Le capitaine Colpitts dirige le Cutlass Express Exercise, des manœuvres navales entre Djibouti et Maurice. Il explique qu’une meilleure coordination entre voisins peut freiner la pêche illégale et le trafic de stupéfiants.
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L’United States Africa Command (Africom) a décidé de mener des manœuvres navales, le Cutlass Express Exercise, avec des pays de la région du 30 janvier au 6 février à Maurice ? Pourquoi ce choix ?
Le Cutlass Express Exercise, qui est à sa 6e édition, est un entraînement annuel qui consiste à effectuer des manœuvres entre Djibouti et Maurice. Cette année, nous avons 14 pays de la région qui y participent. Nous voulons surtout les aider à mieux connaître la mer qui les entoure, à mieux communiquer entre eux sur ce qui se passe dans leurs eaux territoriales, tout en faisant respecter les lois locales et internationales. Maurice dispose d’une Zone économique exclusive de 2 millions KM2 où la pêche tient une place qui mérite d’être protégée.
Combien de navires participent à l’exercice ?
Mis à part Maurice, on aura quatre navires et plusieurs autres embarcations de moindre envergure. Outre les États-Unis et Maurice, on compte le Canada, les Comores, le Danemark, Djibouti, la France, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, l’Ouganda, les Pays-Bas, le Rwanda et les Seychelles.
Outre la pêche illégale, Maurice fait face au trafic de drogue par voie maritime. Comment l’Africom peut-il aider les autorités locales dans ce domaine?
Le trafic de drogue est un problème mondial. L’échange d’informations entre pays, à l’instar des données concernant un navire suspect, peut mener à des saisies. La garde-côte mauricienne abat déjà un excellent travail. Tout partage de renseignements aboutirait à des opérations qui permettront aux trafiquants d’être jugés et condamnés.
Y a-t-il des accords avec Port-Louis afin que des navires tombant sous la juridiction de l’Africom patrouillent les eaux territoriales mauriciennes ?
Il y a des collaborations ponctuelles entre l’Africom et Maurice, de même qu’avec d’autres pays de la région. Le but de l’exercice est de créer des ponts entre les pays de l’océan Indien pour une meilleure interaction. Ces pays n’ont nul besoin des États-Unis s’ils travaillent ensemble. Nous ne sommes que des facilitateurs.
Quelles sont les menaces potentielles qui guettent le bassin de l’océan Indien?
La piraterie est en déclin. La contrebande, le trafic de drogue et des personnes ainsi que la pêche illégale figurent parmi nos principales préoccupations. Sans compter le transport illégal d’armes destinées à des extrémistes. Nous voulons y mettre le holà. 20 % des prises sont soupçonnés de provenir de la pêche illégale. Ce qui a un impact pour les pêcheurs locaux.
Un rapport du Département d’État américain a déjà qualifié nos accès maritimes de poreux. Y a-t-il eu des discussions sur les moyens qu’Africom pourrait mettre en place pour inverser la donne ?
C’est le problème auquel est confronté tout pays bordé par l’océan. La garde-côte, avec le Dornier, ainsi que les forces spéciales (les commandos de la NCG et de la police; NdlR) font déjà du très bon boulot. Maurice possède, pour ainsi dire, une certaine avance sur certains pays de la région.
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