées leur soient livrées. La police anti-émeute et les pompiers étaient sur les lieux, afin d’éviter tout dérapage.

La colère s’est accentuée dimanche. La police était toujours présente dans les trois fermes. Les gens n’arrivaient pas à s’expliquer comment des boucs ou des moutons pouvaient quitter le parc de Soreefarm et non les bœufs. Certains ont acheté des boucs, des moutons et des cabris, car ils pensaient qu’ils n’allaient pas avoir des bœufs pour le sacrifice.

Comité de crise

Ils étaient nombreux, dimanche après-midi, devant l’Hôtel du gouvernement, à Port-Louis, afin de faire entendre leur voix. La réunion du comité de crise a débuté à 14 heures pour prendre fin à 17 h 30. Y assistaient les ministres Showkutally Soodhun, Mahen Seeruttun et Anwar Husnoo et les représentants de plusieurs mosquées. Un intrus s’était glissé dans la salle et a été prié de quitter les lieux par la police.

 A l’issue de la réunion, il a été décidé que les bœufs sains de ces trois fermes pourront être livrés pour la fête. La communauté musulmane aura donc un peu plus de 2 000 bœufs.
Mahen Seeruttun, le ministre de l’Agro-industrie, a souligné que le pays passe par un moment très difficile avec la fièvre aphteuse. « On est à la veille de la fête et on a eu des discussions avec les imams. Les trois plus grandes fermes notamment Socovia, Jhurry et Soreefarm sont affectées par la maladie.

80 % des animaux dans ces fermes sont contaminés », a-t-il affirmé. Ce dernier a aussi ajouté que les vétérinaires du ministère estiment que 1 300 bœufs ne présentent aucun signe de la maladie. « Selon la loi islamique si un animal ne présente aucun signe de maladie, il peut être sacrifié. Mais, les vétérinaires n’émettront aucun certificat de santé pour certifier si les bœufs de ces fermes sont en bonne santé. Les gens doivent prendre leur propre responsabilité, car le ministère n’émettra aucun certificat », a-t-il précisé.

Maulana Haroon : « On a remporté une victoire »

Après la réunion de crise, le Maulana Haroon a salué la décision qui a été arrêtée. « C’est une victoire qu’on a eu aujourd’hui. On a eu plusieurs rencontres avec le ministre et il était à l’écoute de tout un chacun.

On a eu une décision heureuse, car la communauté musulmane pourra célébrer la fête Eid ul-Adha», dit-il. Ce dernier a indiqué que celui qui le désire pourra faire le qurbani à son domicile. « Il y a trois fermes qui sont affectées, mais on a eu la permission qu’on peut avoir les bœufs qui sont en bonne santé. Maintenant ceux qui vont acheter ou vendre les animaux doivent assumer leur responsabilité », a-t-il ajouté.

Mahmad Khodabaccus : « J’invite la communauté à faire preuve de retenue »

Le Parti mauricien social-démocrate a réagi à la suite de la décision du gouvernement d’autoriser la vente des bœufs sains des fermes Socovia, Jhurry et Soreefarm. Mahmad Khodabaccus, le secrétaire général de ce parti souligne que la fête de l’Eid ul-Adha sera célébrée dans des conditions exceptionnelles cette année.

« On a eu la permission de prendre les animaux. On demande à nos frères et sœurs de la communauté de vérifier que les animaux sont en bonne santé. Les bêtes doivent être accompagnées d’un certificat des vétérinaires indiquant qu’elles sont en bonne santé », souligne-t-il. Ce dernier avance aussi qu’il ne faut pas mettre en péril la santé de la population. « Je demande à la communauté de faire preuve de retenue », dit-il.

Pour sa part le vice-président de la World Islamic Mission, Fareed Jaunbocus, explique que le qurbani sera célébré dans des circonstances exceptionnelles. « On a vu comment la fièvre aphteuse s’est propagée rapidement. Le ministère a fait vacciner le cheptel, mais les effets ne seront pas ressentis immédiatement. De ce fait, il faut un peu de retenue. Certains vont faire le sacrifice à l’étranger et pas tout le monde pourra manger cette viande. Alors on doit se ressaisir », précise-t-il.

À la ferme Socovia : Effervescence et impatience

Juste après la décision du ministère de l’Agro-industrie d’autoriser l’achat de bœufs ne présentant pas de symptômes de la fièvre aphteuse, de nombreux transporteurs et particuliers se dirigent vers les fermes. A celle de Socovia à Saint-Martin, par exemple, dès 18 heures, c’est l’effervescence. De nombreuses voitures et des camions de transport d’animaux arrivent. La foule commence à s’agglutiner aux abords des enclos. Les bœufs sont encore calmes et beaucoup d’entre eux sont mêmes couchés. Mais cela ne va pas durer.

Des camions se positionnent au niveau de l’aire de chargement, prêts à recevoir leurs cargaisons. L’impatience commence à se faire ressentir au niveau de la foule. Les employés de la ferme ne laissent personne franchir les barrières qui séparent la foule des animaux. Puis ils commencent à rassembler les bœufs. L’un d’entre eux informe la foule : « les bœufs seront pesés, puis leurs poids sera annoncés.

Les premiers à se manifester et à payer partent avec leurs animaux à condition qu’ils soient prêts à les embarquer. Il n’y aura pas de crédit », lance-t-il à la foule. Il est 18 h 20 quand le premier bœuf, marqué du numéro 1 à la peinture verte, s’avance sur la balance. « 510 kilo ! », crie le préposé à la balance. « Je prends ! », lui répond un homme. Le paiement se fait et l’animal est conduit à la zone d’embarquement. Pendant ce temps un second animal est pesé et vendu. L’opération continuera ainsi pendant plusieurs heures malgré la nuit.

 

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