Economie

Conditions de marché : les exportateurs locaux à l’épreuve d’un triple choc

Les entreprises d’exportation font face à des difficultés grandissantes, en cette fin d’année. Il s’agit de faire preuve de discernement dans la prise de décisions, dit la Mauritius Export Association (MEXA).

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Beas Cheekhooree, président de la MEXA, met en avant les trois écueils se dressant sur la route de l’industrie de l’exportation : le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, les fluctuations des devises, le salaire minimal et la compensation pour mitiger l’impact de la cherté de la vie, en 2017.

Tant de nuages se sont amoncelés au-dessus de ces sociétés mauriciennes qui ont généré des revenus de quelque Rs 56 milliards l’année dernière sous forme de devises étrangères (avec le dollar et l’euro aux premières places). Qui plus est, le secteur est riche en emplois, avec 55,000 personnes dont 30,000 Mauriciens.

Comme entrée en matière, force est de constater qu’au pays de Sa Majesté où la ponctualité est de rigueur, les discussions et négociations sur les conditions relatives au Brexit accumulent du retard. Cela engendre un manque de visibilité pour les entreprises, ayant la Grande-Bretagne comme principal marché, qui souffrent déjà d’une baisse de 20 % dans les recettes avec l’affaissement de la livre sterling, à partir de juin 2016. « Il y a une absence de visibilité. L’incertitude perdure », a dit Beas Cheekhooree.

Le taux de change défavorable se fait sentir au niveau de la paire roupie-dollar. Une roupie forte est synonyme de revenus moindres pour les opérateurs mauriciens. Le gouvernement est venu de l’avant avec une mesure temporaire pour renflouer les caisses des entreprises affectées sur une durée de six mois, avec un soutien allant jusqu’à Rs 2,50 par dollar (la différence maximale entre le taux de change en cours et un taux de référence fixé à Rs 34,50).

Le salaire minimal, dont le montant final reste à être finalisé, pourrait ajouter au fardeau financier des entreprises. De plus, avec une inflation globale estimée à 4 % pour 2017, la question de la compensation salariale referait surface, à l’approche de la fin d’année.

« Avec ces facteurs, c’est Maurice qui perdrait de sa compétitivité », avance le président de la MEXA. « Il y a des problèmes sur plusieurs fronts. Le Brexit n’est pas sous notre contrôle. Le taux de change non plus. Mais le salaire minimal l’est. » Et d’ajouter : « Nous devons être réalistes. Si des opérateurs délocalisent leurs activités, on devrait faire attention à un effet boule de neige qui aura un impact sur des petites usines opérant en tant que satellites aux grandes entreprises. Nous devons faire bien attention en mesurant le pour et le contre pour chaque décision ».

 

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