Economie

Emploi : ces jeunes diplômés qui se sont mis à leur compte

Après leurs études universitaites, plusieurs jeunes arrivent à décrocher un emploi. Tous n’ont, toutefois, pas cette chance, à l’instar d’Anushka, de Sandy, de Nevina, de Karen ou de Nicolas. Ils ont ainsi décidé de créer leur propre entreprise. Rencontre avec de jeunes entrepreneurs qui ont des projets plein la tête.

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Anushka et Sandy Ramiah à la tête de deux commerces

Après avoir obtenu, en 2015, son diplôme en Electronic and Computer Sciences à l’université de Maurice, Anushka Ramiah cherchait un emploi dans ce secteur, mais sans succès. « Je n’arrivais pas à avoir un travail correspondant à mes études universitaires. Je n’ai pas perdu mon temps et je me suis lancée dans l’entrepreneuriat », soutient la jeune femme. C’est ainsi qu’elle ouvre deux commerces : Bold Store Mauritius, spécialisé dans la vente de chaussures, et J’adore Nails and Beauty Parlor, à Curepipe en 2016.

Un choix qui lui a porté chance. « Depuis l’ouverture de mes enseignes, la vente ne cesse d’augmenter », se réjouit-elle. Elle est aidée par son fiancé Sandy Ramiah, qui est aussi gérant du magasin. Détenteur d’un diplôme degree en Web and Multimedia, ce dernier est d’avis que ses compétences l’aident pour son Marketing. « Nous avons un système informatisé. J’ai créé mes pamphlets et je fais la publicité du magasin à travers le Web », explique-t-il.

Nevina Nattum à la conquête du bio

Nevina Nattum, titulaire d’un BSc IT & BIS obtenu au Middlesex University Mauritius Branch Campus en 2014, se lancera cette année dans la culture bio. « Cela devient de plus en plus difficile d’avoir un emploi, tant dans le secteur public que le privé, car il y a beaucoup de diplômés chômeurs sur le marché. Nous avons une entreprise familiale engagée dans la pêche, la plomberie et la culture des fleurs. Cela m’a motivée à m’engager dans l’entrepreneuriat », explique-t-elle.

Cependant, précise-t-elle, « c’est un métier difficile » quand on démarre à peine dans le secteur. Il faut un budget de Rs 600 000 pour commencer. Pourquoi se lancer dans la culture bio ? « Beaucoup de Mauriciens se soucient de leur alimentation. D’ailleurs, pour éviter diverses maladies – dont le cancer – une bonne alimentation est primordiale », dit-elle.

Pari réussi pour Karen Yvon

Curl Attitude Ltd. Voilà comment se nomme la compagnie de Karen Yvon. L’entreprise spécialisée dans les conseils et produits pour cheveux bouclés a ouvert ses portes en 2015 et compte huit employés. La jeune femme est détenteur d’un diplôme en relations internationales de l’université de Yale, aux États-Unis. « J’ai voulu aller au-delà du simple fait de trouver un emploi. J’ai donc créé mes propres opportunités. Les études que j’ai faites m’aident énormément dans mes activités », confie-t-elle d’emblée.

Et les défis ne manquent pas. « Cela prend beaucoup de temps afin de finaliser les démarches et d’obtenir des informations appropriées pour se lancer dans ce domaine », explique-t-elle.

Le financement est un autre souci. « Pour des microprojets, le taux d’intérêt est très élevé, c’est-à-dire de 13 % à 15 % pour les prêts. Pour bénéficier d’un prêt avec un taux majoré, il faut une garantie minimale de Rs 150 000. Quand on est jeune, c’est difficile de trouver un tel fonds », dit-elle.

Pour progresser dans l’entrepreneuriat, la jeune femme a participé à des initiatives qui l’ont mise en contact avec d’autres entrepreneurs et investisseurs potentiels. « Il faut augmenter ces opportunités pour qu’un nouvel entrepreneur puisse disposer d’un soutien financier », insiste-t-elle.

Le parcours jalonné de succès de Nicolas Dalais

Nicolas Dalais, diplômé de 26 ans de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette, a décidé de fonder sa propre entreprise – Jugaad Ltd – en 2016, deux ans après avoir obtenu son Master en architecture. « Mon corps de métier principal est l’architecture, par contre, j’ai dû apprendre l’aspect administratif que j’ignorais jusqu’ici. » Sa compagnie compte une équipe de six collaborateurs.

Il explique qu’il faut avoir un investissement de départ de moins de Rs 100 000. En un an, la firme a plus que triplé son chiffre d’affaires. « Le plus grand défi a été de pouvoir gérer une équipe tout en donnant la vision de développement de la compagnie. L’autre défi majeur a été de trouver des personnes de confiance, avec la même vision et la même ambition », explique-t-il.

Le jeune homme compte reprendre ses études, soit un MBA dans quelques années. Il envisage aussi de créer, cette année, la Jugaad Community, une communauté de jeunes entrepreneurs dans le domaine de la créativité et du design.

 

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