Erreur sur la personne : une malvoyante prise pour une voleuse

Aissa Caloo, 52 ans et malvoyante, réclame justice. Mère de deux enfants (de 29 et 25 ans), elle dit avoir été agressée à la foire de Cité Martial. Une marchande l’aurait confondue avec une voleuse, le 1er octobre dernier.

« Je fréquente la foire de Cité Martial depuis 30 ans. En octobre 2015, je suis partie en vacances chez des proches en Angleterre. Je suis rentrée en février 2016. Mon look avait changé. Je venais acheter un collant. Je parlementais avec un marchand. À un moment donné, une marchande s’est mise derrière moi, m’a pris la main et m’a insultée », affirme Aissa.

La dame a perdu son œil gauche depuis une dizaine d’années, à la suite d’un accident. Sa vision de l’autre œil s’assombrit. Elle n’a pas vu venir son présumé agresseur. « Alalila voler la, linn deguize linn vinn lafwar, a-t-elle crié avant de me frapper au visage. J’ai été choquée d’être traitée de voleuse. J’ai eu beau protester, rien n’y a fait. Un marchand de caftans affirmait que j’avais volé son sac de recettes l’an dernier. J’ai dit à la dame que je n’étais pas à Maurice durant la période indiquée et qu’elle se trompait de personne. Elle a continué à me gifler », raconte la mère de famille.

Aissa doit son salut à un marchand de sa connaissance, qui l’a sortie des griffes de la furie. « J’avais des ecchymoses au visage et dans le cou. J’ai appelé mon époux Munir, qui a tenté de raisonner la marchande. » En vain, car il est pris à partie par le fils de la dame. Les époux se rendent au poste de police de Plaine-Verte, où Aissa porte plainte. Munie d’une Form 58, elle se rend à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, où elle est admise trois jours durant.

« L’enquête policière traîne. Chaque fois que j’appelle, on me dit que l’enquête suit son cours, sans résultat. Je suis une citoyenne honnête, je réclame justice », plaide Aissa qui compte écrire au commissaire de police pour demander quelle action a été prise contre son agresseur.