Ce que la vie pourrait ressembler avec la Covid-19 en 2022

Malgré que la pandémie fait rage depuis deux ans et que le variant Omicron se répand comme un feu de paille, l’espoir subsiste en 2022. La Covid-19 pourrait-elle devenir une maladie endémique qui apprendrait à l’humanité à bien vivre ?

Impératif d'atteindre 70 % de vaccinés dans le monde.

D’un caractère pandémique à endémique ?
L’avis des experts pour ce qui est de la Covid-19 est qu’elle perdra probablement son statut de « pandémie » dans le courant de 2022 pour devenir « endémie ». Et ce, en grande partie due à la hausse de taux de vaccination mondiaux et du développement de pilules antivirales Covid-19 qui pourraient se généraliser l’année prochaine.

Ainsi, devenant « endémique », le virus finirait par s'estomper en gravité et se fondre dans le contexte d'une vie quotidienne régulière. D’ailleurs, au cours du siècle dernier ou plus, diverses souches de grippe ont suivi un schéma similaire, à l’instar de la pandémie de la grippe espagnole en 1918 et la pandémie de grippe porcine en 2009 entre autres.

Cependant, la Covid-19 restera probablement dangereux bien que la pandémie soit terminée. À l’exemple de la grippe qui a tué jusqu’à 62 000 personnes aux États-Unis entre octobre 2019 et avril 2020, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

Ce sera comme cela dans un avenir prévisible
Ce qui revient à dire que vivre avec la Covid-19 en 2022, c'est d’évaluer chaque jour les risques locaux et se protéger par la vaccination, le masque et la distanciation sociale. « Ce qui m'aide lorsque je vais au magasin cet après-midi, c'est de savoir combien de cas de Covid-19 sont présents dans ma communauté », tient à faire ressortir le Dr Robert Wachter, président du département de médecine de l'Université de Californie, à San Francisco. « Il n'y aura pas un seul état de pandémie. Il y aura différents états pour différentes personnes et pour différentes régions », a-t-il déclaré. « Et ce sera comme cela dans un avenir prévisible. »

Davantage de mutations… d’où l’importance du vaccin
L'Omicron est-il le dernier variant du coronavirus ? Non répondent de nombreux experts de la santé qui ont déclaré que le monde verrait davantage de telles mutations du coronavirus. D’ailleurs, ces derniers ont exhorté les gouvernements à accélérer la couverture vaccinale. Depuis son apparition en 2019, le coronavirus a subi plusieurs mutations, chacune plus mortelle que la précédente. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà classé Alpha, Beta, Gamma, Delta et Omicron comme « variantes préoccupantes ».

En revanche, le Dr Julian Tang, professeur de sciences respiratoires à l'Université de Leicester, a déclaré que le virus Sars-CoV-2 sortirait très bientôt de la souche pandémique. « Cela deviendra moins sévère, mais plus transmissible. Au point où vous n'aurez peut-être qu'à penser à vacciner les membres les plus vulnérables de la population », a déclaré le Dr Tang.

« 70 % de vaccination d'ici mi-2022 »
Dans ce sillage, l'OMS a déclaré qu'il est impératif d'atteindre 70 % de couverture avec les vaccins Covid-19 dans tous les pays. Cette déclaration est basée sur la recommandation de l’Independent Allocation of Vaccines Group (IAVG).

Cependant, « à ce stade, il n'est pas évident que cet objectif sera atteint », a déclaré Mamta Murthi, vice-présidente du développement humain à la Banque mondiale, interrogée lors d'une conférence de presse virtuelle. « Bien sûr, l'achat et le déploiement de vaccins pourraient s'accélérer d'ici le milieu de l'année prochaine », a-t-elle ajouté.

À savoir qu’actuellement, un peu moins de la moitié de la population mondiale, soit 44,95 %, est vaccinée, selon les données compilées et publiées par les organisations internationales. Mais les inégalités sont grandes, avec 67,45 % de vaccinés dans les pays riches contre seulement 4,36 % dans les pays pauvres, notamment en Afrique.

Or, pour contrôler la pandémie, la barre des 70 % est considérée comme essentielle. Mais au rythme actuel des vaccinations en Afrique, ce seuil pourrait être atteint qu'en 2024, a déploré l'OMS récemment.

Qu'en est-il des doses de rappel ?
Selon l'OMS, des doses de rappel sont administrées à ceux qui ont terminé une série de vaccination primaire lorsqu’avec le temps, l'immunité et la protection clinique sont tombées en dessous d'un taux jugé suffisant dans cette population. L'émergence de la variante Omicron a une fois de plus alimenté les discussions sur le fait de donner une dose de rappel à la population.

Il est possible qu’à l'avenir vous ayez besoin de booster dose contre la Covid-19 de manière régulière. Certains experts disent que les vaccins contre la Covid-19 pourraient devenir un événement annuel, similaire au vaccin contre la grippe. Cela pourrait être une bonne chose : si de nouvelles variantes de Covid-19 continuent d'apparaître. Ainsi, le rappel de chaque année pourrait être spécifiquement conçu pour lutter contre le variant dominant.

De nombreux pays, en particulier ceux d'Europe, envisagent de rendre une dose de rappel nécessaire pour les voyageurs venant d'autres endroits. Les dirigeants de la Grèce et des Pays-Bas ont déclaré en public qu'une règle rendant obligatoire les injections de rappel sera très probablement mise en œuvre à partir de février 2022.

Le monde verrait davantage de telles mutations du coronavirus.

Passes sanitaires obligatoires ?
De plus, alors que de plus en plus de pays vaccinent leur population contre la Covid-19, le certificat de vaccination ou passe sanitaire est également devenu obligatoire. Le Conseil européen a donné son feu vert à la décision de l'Union européenne de rendre les certificats de vaccination obligatoires pour entrer en Europe.

Ces règles entreront en vigueur à partir du 1er février 2022. De même, Singapour et d'autres pays asiatiques mettront en œuvre cette mesure à partir du début de l'année prochaine. L'Inde a également rendu obligatoires les certificats de vaccination des pays où la Covid-19 s'est propagée rapidement. Dans de nombreux états, le document est nécessaire pour entrer dans les lieux publics, à l’instar des centres commerciaux, etc.

Auto-isolation et port du masque en cas d’infection
Et si le virus devient plus saisonnier, le port d'un masque dans les transports en commun et à l'intérieur pendant la saison de Covid-19 pourrait devenir la norme – potentiellement même dans les bureaux, déclare Shaun Truelove, épidémiologiste des maladies infectieuses à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et membre de The Covid Scenario Modeling Hub, où une équipe de chercheurs font des projections Covid-19.

Par ailleurs, d'autres stratégies de préventions familières, comme se laver régulièrement les mains et maintenir des pratiques de distanciation sociale dans les milieux à haut risque, pourraient également perdurer. « Nous ne devons pas nécessairement proposer de nouvelles interventions pour prévenir la Covid-19 », a déclaré le Dr Timothy Brewer, professeur d'épidémiologie à l'UCLA Fielding School of Public Health. « C'est juste que nous devons faire un meilleur travail en continuant à faire les choses qui fonctionnent autant que l’on sache. »

Au final, l’épidémiologiste Shaun Truelove espère que « les gens prennent un peu plus de responsabilité personnelle et restent à la maison lorsqu'ils sont malades. Cela pourrait signifier travailler à domicile si vous êtes asymptomatique, mais toujours capables de travailler, ou de prendre un jour de congé maladie lorsque vous savez que vous devez vous reposer ».