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Construction : la stagnation persiste, les travailleurs aux abois

La relance de la construction se fait toujours attendre. Le secteur est, plus que jamais, touché par une persistante stagnation. Les opérateurs et les travailleurs du bâtiment sont aux abois, de même que ceux évoluant dans d’autres champs d’activités ayant un lien avec cette industrie.

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Gérard Uckoor, président de l’Association des contracteurs fait part de son inquiétude concernant non seulement l’avenir des maçons, mais aussi de ceux impliqués dans des activités liées au secteur du bâtiment.

Le gouvernent est pointé du doigt: « On s’attendait à des mesures concrètes destinées à relancer le secteur de la construction. Mais aucun gros projet immobilier n’a été annoncé dans le dernier Budget. Quant au Metro express, c’est un projet qui ne nécessite pas une importante main-d’œuvre en maçonnerie », fait observer Gérard Uckoor qui note qu’aucun projet ne tend à redonner espoir aux contracteurs.

« Lorsqu’il y a de gros projets, ils sont confiés aux grands opérateurs qui, parfois, comptent des promoteurs du projet au sein de leur board. C’est le cas dans le secteur de l’hôtellerie. Lorsque les établissements hôteliers s’engagent dans des projets de rénovation, le travail est confié a un contracteur et lorsque celui-ci fait de la sous-traitance, l’offre est tellement dérisoire que cela ne vaut pas le coup », explique-t-il.

Construction individuelle

Dans la construction privée, précise-t-il, l’endettement est tel que les Mauriciens n’ont pas les moyens de terminer leurs projets. Les banques sont très réticentes à leur avancer un deuxième prêt. Leur incapacité de rembourser est mise en avant. C’est une des causes profondes du taux alarmant du chômage des maçons, mais aussi celui d’autres métiers liés à la construction, dont les plombiers, électriciens, carreleurs, charpentiers, architectes et peintres en bâtiment.

« Ce sont des secteurs entiers qui sont affectés lorsque le bâtiment est en crise. Les quincailleries aussi en souffrent », indique Gérard Uckoor.

Le recours à la main d’œuvre étrangère est-il préjudiciable aux Mauriciens ? Notre interlocuteur met les choses au point : « Ce sont les grosses entreprises qui emploient les étrangers. Ces derniers ne leur coûtent pas cher, soit Rs 500 la journée, ce qui est une rémunération dérisoire. Les Mauriciens préfèrent travailler pour des particuliers ou se mettre au service d’un contracteur qui leur offre plus de Rs 1 000 la journée. Si les Mauriciens refusent ces bas salaires, c’est parce qu’ils ont des dépenses que les étrangers n’ont pas », explique Gérard Uckoor.

Les propriétaires de quincailleries sont eux aussi touchés de plein fouet par ce marasme dans la construction. Certains sont forcés de diversifier leurs activités, comme Salim Battun, directeur de la quincaillerie Horizon à Trou-aux-Biches, qui explique que le ralentissement date de 2016.

« Cette année, c’est pire. Nous traversons une période sombre. Des confrères ont dû enlever des articles qui ne se vendaient plus », dit-il. 

Le Nord, pourtant réputé, n’a pas été épargné par le ralentissement dans la construction. Mais on y assiste à un autre phénomène, selon Salim Battun. « Les terres se vendent, mais les acheteurs les gardent en attendant que les prix flambent, ou pour leurs enfants, leur laissant le soin de construire le moment venu. »

« Les banques, elles, font peu d’efforts en allocation de prêts pour favoriser la relance du bâtiment.Elles ont pourtant un excès de liquidités qu’elles préfèrent garder plutôt que d’investir », déplore Salim Battun.

 

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