Lors d’une allocation télévisée à la nation, peu avant 22 heures, jeudi 19 mars, Pravind Jugnauth a annoncé que le pays serait en service minimum pour deux semaines. Depuis 6 heures ce matin, les Mauriciens ne peuvent sortir qu’en cas d’absolue nécessité, sous peine d’être punis par la loi. Le gouvernement espère ainsi endiguer le Covid-19.
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«Nous sommes dans une situation très grave », annonce le Premier ministre (PM) Pravind Jugnauth dans une allocution à la presse à 21h50, le 19 mars. Aux trois cas de coronavirus Covid-19 annoncés mercredi soir, quatre autres sont venus s’y ajouter jeudi. La progression rapide de la maladie fait que le conseil des ministres, qui s’est réuni en urgence jeudi, a décidé d’appliquer des mesures drastiques.
« Deux semaines de confinement national », annonce le Premier ministre. À partir de 6 heures vendredi, le déplacement des Mauriciens et résidents sera limité à son plus strict minimum. Plus aucun déplacement ne pourra se faire sans raison valable, sous peine de pénalités. « Jamais Maurice n’a connu de situation pareille. Nous avons en face de nous un virus qui fait beaucoup de dégâts partout dans le monde et malheureusement il est arrivé chez nous. » Le maximum doit donc être entrepris « pour empêcher le virus de se propager ».
Les gens n’iront pas travailler
La fonction publique ne travaillera pas, ni le secteur privé. « Les activités économiques seront réduites au minimum. Je demande aux gens de rester chez eux et de ne sortir uniquement si c’est nécessaire. Le contact humain doit être réduit au maximum. » Des dispositions légales ont été prises pour mettre à l’amende les contrevenants. « Les forces de l’ordre en assurerons le respect »
Les services essentiels resteront fonctionnels.
« Tout ferme sauf la police, les hôpitaux, les dispensaires, les pompiers,… » Les banques, les boutiques, les boulangeries, les supermarchés et les pharmacies devront rester ouverts.
« Nous sommes en train de travailler sur une liste d’autres activités économiques qui resteront opérationnelles », ajoute encore Pravind Jugnauth, sans donner davantage de détails à ce sujet. Le ministère des Finances réfléchit à cette liste qui devrait, entre autres, inclure ceux qui livrent des produits aux commerces qui doivent rester ouverts. Cette liste sera, selon toute probabilité, rendue publique ce vendredi.
Le PM s’engage aussi en disant qu’il n’y « aura pas de manque de denrées de base et de médicaments » Aux employés qui n’iront pas travailler à partir de ce vendredi et cela pour une durée de deux semaines, Pravind Jugnauth affirme : « Vous ne perdrez pas votre salaire. Nous allons tout faire pour préserver l’emploi ».
Mauriciens bloqués à l’étranger
Depuis 10 heures, jeudi 19 mars, personne ne peut plus entrer sur le territoire mauricien. Et à cause de cela, plus de 500 Mauriciens sont bloqués à l’étranger. Un certain nombre d’entre eux se sont retrouvés piégés dans des aéroports. Ils ne peuvent ni rentrer dans le pays où se situe leur aéroport, ni retourner à Maurice.
Pravind Jugnauth se veut rassurant et donner l’impression qu’il ne laisse pas tomber les citoyens qui sont dans une situation difficile. « Nous demandons à tous les Mauriciens qui sont en transit de contacter les ambassades, les consulats ou le ministère des Affaires étrangères. Nous travaillons sur des solutions ».
Trêve politique
Avant de venir avec cette décision, le chef du gouvernement a pris soin de rencontrer le leader de l’opposition, Arvin Boolell. Ce dernier s’est rendu au Bâtiment du Trésor, Port-Louis, en fin d’après-midi de jeudi, pour s’entretenir avec Pravind Jugnauth. Le PM l’a mis au courant de l’intention du gouvernement d’annoncer un « lockdown » pour deux semaines.
« Nous sommes tous les deux d’accord pour lutter contre ce virus. »
En guerre
« Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible et nous devons tous être ensemble dans ce combat », affirme Pravind Jugnauth, qui salue « le travail formidable de tout le personnel pour combattre ce virus ». Il appelle les Mauriciens à être responsables et à éviter de propager les rumeurs, les fausses nouvelles ainsi qu’à ne pas créer de psychose dans le pays.
« Restons solidaires et patriotes. Nous avons l’habitude de marye pike devant l’épreuve. Nous allons gagner ce combat, ensemble et dans la discipline ».
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