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Conférence sur les addictions - Le père Grégoire : «Maintenant tout est une question de collaboration»

père Grégoire La satisfaction est de mise du côté du père Jocelyn Grégoire.

La conférence internationale « Bringing hope to those struggling with drugs, sex and gambling addictions » organisée à l’hôtel Intercontinental, Balaclava, par l’Ong Beacon of Hope du père Jocelyn Grégoire, en collaboration avec le Défi Media Group, a pris fin le mercredi 3 juillet. Le père Grégoire se dit satisfait. Maintenant, tout est une question de collaboration intersectorielle pour combattre les addictions à Maurice, dit-il.

«Je pense que l’objectif a été atteint en ce qu’il s’agit de la prise de conscience des professionnels et para-professionnels sur les addictions et de leurs conséquences à Maurice pour mieux aider les victimes des addictions liées à la drogue, à l’alcool, au jeu et au sexe à s’en sortir. Les interventions des experts étrangers ont permis un échange d’idées de ce qui se fait aux États-Unis en ce qu’il s’agit des addictions. Le feedback des participants, composés de médecins, de psychologues, de travailleurs sociaux et de fonctionnaires est intéressant », indique le père Grégoire. Ce dernier explique également que tout un travail est fait par les centres de solidarité, les associations diverses et l’État pour combattre les fléaux comme la drogue et l’alcool. Toutefois, dit-il, il est aussi important d’adresser les problématiques des addictions liées au sexe et au jeu. « Beacon of Hope a beaucoup de ressources, outils et recherches des États-Unis pour renforcer la lutte contre les addictions à Maurice. Il est important de voir comment on peut les adapter dans le contexte mauricien pour aider les victimes d’addictions à se remettre sur pied. Nous pouvons aussi contribuer à la formation des counsellors en addictions qui pourront à leur tour aider leur communauté à travers l’île. C’est à travers une collaboration intersectorielle que nous pourrons ensemble combattre la problématique des addictions. Il y a une lueur d’espoir. »

Par ailleurs, le père Grégoire annonce la tenue prochaine d’une conférence axée sur le thème de Special Needs Education pour accompagner des enfants souffrant de divers handicaps dans les établissements scolaires. « Nous avons les ressources des États-Unis pour la formation des éducateurs et des counsellors pour mieux accompagner ces enfants à besoins spécifiques. » Et de rappeler que Beacon of Hope a pour mission de soutenir les Mauriciens dans les domaines social et éducatif et également dans la formation des personnes pour mieux accompagner ceux dans le besoin.


Dr David Delmonico : «La prévention est le meilleur des traitements»

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Dr David Delmonico.

Troisième intervenant principal de cette conférence de trois jours axée sur les addictions, le Dr David Delmonico a fait une présentation sur la dépendance au sexe. Pendant une heure et demie, il a été question de comportements des victimes accros au sexe, mais surtout de la fréquence de leur présence en ligne sur des sites pornographiques. Il a aussi évoqué les méthodes cliniques pour l’évaluation des addictions liées au sexe. Selon lui, le meilleur des traitements est la prévention qui doit être faite dès le jeune âge à travers des programmes d’éducation sexuelle. Il a aussi parlé de ce qui ne marche pas lors de l’accompagnement des victimes. À savoir le blâme, la honte et les hypothèses, parmi tant d’autres.

Le spécialiste en addiction sexuelle qui travaille depuis 25 ans avec les personnes luttant avec leur comportement sexuel et leur usage problématique de la pornographie sur Internet, estime qu’il faut aussi aider les victimes à travailler sur leur relation avec les autres et leur intimité afin qu’elles soient plus confortables avec elles-mêmes.

Pour mieux faire comprendre le terme de l’addiction sexuelle aux participants de la conférence, le Dr David Delmonico a fait défiler des vidéos et des graphiques. Il a aussi parlé des conséquences qu’engendre ce type d’addiction sur l’individu, la culture et la société en général. L’objectif dit-il, est de sensibiliser les professionnels sur la manière dont évoluent les personnes qui pourraient développer une dépendance sexuelle ou qui risqueraient d’en développer une à l’avenir. « Maintenant, c’est à Maurice de jouer pour combattre les addictions au sexe », dit-il.


Addiction Sexuelle

Mélanie Vigier de Latour-Bérenger : «C’est un axe où il faut vraiment investir à Maurice»

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La psychosociologue Mélanie Vigier de Latour-Bérenger.

Ce genre de conférences est très intéressant et nécessaire. Car il y a déjà des structures qui travaillent sur les dépendances liées à l’alcool et aux substances addictives à Maurice, indique Mélanie Vigier de Latour-Bérenger. Elle trouve que cette conférence vient compléter et empower les structures existantes qui méritent d’être approfondies. Par rapport à l’addiction sexuelle, c’est un axe où il faut vraiment investir à Maurice parce que déjà c’est très tabou et difficile pour le Mauricien de venir parler et mettre des mots autour de la sexualité, soutient la psychosociologue. « Tout le monde se cache beaucoup derrière ce thème. C’est important de pouvoir parler de tout cela ouvertement pour mieux encadrer et aider les personnes accros au sexe de manière concrète. La démarche de Beacon of Hope pour la formation des counsellors en addictions est intéressante », estime Mélanie Vigier de Latour-Bérenger. Toutefois, dit-elle, Maurice gagnerait à travailler avec les structures existantes déjà. À titre d’exemple, la formation d’écoute que préconise l’ICJM, un projet existant à Maurice depuis 10 ans et qui a été implémenté à Rodrigues depuis trois ans. « Il faut inclure le travail qui se fait et le compléter avec l’expertise américaine sur les addictions. On gagnerait à travailler en collaboration. »

Concernant les abus sexuels et les addictions au sexe, Mélanie Vigier de Latour-Bérenger ajoute que les interventions des États-Unis étaient basées sur des recherches. Elle déplore toutefois que celles de certains des intervenants Mauriciens n’étaient pas basées sur la recherche et manquait une dimension humaine dans leur discours.

La psychosociologue a ainsi pointé du doigt un membre de la Cyber Crime Unit qui a soutenu « qu’en chaque homme sommeille un animal et qu’un prédateur reste un prédateur ». Pour elle, c’est une condamnation sans prise en compte de l’individu et des effets positifs et important d’une réhabilitation.

« C’est un discours que je ne rejoins pas et qui n’est pas basé sur les recherches », dit-elle. Par rapport à la sexualité, il faut ouvrir nos discours, notre esprit et notre cœur et ne pas venir poser un discours de jugement de valeur, fait-elle comprendre. « Il y a une nécessité de former tous les corps de métier à Maurice » conclut-elle.

 

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