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Entre le Père Noël et le sauveur de l’économie…

D’un côté, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui affirme être le « Père Noël », avec une multitude de cadeaux à offrir aux Mauriciens. De l’autre, Navin Ramgoolam qui prévient que les mesures gouvernementales telles que les allocations sociales et l’augmentation des pensions ne constituent pas la solution adéquate. Lequel a davantage convaincu ? 

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D’ores et déjà, Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth ont clairement tracé une ligne de démarcation entre leurs visions respectives, selon des observateurs politiques. Navin Ramgoolam, disent-ils, cherche à rappeler aux Mauriciens sa gestion ferme de l’économie lorsqu’il était au pouvoir, soulignant qu’il a toujours veillé à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. En ce faisant, il s’efforce de les convaincre qu’il est le Premier ministre capable de rétablir le pouvoir d’achat, même s’il ne dévoile pas encore l’intégralité de sa stratégie économique. Cela suffira-t-il à rallier les Mauriciens ? 

Certains observateurs soulignent que le Premier ministre semble, de son côté, simplement élargir l’État-providence, offrant des cadeaux sociaux et diverses aides, une approche qui a toujours trouvé un écho favorable parmi la population. « Historiquement, les Mauriciens ont montré un intérêt marqué pour les allocations sociales et autres formes d’aides gouvernementales, malgré la prise de conscience des implications financières que cela peut entraîner à long terme », souligne un conseiller au ministère des Finances.

Réalités économiques et sociales

Toutefois, l’observateur politique Faizal Jeerooburkhan appelle à la prudence. « Il n’y a aucune garantie qu’ils mettront réellement en pratique tout ce qu’ils déclarent. Les anciens dirigeants politiques se sont également rendus coupables des mêmes erreurs que le gouvernement actuel, peut-être à une échelle moindre. Cette absence de crédibilité découle du constat qu’une fois au pouvoir, ils modifient radicalement leur discours initial », déclare-t-il. 

L’historien et observateur Jocelyn Chan Low rappelle qu’après les élections de 1982, le FMI et la Banque mondiale, initialement favorables à l’abolition de l’État-providence à Maurice, ont pris conscience des réalités sociales et économiques du pays. Par conséquent, ils ont ajusté leur position pour mieux s’aligner sur la culture politique et sociale de l’île. « Pravind Jugnauth et le MSM ont clairement pris conscience de l’importance du concept d’État-providence pour les Mauriciens et ont décidé de centrer toute leur stratégie politique autour de cette notion. Bien que ce soit important de les sensibiliser aux réalités économiques du pays, les Mauriciens accordent une importance primordiale à leurs propres réalités économiques et sociales », constate-t-il. 

D’ailleurs, selon Jocelyn Chan Low, le leader politique qui réussira à trouver la formule gagnante en élargissant les bénéfices de l’État-providence aux Mauriciens remportera probablement les prochaines élections. Il souligne que des initiatives telles que la pension de vieillesse à Rs 5 000 en 2014 ont constitué la formule gagnante du MSM à l’époque, tandis que l’annonce du transport gratuit en 2005 avait été la formule victorieuse de Navin Ramgoolam.

L’année 2024 s’annonce donc comme une période de confrontations politiques axées sur des formules telles que le pouvoir d’achat, ainsi que d’autres avantages sociaux et économiques pour les Mauriciens. Alors que beaucoup estiment que le MSM a déjà une longueur d’avance dans ce domaine, il est également largement reconnu que l’opposition parlementaire finira par présenter sa propre proposition. Reste à voir quelle formule aura le plus grand impact psychologique aux yeux des électeurs.

 

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