Rachel (prénom modifié), 13 ans, ne se doutait nullement qu’elle était enceinte de deux mois. Cette nouvelle a déclenché tout plein de souvenirs douloureux. C’est lors d’une visite à l’hôpital durant la semaine écoulée que l’adolescente a pris connaissance de sa grossesse. Alex (prénom modifié), le père présumé âgé, lui, de 15 ans, fait déjà l’objet d’une enquête policière pour relations sexuelles avec mineure.
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Dans la journée du mardi 27 novembre 2018, en présence de sa mère, Rachel a accusé Alex de l’avoir violée. Elle a relaté l’affaire à la police de Baie-du-Tombeau. Le pot aux roses a été découvert après qu’elle a ressenti des douleurs et a été conduite à l’hôpital par sa mère. L’adolescente avait aussi partagé avec sa mère qu’elle n’avait plus ses règles. Mère et fille ont été choquées lorsqu’elles ont été informées de la grossesse de l’adolescente. La mère de la jeune fille a immédiatement rapporté le cas à la police. Son petit-ami, habitant la même localité, a été arrêté par la police. Face aux enquêteurs, il a avoué avoir eu des relations sexuelles avec Rachel, mais s’est défendu de l’avoir forcée à avoir des relations sexuelles. « Mo pa finn viol li, li ti konsantan », assure-t-il.
L’enquête policière, axée sur plusieurs volets, vise à confirmer les faits entourant cette grossesse. D’abord, il faudra avoir la confirmation de l’identité du père. Pour cela, des prélèvements d’ADN ont été effectués et envoyés pour des examens de comparaison. Dans l’entourage d’Alex, on affirme avoir des doutes sur la paternité de ce dernier : « Nou pa kapav sir zanfan la pou li sa. » L’enquête de la police de Baie-du-Tombeau sera aussi menée sur le volet des échanges de communication entre les deux jeunes. Leurs téléphones cellulaires seront envoyés pour un clonage des informations, afin de tirer cette affaire au claire.
Nous avons voulu connaître les implications légales d’une dénonciation après plusieurs mois, dans le cadre d’une agression sexuelle avec mineure. Sollicité par Le Dimanche/L’Hebdo, un membre du barreau nous a expliqué que les dénonciations à la police peuvent se faire à tout moment. Mais il précise que c’est primordial d’avoir une raison valable pour soutenir ce « délai ». D’autre part, l’homme de loi explique que plus le temps s’écoule, plus les évidences risquent de manquer. « Dans la plupart des cas pareils, les dénonciations sont basées sur des allégations. » L’enquête policière doit être méticuleuse, afin de déterminer s’il ne s’agit pas d’un règlement de comptes.
Dans le cas présent, l’avocat soutient qu’il y a déjà des éléments de délit : « Under 16, c’est déjà un délit et le viol est une relation sexuelle sans consentement. » Prenant en considération que les deux protagonistes sont mineurs, la part de responsabilités doit être partagée. « Souvan nou trouve ki zis garson gagn kayse lakour. Se enn lakunn dan nou lalwa. » L’avocat affirme que, dans beaucoup de cas, sous la pression des proches, des jeunes filles sont contraintes de porter plainte pour viol à la police, malgré qu’elles aient été consentantes.
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