Reconduit pour un nouveau mandat de trois ans à la présidence du Medical Council, le Dr Kailesh Kumar Singh Jagutpal, psychiatre à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle, affirme qu’il est plus serein. Il souhaite traiter avec plus de promptitude les plaintes pour erreurs médicales.
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> Quel est votre sentiment après cette nouvelle nomination ?
J’entame ce mandat de trois ans avec plus de sérénité. Je voudrais remercier les membres qui m’ont accordé leur soutien pour être de nouveau président du Board du Medical Council. Il faut savoir que ce Board est constitué de 22 membres. Quatorze membres sont issus des élections qui se sont tenues le 26 janvier 2019. Les autres sont des nominés ainsi que des représentants du ministère de la Santé, du State Law Office et du Bureau du Premier ministre.
Je suis beaucoup plus à l’aise qu’avant. Un de mes objectifs dans ce nouveau mandat sera de redorer le blason de la profession médicale. Il y a trois ans, les choses étaient plus difficiles car c’était une nouvelle expérience pour moi. Avec l’expérience acquise lors du précédent mandat, nous comptons améliorer la rapidité de traitement des plaintes. Nous attribuerons un délai raisonnable pour qu’un dossier soit traité.
> Pensez-vous avoir les coudées franches pour diriger le Medical Council alors qu’il y a eu un fort taux d’abstention aux élections ?
Le taux de participation à chaque élection se situe entre 30 % et 40 %. Il y a comme un manque d’intérêt pour ces élections. Nous envisageons de remédier à la situation à l’avenir. Nous pensons à la décentralisation du bureau de vote, au lieu qu’il soit dans un seul lieu. Nous entrevoyons une campagne de sensibilisation autour du rôle et de l’importance du Medical Council qui est l’organe régulateur de la profession. Avec le rajeunissement de la profession, nous pensons que les jeunes médecins devraient être davantage sensibilisés au sujet. Il n’y a pas de problème chez ceux qui sont dans la profession depuis de longues années.
> Quelles sont vos priorités ?
Nous poursuivrons l’informatisation de nos services. Une étape a été franchie déjà. Nous continuerons sur notre lancée. Nous espérons également sortir une newsletter tous les trois mois afin de mieux communiquer.
> Plusieurs projets ont été lancés durant votre précédent mandat et d’autres n’ont pas encore abouti. Comment expliquer vous ce « retard » ?
Les membres ont chacun leurs obligations professionnelles. Siéger à un Board est une activité à temps partiel. C’est surtout en raison de leur manque de disponibilité que nous ne pouvons faire avancer plus rapidement certains projets. Mais avec l’informatisation de nos services, nous pensons que nous pourrons régler ce problème et être plus efficaces.
> Durant la campagne pour les élections du 26 janvier, le Board a essuyé certaines critiques. Il a été question d’une politique de deux poids deux mesures. Vos commentaires ?
Ces critiques n’étaient pas justifiées. Nos détracteurs auraient dû avoir tous les éléments en main avant de formuler des remarques et les relayer dans la presse. Sans nommer les cas, il y a des affaires qui peuvent sembler similaires mais qui ont aussi été transmises à la Cour. Si cette dernière a pris des sanctions, nous prenons cela en considération. Mais sous la Medical Council Act, nous avons la possibilité d’imposer une nouvelle sanction si c’est nécessaire, que ce soit en raison d’une faute professionnelle ou pour non-respect du code d’éthique.
> Quels sont les projets du Medical Council à court, moyen et long termes ?
Pour le long terme, nous envisageons de revoir la Medical Council Act. Il y a eu des changements au sein de la profession. Nous devons adapter la loi en fonction des évolutions qu’il y a eues et faire des amendements. Mais à court terme, c’est surtout de traiter plus rapidement la cinquantaine de plaintes que nous recevons des patients chaque année.
Le rôle du régulateur
Le Medical Council est l’organe régulateur de la profession médicale, qui s’occupe de l’enregistrement des médecins et du renouvellement de leur permis afin qu’ils puissent exercer sur le territoire mauricien. Le Medical Council procède à l’octroi de permis aux spécialistes, veille au respect du code d’éthique et s’occupe des plaintes des patients concernant les erreurs médicales.
L’Ordre des médecins doit aussi gérer les cas d’étudiants qui ont fait leurs études dans diverses institutions à travers le monde. Il s’occupe de l’examen de leur dossier afin de leur attribuer une équivalence. C’est le Medical Council qui conduit les examens du Post-Graduate Medical Board pour les spécialistes, l’examen d’entrée pour les internes, l’examen de sortie et les dossiers pour les généralistes. C’est aussi le Medical Council qui approuve les séminaires pour le Continuous Professionnal Development et qui veille à ce que tous les médecins se plient aux règlements en vigueur.
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