En Cour suprême : la FIU veut confisquer 87 500 euros du clan Agathe

Marie Sylvie Ruby Salva a failli révéler la provenance de 87 500 euros (soit l’équivalent de Rs 3,5 millions) saisis par la police dans le cadre de l’enquête sur les avoirs de son frère, le marchand de fruits, Ricardo Laval Agathe. La FIU a présenté une motion à la Cour suprême visant à recouvrer la somme. 

La Financial Intelligence Unit (FIU) veut mettre la main sur la somme de 87 500 euros saisie par la police dans le cadre de son enquête sur le réseau que dirigerait Ricardo Laval Agathe, plus connu comme Tipom. Cet habitant de Sainte-Croix, âgé de 42 ans, est poursuivi devant la cour intermédiaire pour blanchiment d’argent. 

Ricardo Laval Agathe a été arrêté et placé en détention en marge d’une affaire de drogue en mars 2019. La FIU a logé une motion contre le marchand de fruits et sa sœur Marie Sylvie Ruby Salva. L’affaire a été appelée le mardi 10 septembre 2019 devant le Master and Registrar de la Cour suprême. La motion a été fixée pour être entendue le 16 juin 2020.  

Dans un affidavit déposé dans le cadre de sa motion, la FIU avance avoir obtenu, le 5 novembre 2015, un ordre du juge des référés, sommant la police de lui remettre plusieurs sommes d’argent saisies dans le cadre de cette enquête. Parmi Rs 569 000, Rs 2 690 000 et 87 500 euros. Montants devant être placés sur un compte à la State Bank of Mauritius (SBM) au nom de l’Enforcement Authority. 

La FIU avance que Marie Sylvie Ruby Salva a admis que les devises étrangères, soit les 87 500 euros, lui appartiennent. Toutefois, elle a failli  révéler la provenance de cet argent. Selon, la FIU, le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a recommandé une action en recouvrement au civil sur les euros en question. Cela afin « d’obliger les suspects à expliquer la source de ces fonds ».

La FIU estime que selon toute probabilité la somme en question a été obtenue à travers des activités illicites. D’où sa demande pour confisquer le montant. En réponse à l’affidavit de la FIU, la sœur de Ricardo Laval Agathe a dans un contre-affidavit soutenu qu’au moment de son arrestation par la police, elle n’a pas eu l’occasion de s’expliquer sur la source de cet argent. 

Marie Sylvie Ruby Salva ajoute qu’elle avait invoqué son droit au silence d’autant plus qu’elle ne voulait pas « exposer sa vie privée aux policiers ». Elle dit avoir informé les policiers qu’elle témoignera à ce sujet uniquement en cour sous serment. Elle avance au nom de son frère et d’elle-même qu’il incombe à la FIU d’établir l’origine de cet argent.