Comment les Mauriciens comptent-ils dépenser leur boni de fin d’année ?

Avec le paiement du boni de fin d’année, c’est le moment pour beaucoup de profiter de faire des achats de fêtes. Pourtant, cette année, avec la situation actuelle liée à la Covid-19, l’humeur n’est pas à la fête pour beaucoup de Mauriciens. Le Défi Plus a fait une tournée dans les rues de la capitale. Notre constat : moins de foules que les années précédentes. Nous avons demandé à quelques compatriotes comment ils comptent dépenser leur boni. Nombreux ont dû revoir leurs priorités cette année.

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Premilla Beeharry : 48 ans, Customer Service Assistant, Nouvelle-France

« Je vais profiter du boni pour faire des rénovations dans la maison. On ne va pas non plus tout gaspiller. Avec la Covid-19, il faut faire des réserves, car on ne sait jamais. Après, il y a des dépenses qu’on a fini de faire depuis avant, à l’exemple des cadeaux etc. À la rigueur, peut-être les derniers achats pour les enfants, mais en général on évitera des dépenses inutiles. Les temps sont différents. Il faut dépenser judicieusement. »

Ashvin Dalloo : 42 ans, travaille dans le service clientèle, Port-Louis 

« Cette année sera totalement différente. Le travail n’est plus comme auparavant. J’ai été affecté par la Covid-19.  Désormais, je travaille à moitié salaire. Ainsi, c’est normal que les dépenses soient restreintes. De plus, l’humeur n’est pas forcément à la fête.  Pas de grandes sorties familiales, ni les achats, ni activités. Symboliquement, on participera dans le malheur des familles endeuillées à notre façon. »

Nazia Madhina : 40 ans, caissière, Phoenix

« Il y a toujours des dépenses, mais cette année la priorité c’est l’éducation des enfants et l’économie. On ne va pas forcément investir dans de grosses rénovations etc. car ce n’est pas le moment. Avec la conjoncture actuelle, il faut bien penser avant de dépenser le moindre sou. Je n’ai pas prévu de dépenses excessives. De plus, il faut se dire que cette année est différente des années précédentes. »

Clairette Hérisson : 62 ans, retraité, de Beau-Bassin 

« Mes priorités sont mes médicaments. Ma santé compte le plus. Si je dois dépenser, c’est plus pour ma santé. Les prix des médicaments augmentent de plus en plus. Pour moi, le Nouvel An est comme un jour normal. Même si on a l’argent, les choses sont chères. On dépensera plus sur la nourriture. On faudra faire très attention. »

Brigitte : 69 ans, retraitée, de Vacoas

« Il n’y aura pas de messe pour la Noël et le Nouvel An. C’est automatique qu’il n’y aura ni de grosses dépenses ni d’extravagances, car on ne va pas vraiment sortir. C’est plutôt triste. En tant que retraité, je ne vais pas faire beaucoup de dépenses ni courir dans les magasins. Je vais dépenser plus sur la nourriture et des choses vraiment importantes. Rien de prévu qui nous fera dépenser de toute façon. On se prépare pour janvier. »

Dorine Jeanne : 54 ans, Cleaner, de Pointes-aux-Sables

« Nanye mo pa pou aste. Pa pou kapav bizin gard kas. Les prix des produits sont très chers. Malheureusement, on ne pourra pas aller à la messe. Cette année, il n’y a pas l’effervescence habituelle. Pas de grandes réunions de famille ni de grandes fêtes en raison de la pandémie. La situation financière et la pandémie sont venues jouer aux troubles-fêtes. Pou kui enn ti manze, apre pou ekonomize pou bann zanfan ek ti zanfan. »

Nazir Choolun : 59 ans, banquier, de Flacq

« Mes enfants devront faire des études à l’étranger bientôt. Donc, forcément la priorité c’est d’économiser pour l’éducation des enfants. Franchement, le mois de décembre se passe normalement pour moi, il n’y a pas de grandes festivités. Ce sont des jours comme les autres. Donc, mon boni sera économisé pour de grosses dépenses. Mais les dépenses du mois restent les mêmes. »

Joyce : 52 ans, secrétaire, de Baie-du-Tombeau

« Boni de fin d’année pour res lamem .... kass pou reste, akoz mo pa krwar mo pou fer gran kitsoz. J’ai mon enfant qui ira étudier très bientôt, je vais plutôt me concentrer sur son projet. Et puis avec le temps qui court en ce moment, je n’ai pas forcément la tête à la fête.  J’ai d’autres priorités. Les choses ne sont pas les mêmes qu’auparavant. Il faut s’adapter. » 

Alook : 81 ans, propriétaire de magasin, de Port-Louis

« Avant, on planifiait pour « fer enn ti anplis » pour la fête de fin d’année, mais depuis ces derniers temps, on ne peut pas planifier grand-chose en avance, car « kass la pa ase ». Pour fêter et offrir des cadeaux, il faut avant tout avoir de l’argent. En tant que propriétaire de magasin, je vois que les gens peinent pour acheter. Nombreux sont ceux qui ont les poches vides. Moi, je me concentre que sur les nécessités de base. »

Abhishek Mathoor : 26 ans, planteur, de Gros Cailloux

« Cette année, on va faire simple. Je vais acheter seulement de la nourriture et des vêtements neufs. Le boni sera dédié aux économies, car j’ai des projets de construction l’année prochaine. De plus, la vie est devenue difficile. Je préfère être prévoyant. »