Déplacements de la Présidente : Ameenah Gurib-Fakim compte 40 voyages à son actif

Depuis qu’elle a prêté serment le 5 juin 2015 comme présidente de la République, Bibi Ameenah Firdaus Gurib-Fakim a voyagé à 40 reprises, dont 15 déplacements en 2017 seulement.

Celle qui ne voulait pas être une Présidente vase à fleurs a tenu ses promesses, lâche ironiquement un membre du gouvernement. Férue de déplacements à l’étranger, Ameenah Gurib-Fakim n’a pas hésité un seul instant. Tantôt en mission pour l’État, tantôt pour des fonctions du Planet Earth Institute ou pour des vacances, la chef d’État a énormément voyagé.

Selon un autre membre de la majorité, la présidente de la République a quitté le pays en pas moins de 40 occasions depuis qu’elle s’est installée au Château du Réduit. À un tel rythme, elle a eu à réclamer un nouveau passeport, celui qu’elle utilisait à sa nomination étant rempli. Munie de son premier passeport, elle a effectué 32 déplacements et huit autres avec le nouveau.

Si l’affaire du Platinum Card était déjà à l’agenda du bureau politique du Mouvement socialiste militant du samedi 3 mars, certains membres avaient déjà décrypté ces multiples déplacements effectués en 2016 et 2017. Selon des données dont disposent les autorités, Ameenah Gurib-Fakim a régulièrement transitée par Dubaï, en route pour l’Europe ou ailleurs.

En 2016, elle s’est notamment rendue en Suède pour assister à la Conférence Sanord, puis à Nairobi, pour la Conférence sur la science ; à Londres, pour une conférence de Planeth Earth Institute, aux États-Unis, en Hongrie pour le Budapest Water Summit. Elle s’est également rendue en Italie et en Inde.

Berlines et des per diem de plus de Rs 200 000

Ameenah Gurib-Fakim ne se déplace jamais seule. La chef d’État est toujours accompagnée de ses gardes du corps. Pour certains de ses voyages, elle se fait accompagner de deux gardes du corps ou parfois même, de trois, ainsi que de son secrétaire. Selon le document déposé par le Premier ministre à l’Assemblée nationale en avril 2017, le gouvernement avait payé les per diem à une délégation de quatre personnes qui s’était rendue, du 27 mars au 5 avril 2016, à Londres. Ce déplacement avait coûté plus de Rs 250 000. Les billets d’avion et l’hébergement avaient été pris en charge par Planet Earth Institute. Étaient du voyage, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, son secrétaire, Dass Appadu, et de ses deux gardes du corps Ziyaad Jamaldee et Dario Chavrimootoo. Idem pour le déplacement du 14 au 18 septembre 2016 à Washington DC, États-Unis.

Les frais de ces déplacements avaient fait l’objet d’une Private Notice Question du leader de l’Opposition le 14 juin 2017. Xavier-Luc Duval avait interrogé le ministre de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, sur l’affaire Alvaro Sobrinho. Le leader du PMSD avait déposé une facture de 13 060 euros, soit Rs 522 400, que la société internationale de location de berlines, Biribin Limousines, avait adressée à l’ambassade de Maurice à Paris. Cette réclamation concernait la location de deux Mercedes utilisées par Ameenah Gurib-Fakim et ses gardes du corps, lors d’une mission du 14 au 19 décembre 2016, à l’invitation de Planet Earth Institute.

Voici quelques-uns de ces déplacements à l’étranger

La Présidente : « Je travaille pour mon pays »

La polémique entourant ses voyages ne date pas d’hier. Cette question avait été soulevée en 2016 et l’opposition avait réclamé son départ. Les multiples déplacements furent évoqués dans l’émission « Au cœur de l’info » du 26 novembre 2016, de Radio Plus. Ameenah Gurib-Fakim était intervenue alors qu’elle se trouvait en Inde.

« Je travaille pour mon pays. J’ai réussi à démontrer que le poste de Présidente n’est pas un poste vase à fleurs. Je veux travailler pour mon pays et ce n’est pas dans mes intentions de gêner qui que se soit. Je suis payée des deniers publics et je dois justifier mon salaire. Depuis que je suis Présidente, j’ai eu le privilège de représenter l’État mauricien, notamment à la COP 21, à Paris et à deux sommets de l’Union africaine. J’ai aussi effectué une visite d’Etat au Pakistan et une visite officielle en Inde. À aucun moment, les pays hôtes n’ont pris en charge les frais de mes déplacements. C’est l’État mauricien qui a payé les frais. Ces pays hôtes ont uniquement pris en charge mon hébergement à l’hôtel, mes déplacements intérieurs et ma sécurité », avait-elle alors précisé.

Ameenah Gurib-Fakim avait ajouté qu’elle représente l’État mauricien à des forums. « Si les institutions multilatérales m’ont invitée à prendre la parole à leur forum, c’est en raison de mon passé scientifique et d’entrepreneur et parce que je suis une femme chef d’État. Je fais également partie d’un panel de 10 chefs d’État de l’Union africaine, qui se penche sur l’éducation supérieure sur le continent africain. »