People

CEO for one Month, d’Adecco - Bertrand Redy : gagner le pari à Paris

Bertrand Redy a décroché le titre mauricien de 'CEO for one month', un programme organisé par le groupe Adecco au sein de ses filiales dans le monde. Après un parcours de cinq étapes destinées à élire le candidat idéal, le plus dur reste à faire, à Paris.

Publicité

Au siège de la filiale mauricienne d’Adecco, où nous l’avons rencontré, Bertrand Redy, 28 ans, renvoie de prime abord l’image d’un jeune homme qui correspond à la citation « un esprit sain dans un corps sain » : grand, baraqué et le sourire avenant. L’ex-pensionnaire du collège Royal de Port-Louis, domicilié à Albion, issu d’un milieu modeste, se définit comme « quelqu’un qui n’aime pas perdre. »  Dès lors on comprend, comment après son inscription en ligne au concours, à la 3e édition d’Adecco, en  mars 2017, il a surclassé ses concurrents, au nombre de 911.

« Nous avons réceptionné des candidats principalement issus de deux différents milieux, des étudiants et des salariés et ce sont les lettres de motivation qui ont permis d’effectuer une première sélection », expliquent Abderaman Chaman et Delcia Veerupen,  respectivement Development Executive et Communication Executive à Adecco Maurice. Mais la lettre de motivation ne servira que de préambule à une série d’étapes, toutes destinées à vérifier les aptitudes des candidats, de l’examen psychométrique au team building en passant par les questions au téléphone et les vidéoconférences.

Maîtrise en droit international

Pour éviter d’être pris de court, Bertrand Redy prend le soin de se renseigner sur les deux précédents programmes, en surfant sur YouTube. Tout au long du programme, c’est sa timidité innée qui est éprouvée. « J'étais plutôt timide quand j'étais jeune, mais ce sont les expériences de la vie qui m’ont mis en confiance », avoue ce grand gaillard, administrateur d’un service au sein d’une grande banque commerciale de Maurice. « Je suis passé de la caisse à ce service grâce à un stage en informatique », indique-t-il. Toujours guidé par son ambition de se réaliser, il s’est inscrit à l’université de Middlesex pour passer une maîtrise en droit international.

Après son travail et ses études, il trouve encore du temps pour se consacrer au bénévolat au sein du Lion’s Club d’Albion ou de Dis-Moi, une ONG qui aide à  promouvoir la culture des droits humains dans la région Sud-Ouest de l’océan Indien. « Toutes ces activités font partie de mon souhait de mettre en œuvre mes convictions sociales, elles m’aident aussi pour la participation au programme d’Adecco », fait-il ressortir.

Pour Abderaman Chaman, le choix durant les étapes et permettant de départager les participants était étroitement lié aux valeurs d’Adecco. « Je pense que tous les participants connaissaient ces valeurs, mais il est évident que certains s’y étaient adhérés plus que d’autres, et avec leurs propres qualités, ils se sont détachés du lot ».

L’étape Boot Camp

À l’étape Boot Camp, qui s’est déroulée au Domaine des Aubineaux, ils seront quinze à s’essayer au travail en  équipe, un facteur-clé dans la gestion des ressources humaines. « Je ne voyais pas les participants comme des concurrents, mais plutôt comme des individus apportant chacun sa conception des valeurs et auxquelles je me suis imprégné, explique Bertrand Redy. C’est un peu ma philosophie : je reste résolument optimiste devant les obstacles et j’essaie toujours d’apprendre le meilleur des autres, avec l’idée de me dépasser. L’étape Boot Camp m’a permis de me questionner, de me réévaluer au regard de autres et parfois de me remettre en question. C’était un véritable défi. C’est aussi vrai que je n’ai pas eu que des amis durant  cette étape, mais c’est en face de l’adversité qu’on sort grandi. Ce sont ces facteurs-là qui me motivent pour avancer ».

Était-il, dés le départ, un candidat potentiellement en mesure de faire partie des ‘top’ premiers ? « Certainement, répond Abderaman Chaman. Nous avons lu toutes les lettres de motivation, et au fur et à mesure des étapes, on a vu se détacher certains. Durant les conversations, on a eu l’occasion de les évaluer et il nous est apparu évident que Bertrand réunissait toutes les qualités pour s’imposer à l’arrivée. Durant l’étape Boot Camp, où j’étais présent, je m’en suis rendu compte, mais il ne fallait rien laisser transpirer. »

Simulations de tests

Complètement immergé dans son sujet, Bertrand Redy a potassé dur chez lui, essayant de deviner les questions, impliquant ses proches à des simulations de tests, afin de mettre un maximum de chances de son côté. Comme dans ses habitudes, il a toujours à l’esprit des citations pour se requinquer si des doutes lui prenaient. « If you fail to prepare you are preparing to fail », dit-il, avant d’ajouter : « Face à une telle épreuve, c’est le niveau de la préparation mentale qui fait souvent la différence ».

À la fin des cinq étapes, il  ne restait que trois candidats sur le tapis, dont une jeune femme. « Que les meilleurs », renchérit Delcia Veerupen. La dernière étape consistait en un entretien avec la directrice d’Adecco (Maurice), où était également présent  Abderaman Chaman. « Là aussi, c’était une autre épreuve et le jour suivant il fallait répondre, en ligne, à une liste d’environ 40 questions  assez pointues et en rapport avec les valeurs d’Adecco », explique Bertrand Redy.

Peu de choses, selon Abderaman Chaman, a permis de départager les trois candidats, et avec la désignation de Bertrand Redy comme CEO for One Month au sein de la direction locale, il restera à peaufiner un dossier qui sera transmis à Paris, où il rejoindra, vers mi-juin 2017, 48 autres CEO représentant l’enseigne Adecco. « À ce moment-là, 10 parmi eux seront sélectionnés pour la désignation d’un élu qui travaillera pendant un mois comme CEO d’Adecco, avec un salaire de 11 000 euros. En termes d’expérience, c’est une opportunité extraordinaire et unique pour un jeune Mauricien de s’initier à la gestion des ressources humaines au sein d’une multinationale », précise-t-il. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !