Interview

Dr Oaris sur l’abolition de la double pratique : «Les cliniques pas affectées»

Dr Oaris

Le président de l’association des cliniques privées donne son avis sur la polémique qui bat son plein depuis quelques jours.

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La double pratique des médecins dans le secteur public est-elle devenue une affaire de sous avant tout ?
C’est une perception de quelques-uns mais c’est loin de la vérité. S’il fallait se faire de l’argent, il y a d’autres professions et d’autres moyens qui s’y prêtent. S’il y a des brebis galeuses dans la profession, il ne faut pas généraliser. La plupart sont des professionnels compétents et ont le sens de l’éthique.

Les médecins, qui travaillent dans les hôpitaux, sont-ils indispensables pour les cliniques ?
Personnellement, je ne crois pas que les cliniques seraient grandement affectées si la double pratique devait être abolie. Ce n’est pas par intérêt financier qu’on en parle mais nous savons comment cela va affecter le malade et le système à Maurice. C’est pour cela qu’on préconise que le système soit maintenu avec des règlements.

En quoi cela affecterait le malade ou le système ?
Si vous êtes habitué à un médecin dans le public et qu’on arrête la pratique, où irez-vous ? Sans doute à l’hôpital par des moyens suspects pour avoir le médecin que vous voulez. C’est le choix de ce médecin qui est important. Après tout, 27% des personnes choisissent de se faire soigner dans le privé.

Avez-vous un moyen de contrôle quand des médecins du public sont dans votre clinique ?
Le contrôle se fait au niveau du personnel mais je ne peux pas faire le time keeper du matin au soir. Si personne ne me fait savoir qu’un médecin est venu durant ses heures de service à l’hôpital, je ne leur tiendrai pas rigueur. Ce n’est pas leur travail ! Quant à moi, je ne peux que leur demander de ne pas venir travailler ici durant leurs heures de service. Cependant, je ne peux physiquement l’y empêcher. C’est le ministère et les directeurs des hôpitaux qui en ont les moyens.

Qu’est-ce qui empêche les hôpitaux d’exercer le contrôle nécessaire ?
Il faut une délégation des pouvoirs pour contrôler. Il y a déjà des provisions qui permettent à un spécialiste de demander la permission de venir voir son malade en clinique mais il faut un contrôle. N’est-ce pas éthique de venir voir son patient cinq minutes si je l’ai opéré la veille ? Que diriez-vous de votre médecin s’il ne le faisait pas ? Il faut juste des paramètres.

Quelle est la proportion des médecins privés et du public qui travaille dans une clinique ?
Je dirais que c’est 50/50. Les spécialistes ne sont pas employés, ils ne font qu’apporter leurs malades.


Enfin l’internat pour les aspirants-médecins

Un premier groupe de 123 aspirants-médecins a commencé leur internat le jeudi 18 janvier comme convenu. C’est ce que nous avons appris d’une source proche du dossier au ministère de la Santé. En tout, 125 lettres ont été envoyées mais un des destinataires n’est pas à Maurice et l’autre était malade. Ce sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats au ‘Pre-registration Examination’ de novembre dernier qui ont été parmi les premiers à être recrutés. Cela en fonction de leur rang. Les autres ont été placés sur une liste d’attente. Ils devraient « incessamment » être embauchés.

 

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