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Exportation de singes : cinq firmes se partagent un marché d’un milliard

Exporter des primates à longue queue rapporte gros.

L’exportation macaques rapporte gros. Elle représente un marché qui dépasse le milliard de roupies chaque année. Éclairage sur un business très profitable.

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Ce n’est certainement pas du « monkey business » ! L’exportation de macaques à longue queue pour la recherche scientifique vaut son pesant d’or. Cinq compagnies, appartenant à quatre groupes distincts, se partagent un marché qui rapporte plus d’un milliard de roupies par an.

Si cette activité fait régulièrement les gros titres de la presse locale, et surtout internationale et donne des urticaires aux défenseurs des animaux, elle offre de l’emploi direct et indirect à plus de 2 000 personnes et a rapporté Rs 199,2 millions dans les caisses du gouvernement de 2006 à 2016. Cela grâce à une taxe spéciale de Rs 3 750 par singe exporté, versée au National Parks and Conservation Fund. Depuis 2006, Maurice a exporté environ 90 000 primates qui, pour la très grande majorité, terminent dans des laboratoires en Angleterre, en Espagne, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, entre autres, pour des tests pour des produits pharmaceutiques et cosmétiques. 

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Entre le macaque à longue queue, originaire de l’Asie du Sud-Est et introduit à Maurice au début des années 1700, et le business, c’est une longue histoire. Maurice exporte des singes vivants depuis 1985. Si cette espèce est considérée « comme une des plus invasives et destructives et est une peste écologique, causant des nuisances aux humains tout en détruisant l’agriculture et la biodiversité », comme devait le dire le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, lors d’une question parlementaire écrite en 2016, elle est très prisée par les laboratoires. Et année après année, le business prend de l’ampleur.

Des cinq entreprises actives dans ce domaine, deux se taillent la part du lion. À elles seules, elles ont un chiffre d’affaires dépassant les Rs 800 millions. Bioculture Ltd, en 2016, a brassé un chiffre d’affaires de Rs 462 208 939. Le second plus gros actionnaire est Rogers Corporate Service qui est entrée dans l’actionnariat le 10 janvier 2017. Owen et Mary Griffiths, les propriétaires de La Vanille Crocodile Park, en sont les principaux actionnaires. Le quatrième gros actionnaire est Mary Elizabeth Rountree. Créée en 1984, c’est la plus vieille entreprise de ce secteur d’activités.

Le second géant de cette industrie est Noveprim Ltd. En 2017, celle-ci a enregistré un chiffre d’affaires de Rs 429 227 000. Active depuis le 23 juillet 1990, elle est liée au groupe CIEL. Le président du groupe, Arnaud Dalais, est aussi le président de Noveprim Ltd. En 2016, cette compagnie a déclaré des dividendes de Rs 152 553 876 contre Rs 43 500 000 en 2015.

Les Campêches Ltd est bon troisième avec un chiffre d’affaires de Rs 95 779 224 pour l’année financière 2017/2018. Puis vient Cynologics Ltd avec un chiffre d’affaires de Rs 56 938 575. Les deux ont le même et unique actionnaire depuis 2013, à savoir LCL Cynologics Ltd, dont l’actionnaire principal est le groupe IBL.

Le cinquième groupe, Le Tamarinier Ltd, existe depuis 2003. Avec un chiffre d’affaires de Rs 49 362 061, elle a déposé un profit après impôts de Rs 8 535 398. Contrairement aux autres, cette entreprise n’est pas liée à un grand groupe local. Son actionnaire principal est l’entreprise française CiToxLAB qui s’est associée à des entrepreneurs locaux.


Expérimentation animale - Dr Buckmaster : « Les animaux à Maurice sont bien traités »

Les scientifiques ne peuvent évincer les animaux dans leurs recherches. Cindy Buckmaster, Chairperson de l’Americans for Medical Progress, souligne l’importance de l’expérimentation animale en précisant que ces recherches sont bénéfiques pour les traitements des malades.

« Nous bénéficions tous des avancées médicales et scientifiques apportées par la recherche sur les animaux. » C’est ce qu’a déclaré Cindy Buckmaster, spécialiste américaine dans ce domaine et présidente de la Texas Society for Biomedical Research, d’Americans for Biomedical Progress et de la National Animals Interest Alliance. Elle intervenait lors d’une conférence de presse, le mardi 12 février, organisée par la Cyno Breeders Association, axée sur la recherche biomédicale sur les animaux. L’importance des macaques mauriciens pour l’avancée de la médecine a été évoquée.

Le Dr Cindy Buckmaster affirme qu’elle a déjà utilisé les animaux mauriciens pour des études. «Ces animaux sont en bonne santé. Ils sont bien traités et élevés. J’ai eu l’occasion de visiter les centres d’élevage lors de ma visite ici. J’invite tous ceux qui ont encore des doutes sur la manière dont ils sont traités à en faire de même », souligne-t-elle. 

La spécialiste américaine affirme que les animaux ne peuvent être évincés à ce stade pour le progrès de la recherche. « Nous savons que leur sacrifice va fort probablement permettre de sauver une vie demain. Ces animaux sont des héros. Ils sont suivis durant 24 heures par des vétérinaires après chaque intervention. » Elle précise aussi que « nous ne sommes pas des avocats pour la recherche animale, des avocats pour le progrès scientifique et l’avancée médicale. L’expérimentation animale est essentielle à ce progrès. »

Selon les dires de la représentante de l’Americans for Medical Progress, la population bénéficie des avancées médicales par la recherche sur les animaux au quotidien. « Il y a l’anesthésie, les antibiotiques, de nombreux vaccins et des avancées dans le traitement contre le cancer. »
 

 

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