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Constat : plus de 100 000 mobylettes sur nos routes sans fitness

mobylettes En 2018, 1 652 deux-roues étaient impliqués dans des accidents qu’ils soient fatals, sérieux ou mineurs.

Trois ans après la privatisation des centres de fitness, les mobylettes, à savoir les deux-roues de moins de 50cc ne sont toujours pas contraintes d’avoir un certificat de fitness. Pourtant, elles sont au nombre de 117 489 sur nos routes et plus d’un tiers des accidents de la route en 2018 impliquait une moto ou une mobylette.

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Le pays comptait 117 489 deux-roues de moins de 50cc (autocycles) en décembre 2018. Aucune d’entre elles n’a besoin d’un certificat d’un centre de fitness pour être sur les routes, contrairement aux motos de plus de 50cc. Le dernier rapport de l’Audit souligne cette anomalie trois ans après l’entrée en opération des centres et, selon certains opérateurs des centres privés, ces mobylettes seraient en piteux état et représenteraient un danger. Les statistiques tendent à leur donner raison.

« The regulations have still not been complied with, and auto cycles are not being examined », reproche le bureau de l’Audit dans son rapport en rappelant que ce n’est pas la première fois qu’elle attire l’attention sur ce problème. Pourtant, le Road Traffic (Examination of Motor Vehicles and Trailers) Regulations 2016 fait provision pour.

Dans sa réponse écrite au bureau de l’Audit, la National Transport Authority (NTA) explique : «  This Office is awaiting a policy decision from the Ministry. » La faute reviendrait donc au ministère. Nous avons tenté de joindre le commissaire de la NTA, Koshik Reesaul, pour plus de détails, mais ce dernier n’a pas répondu à nos appels et messages.

Statistics Mauritius ne donne pas les chiffres séparés pour les accidents impliquant les mobylettes, mais le volume des deux-roues sur nos routes et le pourcentage de ces véhicules impliqués dans les accidents donne une idée de la situation. En décembre 2018, la flotte de deux-roues sur les routes du pays comptait 117 489 mobylettes contre uniquement 93 636 motocyclettes.

L’ensemble de ces deux catégories compte pour 38,2 % des véhicules impliqués dans les accidents de la route en 2018. Les deux-roues sont impliqués dans plus d’accidents fatals que les autres véhicules (70) et le même constat s’impose pour les accidents sérieux (170) et mineurs (1 405). Le total : 1 652. À titre de comparaison, 1 540 voitures sont impliquées dans des accidents en 2018.

Et la situation est dangereuse, selon les opérateurs des centres de fitness. Un représentant de l’Eastern Vehicle Examination Centre, à Laventure, sous condition d’anonymat, explique : « Nous ne sommes pas autorisés à tester les motos en dessous de 50cc et on me dit qu’il y en a plus de 100 000 à Maurice qui sont pour la plupart dans un piteux état. Elles sont l’une des causes principales des accidents. »

Une source d’Autocheck, à Plaine-Lauzun, confirme que la loi fait pourtant provision pour examiner ces mobylettes : « Les critères pour l’évaluation figurent déjà dans la Road Traffic Act. Il y a également les normes européennes pour d’autres motos qui viendront à Maurice qui ne sont pas encore applicables. »

Une source du centre SGS, à Forest Side, estime également que ces mobylettes sont au coeur de bien des accidents. « Depuis 2016, les mobylettes n’ont pas à venir chez nous. C’est une des raisons derrière tous ces accidents graves, explique cette source, la loi n’a pas encore été amendée pour contraindre les mobylettes à obtenir un fitness. »

Les trois opérateurs toujours sans contrat

La carte blanche accordée aux mobylettes n’est pas la seule anomalie relevée par le rapport de l’Audit concernant les trois opérateurs privés : «  As of December 2018, a contract has still not been signed with the three Private Operators, some two years since they started operations. » La NTA répond que le draft est prêt depuis longtemps mais que «  The contract is actually at the level of the Ministry for finalisation before signature as there are policy issues to be determined ».

Notre source de l’Eastern Vehicle Examination Centre explique que plusieurs rappels ont été envoyés en vain à la NTA : « Nous avons adressé plusieurs requêtes, mais la NTA et le ministère sont sourds. Si un des opérateurs souhaite vendre par exemple, comment le faire sans contrat ? »

Notre source de SGS estime que le problème se trouve au niveau de la State Law Office, vu que la NTA avait déjà pondu un draft : « C’est le SLO qui ne sait pas rédiger un Concession Agreement. Nous avons notre Letter of Award et nous opérons sous les conditions qui y sont mentionnées et il y a les procès-verbaux des réunions avec le ministère où les paramètres ont été établis. »

 

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