Jean-Michel Pitot, président de l’Ahrim, suggère un assouplissement du système de quarantaine. Mais le Dr Catherine Gaud se prononce contre cette idée. Elle soutient qu’avec la recrudescence de l’épidémie dans d’autres pays, « ce n’est surtout pas le moment ».
Assouplir le système de quarantaine, offrir un dispositif sanitaire d’accueil sympathique et convivial au touriste et montrer que le pays sait vivre avec la COVID-19. Ce sont les propositions faites par Jean-Michel Pitot, qui vient d’être reconduit au poste de président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim).
Il a pris l’exemple de Tahiti qui a tout bonnement abandonné le système de quarantaine. « Cette destination a remplacé ce système par trois étapes : un test trois jours avant le vol, un formulaire de santé en ligne et un autotest remis à chaque voyageur, qui devra le réaliser quatre jours après l’arrivée sur place. Cette septaine n’est pas forcément la voie à suivre, mais elle mérite d’être observée », suggère Jean-Michel Pitot.
Sauf que cette option ne séduit pas, surtout après le travail abattu pour que le pays soit COVID-Safe. Le Dr Catherine Gaud, immunologiste et conseillère au bureau du Premier ministre, met en exergue le fait que peu de pays sont COVID-Safe. « Je pense que notre système de quarantaine est extrêmement efficace. Il y a une recrudescence de l’épidémie dans plusieurs pays en Europe qui se reconfinent. On prévoit que la seconde vague sera encore plus terrible », affirme-t-elle.
Le Dr Gaud martèle que notre système de quarantaine porte ses fruits. « Nous avons en moyenne cinq à sept cas positifs dès l’arrivée à Maurice. Imaginez-vous quels auraient été les conséquences si ces personnes avaient été laissées dans la nature et testées le quatrième jour… Elles auraient infecté plusieurs autres personnes, étant très contaminantes au début de l’infection », explique-t-elle.
Pour l’immunologiste, la proposition de l’Ahrim n’est « médicalement pas valable ». Elle indique que c’est le système adopté par l’île de la Réunion. « Résultat : on assiste à une recrudescence des cas à l’île sœur et la courbe est exponentielle. »
Elle maintient que ce n’est pas un modèle applicable à Maurice. « Le pays est COVID-Safe. On ne s’est pas fatigué autant pour avoir de nouveaux cas. Depuis juillet, le pourcentage de passagers positifs augmente mois après mois. Ce qui reflète l’épidémie. Difficile d’alléger les protocoles. Ce n’est surtout pas le moment », conclut-elle.
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