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Dev Reddi Sitanna fabrique des «tentes» en raphia dans la rue

Il a abandonné le dur métier de maçon pour fabriquer et vendre des « tentes » en raphia sous la  varangue d'une boutique à Chemin- Grenier. Dev Reddi Sitanna rêve un jour d'avoir sa propre entreprise.

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« Dans la vie, il faut savoir prendre la  bonne décision », avance Dev. Il explique que pendant plus d’une  vingtaine d’années, il a travaillé comme maçon.

Un travail  qui devenait de plus en plus dur à mesure que son âge avançait. Tous les jours, il était écrasé sous le poids des blocs de construction et des pochettes de ciment de 50 kg, sans compter les autres travaux  qu'il est appelé à faire. C'est quand il pleuvait, il  ne travaillait pas  et ça influait négativement sur ses  revenus.

Il rêvait depuis longtemps de changer de travail. Mais où aller ? Dans la zone franche c'était mal payé. Sa belle-sœur, qui habite à Brisée-Verdière, fabriquait des paniers et tentes raphia. Un jour, l'idée lui vient d'essayer de vendre quelques-unes à Chemin-Grenier. L'expérience est concluante.  Mais l'inconvénient est qu'il devait faire un long voyage pour aller prendre ses marchandises. Ce n'était pas évident avec le coût du transport. Pourquoi ne pas fabriquer lui-même ses paniers et tentes, se dit-il.

Il joint le geste à la parole. Sa belle-sœur lui apprend les rudiments du métier.

Trois ans après, Dev s'est fait une renommée dans la fabrication des  paniers et tentes. Il a fabriqué lui-même des moules de toutes les dimensions pour tresser ses bandelettes en raphia. Comme il n'avait pas les moyens de louer un local, il s'est installé sous la varangue d'une boutique du coin, qui  n'opère plus depuis longtemps, pour travailler et a adossé ses produits à la devanture donnant sur la route principale - une stratégie de marketing qui  lui rapporte.

Il s'est fait non seulement connaître des villageois de Chemin-Grenier, mais aussi des passagers des autobus et autres véhicules traversant la région. Ils  peuvent lui acheter un panier ou une tente et en même temps, le voir à l’ouvrage. Parmi ses clients, on compte aussi des touristes de passage.

Il fabrique de grosses tentes pour les pêcheurs, des tentes bazar pour les planteurs de légumes. Il y a aussi d'autres tentes et paniers pour différents usages.

Dev achète ses raphias  dans une usine à Port-Louis. Un rouleau lui coûte Rs 700. Il les achète en plusieurs coloris. Un quart du rouleau lui donne une tente. Il explique que fabriquer une tente n'est pas difficile. « Il suffit de maîtriser le tressage et marier les différentes couleurs  », dit-il. En une journée, il peut en fabriquer cinq. Les prix varient de Rs 100 à Rs 325, dépendant des dimensions. Comme dans tout commerce, il y a les hauts et les bas, mais il avoue que son travail fait vivre sa famille. « Je ne suis pas  riche, mais au moins  je peux subvenir aux besoins de ma famille et puis, ce travail n'est pas aussi fatiguant que celui de maçon », dit-il.

C'est ainsi que pour mettre du beurre dans les épinards, il effectue, parfois tôt le matin, des travaux de nettoyage dans les champs de canne avant de retourner à ses tentes en raphia à dix heures. Comme on le dit, il  construit bloc par bloc sa petite entreprise.

 

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