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Enquête de l’Icac sur un projet de Rs 120 millions : la CWA clame l’intérêt de ses abonnés

Peut-on changer de marque d’un produit au beau d’un contrat alloué après appel d’offres ?

L’intérêt des consommateurs et celui de la Central Water Authority. C’est ce qui aurait été tenu en compte par la direction de l’autorité en acceptant des modifications dans le cadre d’un projet de Rs 120 millions. Un projet qui fait actuellement l’objet d’une enquête de la Commission anticorruption (Icac). 

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Selon un cadre de la CWA, c’est durant l’exécution du projet, qui consiste à poser des tuyaux dans les régions de Riche-en-Eau/Ville-Noire à Mahébourg, que le contracteur à qui le contrat a été alloué aurait demandé à faire une modification. « Il s’agissait de la marque des tuyaux qui devaient être utilisés pour ce projet. Le contracteur a fait savoir qu’il ne pourra fournir la marque convenue initialement et proposait à la place une autre marque, mais avec les mêmes spécifications », dit le cadre. 

Le conseil légal de la CWA a alors été sollicité sur la question. « La question était de savoir si un changement de marque pouvait intervenir durant l’exécution du contrat. L’homme de loi a donné un avis contraire à cela et a recommandé qu’un nouvel exercice d’appel d’offres soit lancé », explique l’intervenant. Un avis qui serait aussi partagé par le Procurement Department de la CWA.

Conséquences

Un avis que la direction de la CWA a cependant décidé de ne pas considérer. « Du moment que les spécifications restent les mêmes et qu’il n’y a pas de variation dans le coût, l’ingénieur responsable du projet est habilité à recommander que ce changement de marque puisse se faire », ajoute-t-il, estimant que cette modification serait donc légale, selon les termes du contrat. 

Aussi, ne pas poursuivre avec l’exécution du projet aurait été, selon notre interlocuteur, lourdes de conséquences. « Cela aurait retardé l’exécution du projet d’au moins six mois, si ce n’est plus. Or, il y avait urgence de soulager les habitants concernés des contraintes quotidiennes auxquelles ils faisaient face dans la fourniture d’eau », déclare ce cadre. 

D’autre part, poursuit-il, la CWA aurait pu se retrouver avec des variations de coût sur ce projet. « Le contracteur aurait pu nous réclamer des frais supplémentaires sous forme de ‘idle time’ si nous avions insisté d’attendre que la marque initiale soit obtenue. Ou alors, si nous avions choisi de tout recommencer à zéro, les soumissionnaires auraient pu faire grimper le montant de leur offre et, là encore, la CWA aurait payé plus », dit-il. 

Le cadre précise que le contrat a été alloué pour un montant de Rs 120 millions mais que le coût final s’est révélé inférieur en acceptant la proposition du contracteur de changer la marque des tuyaux. Et d’ajouter que la marque proposée dans un deuxième temps par le contracteur n’est pas méconnue de la CWA. « Nous avons utilisé cette marque dans plusieurs autres de nos projets. Il n’y a pas eu de problème. Sans compter qu’elle est plus chère que celle proposée initialement par le contracteur. C’est donc le contracteur qui a dû absorber le coût pour qu’il puisse rester dans le budget alloué », dit-il.

Pour rappel, l’ancien directeur de la CWA, le Dr Yousouf Ismaël, a été interrogé par les enquêteurs de l’Icac dans la matinée du jeudi 9 janvier dans le cadre de ce projet. Il devra y retourner cette semaine. Parallèlement, d’autres hauts cadres de l’organisme impliqués dans ce projet pourraient aussi être entendus.

 

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